Weimar : face aux SA, le légalisme de la gauche ...
Fin des années 20, Hitler forme ses sections d'assaut, qui multiplient les agressions, telle celle relatée ci dessous.
Face à ces milices commettant des violences, sans que la République de Weimar ne les réprime efficacement, les organisations de gauche refusent d'employer la force.
On connait la suite.
http://deuxieme-guerre-mondiale.histoire-en-questions.fr/episodes/montee-republique-weimar.html
Des coups de force musclés des SA
A Schweidnitz le 27 septembre 1929 le parti social-démocrate organise une réunion dans la grande salle du restaurant populaire Volksgarten. L'orateur est député au Reichstag. Son discours doit être suivi d'un débat contradictoire, auquel doit participer un nazi nommé Lütt. Le service d'ordre est assuré par 86 hommes du Reichsbanner, une milice proche des sociaux-démocrates. A l'époque, l'Allemagne compte de multiples « organisations de défense » de toutes couleurs politiques (à l'exception du « Front rouge » communiste, qui a été interdit). Lorsque le service d'ordre arrive sur place vers 20 heures, de nombreux assistants sont déjà installés, dont 150 nationaux-socialistes qui comptent en leur sein des renforts arrivés en camions ou en voitures de toutes les villes environnantes : Breslau, Striegau, etc. Ceux de Freiburg ont amené avec eux des infirmières.
Aucun signe extérieur ne permet de distinguer ces nazis des autres spectateurs, mais ils ont caché dans leurs poches le béret et le brassard des SA et beaucoup d'entre eux portent, dissimulés sous leur vêtement civil, la chemise brune avec un crochet métallique, arme redoutable, en bandoulière. Arrivés suffisamment tôt, ils ont pu occuper des « positions stratégiques » : la première rangée de tables au bord de l'estrade où doit parler l'orateur, le fond de la salle le long des murs, le centre des tribunes d'où on domine l'assistance, et le voisinage de la porte d'entrée. Un adjudant de la police locale a été informé dès midi du projet de ce déploiement, mais il n'a pas cru devoir transmettre le renseignement à ses supérieurs. L'orateur commence son discours devant environ 800 spectateurs. Il est systématiquement interrompu, des cris et sifflements retentissent en maints endroits, les chaises servent de tambours.
La tension monte, des assistants demandent l'expulsion des perturbateurs. Finalement l'un de ceux-ci est frappé. Aussitôt est déclenchée une opération quasi-militaire : un chef SA, installé aux premières tables, se lève et ordonne : « Mettez les casquettes, sortez les bandoulières ! » Casquettes et bandoulières apparaissent immédiatement, ainsi que brassards à croix gammée et chemises brunes : les nazis venus de différents lieux peuvent ainsi se reconnaître. Tout d'abord l'estrade est prise d'assaut : l'orateur et le président de séance disparaissent au plus vite, abandonnant sur leur table montres et documents. Vient le tour des assistants, bombardés à partir de la tribune au moyen de gros verres à bière et attaqués par les SA placés au fond de la salle à l'aide de pieds de tables, de chaises, de boucles de ceinturon. La panique se déclenche, le public se presse vers l'entrée, mais celle-ci a été entre temps encombrée au moyen de chaises, et au passage les fuyards sont systématiquement frappés par un groupe de SA venu de la ville de Waldenburg. Le service d'ordre du Reichsbanner est refoulé dans un coin, copieusement bombardé et mis en déroute. En moins de dix minutes la salle est « vidée ».
Bilan : des dizaines de blessés, dont un bon nombre de blessés graves conduits à l'hôpital. Les dégâts sont importants : 200 verres à bière, 17 chaises et 3 tables ont été détruits, ainsi que 34 vitres. En outre, 78 chaises et 35 tables ont été endommagées.
Il ne reste plus aux nazis qu'à fêter leur triomphe : d'abord sur place, avec un discours et des « Heil Hitler » retentissants, ensuite dans les rues, où ils défilent en chantant sans que la police n'intervienne. Finalement l'orateur Lütt envoie un télégramme de victoire au siège du parti à Munich : « Les assistants indignés ont expulsé de la salle le Reichsbanner et ses acolytes juifs »...
En France la SFIO ou le PCF avaient des organisations violentes. L'Organisation Spéciale du PCF déclaré illégale par le gouvernement Daladier était violente et avait des caches d'armes.
RépondreSupprimerLes Spartakistes allemands aussi étaient armés, beaucoup d'anciens spartakistes se sont retrouvés par la suite chez les SS ou dans la Geheime Stadt Polizei.
Donc faut plutôt parler des socialistes bon teint allemands qui étaient des pacifistes comme les socialistes français finalement.