Moi qui, comme mes ainées dans le mouvement féministe, pense que « nos luttes changent la vie entière »,
Moi qui pense qu’il n’y a pas de démocratie sans égalité des sexes,
Moi qui suis, comme mes ainées, pour le droit à l’avortement, pour le droit à la contraception, pour le droit à l’accouchement sous X, ainsi que pour le droit de ne pas être forcée d’avorter comme en Chine ou en Inde,
Moi qui ai milité contre la conspiration des oreilles bouchées sur l’inceste et les diktats de la psychanalyse qui couvraient ces crimes,
Moi qui ai milité pour les droits et la visibilité des lesbiennes,
Moi qui ai milité contre les viols de guerre dans l’ex-Yougoslavie (que les victimes soient serbes, croates ou bosniaques...), jeûné contre le siège de Sarajevo ( avec les bosniaques, musulmans ou autres), milité contre les atrocités commises contre les femmes en Algérie et en Afghanistan,
Moi qui ai milité, au nom de l’égalité des sexes d’abord et avant tout, pour une loi contre les signes religieux sexistes, à l’école privée comme publique, dans les administrations comme dans les entreprises, et éventuellement dans tous les lieux publics,
Moi qui suis donc en ce sens une féministe radicale,
je soutiens entièrement la démarche de Mme Fanny Truchelut, au nom de la défense de l’égalité des sexes, qui est un des éléments principaux et essentiels du principe constitutionnel d’égalité de notre République.
Dans notre République, la liberté a pour borne la liberté d’autrui ( Déclaration de 1789 art 4).
Dans notre République, la religion n’excuse pas tout. La liberté de pratiquer un culte, n’autorise aucune personne à être cannibale ou à faire des sacrifices humains ou à militer pour la dictature d’un Führer ou d’un calife, parce que telle serait sa « religion ».
L’imposition du port du voile est une oppression des femmes, le port du voile est une agression pour les femmes qui tiennent à leur liberté, à l’égalité en droit et en dignité. Imposer sa vision aux femmes est un acte d’agression pour ne pas dire de terrorisme psychologique contre elles.
Ceci est vrai quelque soit la « religion » ou autre idéologie au nom de laquelle il est imposé.
La République ne doit pas tolérer que les femmes qui tiennent au respect de leur liberté, au respect du principe de l’égalité des sexes, soient réprimées au nom d’un prétendu droit à la liberté religieuse, qui incluerait le droit d’agresser les femmes. La liberté religieuse se borne, comme les autres libertés, aux pratiques qui ne nuisent pas aux libertés d’autrui.
Mme Truchelut, comme d’autres femmes menacées ou poursuivies pour avoir protesté contre le port du voile dans leur établissement, a eu le courage de défendre les femmes contre ceux qui militent pour leur oppression. La République devrait pour cela non seulement ne pas les poursuivre, mais au contraire les honorer et les célébrer, pour avoir « su reconnaître leur devoir et eu le courage de l’accomplir ».
Dans ce procès, les droits des femmes sont défendus par un avocat, M. Alexandre Varaut, catholique et défenseur de la messe tridentine, avec l’aide d’un homme de droite, lui aussi catholique, fils de Résistant qui vint au secours de juifs pendant la dernière guerre, Philippe de Villiers, et ce sont trois associations prétendues anti-racistes dont les avocats attaquent ignominieusement Mme Truchelut ainsi les féministes présentes au procès.
On dirait que c’est le monde à l’envers : si quelqu’un nous avait prédit cette situation il y a seulement deux ou trois ans, nous l’aurions pris pour un fumeur de champignons.
Pourtant finalement quoi d’étonnant ? Oui, « je me souviens »... les premiers Résistants ... il n’y avait pas de communistes parmi eux, eux ils respectaient le pacte germano-soviétique, eux ils insultaient mes grands parents, qui résistaient, avec qui ? Avec des hommes de droite, des « nationalistes », et même des royalistes, avec des chrétiens, qui n’oubliaient pas, eux, « mit brennender Sorge » la valeur de la personne humaine sous prétexte d’avenir radieux, avec des Allemands résistants, et avec des hommes de gauche aussi...
