Quand la France émancipait



Stanislas Marie Adélaïde, comte de CLERMONT-TONNERRE (1757-1792)


Fils d’un maréchal de camp, premier chambellan du roi de Pologne, il fit ses études au collège de Pont-de-Mousson, puis au collège du Plessis à Paris. En 1773 il commença sa carrière militaire comme sous lieutenant sans solde dans le premier régiment du Colonel-général-dragons.
A la veille de la Révolution, il était parvenu au grade de colonel dans le régiment de Royal-Navarre.
Il fut initié à la Franc-Maçonnerie, dans la loge parisienne « la Candeur ». En Auvergne, il appartint à la loge Saint-Maurice de Clermont, où il rencontra le futur montagnard Georges Couthon, avec qui il se lia d’amitié.
En 1787, il fut membre du bureau intermédiaire de l’Assemblée Provinciale d’Ile-de-France. Il appartint à la société des Trente et en 1789, rédigea le cahier de la noblesse de Meaux. Il fut élu député de la Noblesse par Paris, le premier sur 10 députés.
Le 25 juin, il fit partie de 47 députés de la Noblesse qui rejoignirent le Tiers. Lors de la nuit du 4 août, il prononça un discours éloquent en faveur de l’abolition des privilèges. Par la suite il s’occupa surtout de la Constitution.
Le 27 juillet 89, il présenta à l’Assemblée le rapport d’ensemble sur les cahiers de doléance. Il signalait comme principales demandes en matière de constitution : la régénération de l’Etat, la rédaction d’un texte précédé d’une déclaration des Droits de l’Homme, la nécessité d’un corps législatif puissant, qui consentirait l’impôt mais aussi organiserait les corps administratifs et assurerait la protection des citoyens.
Il défendit les Juifs en décembre 89, et plaida en faveur de leur intégration totale à la nation française, préconisant de leur accorder « tout comme individus, leur refuser tout comme nation ».