Documents sur l'avortement




Voir ici plusieurs textes et vidéos de différentes époques, et comparer avec la présentation faite par le site MylittleIVG, ci dessous. L'évolution est évidente dans la manière d'envisager l'IVG.

http://elisseievna-blog.blogspot.fr/2012_09_01_archive.html


Transcription de l'interview de Joelle Brunerie-Kauffmann

Je pense que même les femmes elles-mêmes ne sont pas convaincues de cette liberté  qui leur est donnée, c’est quelque chose de très lourd à porter pour elles, malgré tout, cette liberté. Pouvoir décider je pense que c’est quelque chose de plus compliqué pour elles que ce que l’on avait pensé au départ. Quand on a obtenu la loi, on a eu l’impression que tout allait tomber, toutes les culpabilités, et c’est pas vrai, aujourd’hui les femmes elles-mêmes, sont encore très culpabilisées de ce qui leur arrive et de ce qu’elles vont nous demander, elles s’excusent toujours ,  c’est vrai que les choses n’évoluent pas, il y a certainement quelque chose de très psychanalytique, quelque chose de très profond je pense qui est de la vie des femmes et de la vie des gens qui reste encore très tabou.
Il faut absolument re-raconter ça.  J’ai un peu l’impression d’être l’ancienne combattante, quand je suis à l’hopital et que j’explique aux étudiants et que je raconte ce que c’était, il faut sans arrêt raconter ce que c’était. Quand ils regardent dans le bassin et ils disent « ho lala c’est dégoutant un œuf , un œuf de six semaines, mais je leur dis : moi j’ai travaillé à l’hopital Beaujon en 1967, elles se mettaient des sondes entre les femmes, elles avortaient de fœtus qui criaient dans les bassins, attends ! elles mourraient d’hémorragie dans les toilettes, si on les avaient laissées faire. Il faut dire tout ce qui touche au corps, je veux dire si on ne peut plus parler là, ni de la sueur, ni de choses qui sont sales, non ! Il faut parler de cela, il faut parler de ce que l’on a vu, i lfaut parler des caillots, il faut parler de la souffrance, il faut parler de la fièvre, il faut parler des hurlements, d’être médecin de garde, quand dans les années 60, on était appelés la nuit, on voyait des fœtus par terre ! je veux dire moi j’ai vu ça, je veux dire faut raconter ça, alors moi je raconte ça aux étudiants. Je leur dis attendez, c’est dégoutant un avortement là tout propre avec une petite canule septioque et un petit aspirateur tout propre là ? je dis, c’est pas du tout dégoutant ça, il faut se souvenir de ce que c’était, bien sur que c’est important. Alors on a l’air un peu d’anciens combattants, au bout d’un moment. Mais il faut le raconter, c’est que les femmes elles avortaient quoi qu’il arrive, on leur disait « vous risquer de mourrir » et ben tant pis, elles risquaient de mourir, elles ne voulaient pas de cet enfant là, et ça c’est une chose qu’il faut toujours, toujours rappeler, c’est les femmes qui ne veulent pas d’un enfant, elles l’ont pas.










" 220 000 avortements par an en France. Et si on arrêtait d'en faire un fromage ? "

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