Honte aux délateurs, aujourd'hui comme hier




Il y a ceux qui se tuent pour ne pas parler, ou se laissent tuer pour ne pas parler. 

Sont ils des salauds ceux qui ont parlé sous la torture ? 
Là était la question pendant et après la guerre. 

Et puis il y a ceux qui se glorifient de balancer, dont ceux qui cachent plus ou moins mal le pognon empoché avec cette gloire là.

La presse " Gringoire" renaît face aux puissances islamiques, fière de son faux antiracisme, fière de sa haine pure.




« Je trahirai demain »

Je trahirai demain pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles,
Je ne trahirai pas.
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures
Avec des clous.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui,
Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre,
Il ne faut pas moins d’une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
Pour mourir.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n’est pas pour le barreau,
La lime n’est pas pour le bourreau,
La lime est pour mon poignet.
Aujourd’hui je n’ai rien à dire,
Je trahirai demain.
Marianne Cohn, « Je trahirai demain », 1943.
Repris dans Pierre Seghers, La résistance et ses poètes : France, 1940-1945, Paris, Éditions Seghers, 1974.
© Éditions Seghers, 1974.

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