Oui, « je me souviens » encore : en 1947 le « procès Kravtchenko », procès mené par la revue communiste « les Lettres Françaises » contre cet ingénieur soviétique passé à l’Ouest, procès où ceux qui dénonçaient les horreurs arrivés en URSS, Viktor Kravtchenko, et son témoin Milena Buber-Neumann, opposante allemande au nazisme, déportée successivement dans les camps nazis et sibérien, furent ignominieusement insultés par les communistes français ...
Alors oui : tout recommence car c’est encore bien d’un totalitarisme en marche qu’il s’agit.
Le voile est à la fois la réalisation de l’oppression des femmes, et l’étendard de l’islam, non pas simplement en tant que foi, spiritualité, mais dans ses aspects politiques, indissolublement liés à la foi en raison de son caractère global, car l’islam est l’observance d’une loi divine (la charia/fiqh) régissant tous les aspects de la vie, jusqu’aux plus triviaux.
Parce qu’il montre en « live », « sur pieds » le corps de la femme enfermé, le voile est à la fois le résumé des inégalités affirmées par le droit islamique et la marque de sa mise en application effective, de la puissance et du règne de la charia « ici et maintenant » . « Inégalité » étant un euphémisme, pour parler d’un droit divin prônant la lapidation pour les adultères, l’enfermement à vie pour les « fornicatrices » (homosexuelles), la mort pour les non musulmans récalcitrants, et pour tous les juifs restants avant que le messie n’arrive !
Selon les juristes musulmans le port du voile et de la barbe ou autre tenue distinctive est une obligation car Mahomet a dit « Quiconque imite un peuple en fait partie », alors qu’au contraire de cette «assimiliation » dans les autres peuples et leurs lois, la présence de femmes voilées et d’hommes barbus marque la conquête territoriale de l’islam, qui « domine et n’est jamais dominé » (dixit Mahomet).
Le voile est un symbole de puissance fait pour être facilement compris des masses, selon le vieux procédé des totalitaires ( cf Serge Tchakhotine ).
C’est bien pourquoi Mme Fanny Truchelut, comme tant d’autres en France, n’a pas eu besoin de connaissances approfondies en religion ou géo-politique pour comprendre son sens menaçant envers elle en tant que femme, tout d’abord. A la différence cependant de bien d’autres, elle a eu le courage de tenir compte de ce qu’elle comprenait du sens de ce signe agressif et traumatisant. C’est pourquoi elle s’est opposée à son exhibition dans un lieu ( le salon commun d’un gite rural familial) fait pour la convivialité, la politesse, le respect des sentiments des autres hôtes.
Horia Demiati, auditrice financière diplômée Bac + 4, n’est pas, nous affirme un des avocats de la partie civile une femme opprimée. Certes non ! Elle a choisi le camp des oppresseurs, le camp des lapideurs, le camp du nettoyage ethnique des non musulmans ... le camp qui adore un homme, Mahomet, qui a dit « le Paradis est à l’ombre des épées ». Alors au nom de quoi nous reproche-t-on de combattre son idéologie politique aux côtés d’hommes qui préfèrent un Jésus, qui dit à ses défenseurs de ranger leurs épées « car celui qui a utilisé l’épée périra par l’épée », et « que celui qui n’a jamais péché » ... ?
L’analyse de l’islam faite par Philippe de Villiers est exacte, et je la partage, et je combattrai au côté de ceux qui comme lui ont compris que notre devoir est d’enrayer la marche de l’islam. Car s’il y a des musulmans qui souhaitent sincèrement un islam tolérant ( à mon sens impossible car illogique), l’islam est un mouvement qui fut, dès sa conception, tyrannique, hégémonique et rétrograde, et qui, dans notre siècle, en raison de son contenu intellectuel et des moyens techniques actuels, peut prendre les dimensions du pire des totalitarismes que l’humanité ait jamais connu.
Elisseievna.
Militante féministe radicale et anti-totalitaire.