Le pogrom les démange

SUISSE
Lausanne

27.01.2009 Des manifestants pro-Hamas ont dernièrement frappé, insulté et menacé des membres de l'association des Chrétiens Amis d'Israël
«Mon fils a soudain reçu un coup de poing d’un jeune militant arabo-musulman. Quand j’ai pris sa défense en repoussant l’agresseur, un autre individu m’a menacé: "Tu le touches de nouveau et je te découpe en morceaux!"» le Président de l’association suisse Chrétiens Amis d’Israël, Michel Novak. Une cinquantaine de personnes, «parmi lesquelles des gauchistes», et des adolescentes musulmanes ont tenté de démolir le stand des Chrétiens Amis d’Israël: coups de pieds, affiches arrachées, menaces.
Source : 20 Minutes, 26.01.2008, http://www.20min.ch/ro/news/vaud/story/10739398

SUEDE
Malmô

Attaque d'une manifestation pour la Paix en Israel par des manifestants pro-palestiniens, à coup de bouteilles et projectiles enflammés :
http://www.bivouac-id.com/2009/01/26/suede-les-contre-manifestants-musulmans-lancent-pierres-et-bouteilles-sur-les-juifs-lors-dun-rassemblement-pacifique-pro-israel-video/

Féminisation des noms de fonction

FEMINISATION DES NOMS DE FONCTION & UNIVERSALISME

Où il est montré que la féminisation des "noms de fonction" n'en est pas une
et n'est pas contraire à l'universalisme


La fonction n'a pas de sexe !
Tir de barrage condescendant contre les féministes, ces linottes qui veulent détruire l'universalisme, et donc finalement, plaider contre leur propre cause.

Nous sommes universalistes, nous sommes persuadées, qu'une fonction est la même, et doit être exercée de la même façon, qu'elle soit exercée par un homme et une femme.

Seulement, il se trouve, que l'argument de nos contradicteurs ne tient pas. Il ne repose que sur une analyse simpliste du langage, simplisme qui mène à la confusion et au faux.


Les logiciens du Moyen Age nous éclairent sur le sens du nom.

Dans un mot ils distinguaient : l' "appellatio", ce que Saussure appellerait le "signifiant", la "significatio", ce que Saussure appellerait le "signifié", et la "suppositio".

Un nom désigne une chose, ce qu'il désigne est appelé dans le langage actuel "référent", mais était appelé par les logiciens médiavaux "suppositio", supposition.
Ce qui est supposé supposé, sous-posé, sous le nom.

Les subtils logiciens médiévaux ont réfléchi à toutes les suppositions, distinctes, qu'un nom est susceptible d'avoir.

Dans la phrase " Socrate est un homme", le mot Socrate désigne l'homme nommé Socrate.
Mais dans la phrase "le mot Socrate désigne l'homme nommé Socrate", le premier terme "Socrate" désigne le mot de la première phrase.

La supposition est matérielle lorsqu'elle désigne le mot lui-même : "Homme a cinq lettre", c'est le mot "homme" lui même qui est le sujet de la phrase.
La supposition est formelle lorsqu'elle est la forme qui représente un autre objet.
La supposition formelle est discrète lorsque le nom est un nom propre, il ne désigne qu'une seule personne :
"Socrate est un homme".
La supposition formelle est commune lorsque le nom est un nom commun.
La supposition commune est naturelle, lorsque le mot est hors contexte, sinon elle est accidentelle.
La supposition accidentelle est simple lorsque le mot vaut pour la forme de la chose : "Homme est une espèce",
La supposition accidentelle est personnelle, lorsqu'il vaut pour plusieurs individus.
La supposition personnelle est déterminée, lorsque le terme désigne un individu, sans préciser qui il est : "Un homme rit".
La supposition personnelle est confuse, lorsque le terme désigne plusieurs individus.

Arrêtons là...

Nous pouvons mieux comprendre les confusions implicites dans l'argument de l'absence de sexe de la fonction.
Il y a deux confusions.

D'une part, la confusion entre la "supposition" d'une fonction ou d'un métier, et la supposition de la personne exerçant cette fonction.

Certes le mot désignant une fonction peut être le même que celui désignant la personne qui exerce cette fonction.
Ou plutôt parfois, le mot désignant une fonction, quand il existe, est utilisé comme un mot désignant la ou les personnes qui exercent cette fonction.
Parfois, souvent, le mot désignant la fonction n'existe pas et la désignation de la fonction doit être faite par un groupe de mot du type : "la fonction de ... (suivi du mot désignant la personne exerçant la fonction)".

Le roi est la personne qui exerce la fonction de roi.
Le président ou la présidente est la personne qui exerce la présidence.
On utilise parfois indifféremment le mot 'la gérance" ou "la présidence" comme sujet d'une phrase indiquant ce que fait ou fera la ou les personnes exerçant ces fonctions.
Le ou la menuisière est la personne qui exerce la fonction de menuisier/e, l'art de la menuiserie.

D'autre part, la confusion entre la "supposition" d'une personne déterminée exerçant telle ou telle fonction, et la "supposition" confuse d'une personne non déterminée susceptible d'exercer la fonction, ou de toute personne susceptible d'exercer la fonction ( les deux suppositions n'étant pas identiques ... ).

Ainsi, l'on réalise que, par exemple, le mot "ministre" n'est pas un mot supposant une fonction, mais un mot supposant une personne humaine, ou des personnes humaines (successivement dans le temps), connues, identifiées ou non.

Pour savoir ce que suppose un mot dans une phrase, il suffit de remplacer ce mot, par une expression synonyme ( nom ou autre) de ce qu'il est censé supposer.

Le président a été élu. Coluche a été élu. Voilà qui se tien(drai)t.
Le président est enceinte. La présidence est enceinte. Voilà qui ne tient pas. Ce n'est pas la fonction qui est enceinte, c'est la personne exerçant cette fonction.
Le roi est mort. La fonction de roi n'est pas morte, et vive la reine.

Ainsi l'on voit qu'il n'y a pas lieu de confondre la supposition d'une fonction, avec la supposition d'une personne humaine, donc généralement sexuée, exerçant cette fonction.
Par conséquent, il n'y a aucun risque de sexualiser la fonction, en respectant le genre grammatical du mot désignant la personne qui exerce ladite fonction.

En français, les noms de personnes humaines prennent le genre correspondant au sexe de la personne désignée.
Il n'y a pas de raison de déroger à cette règle par crainte de sexualiser cette abstraction qu'est la fonction, la notion de la fonction exercée par une personne.

On peut distinguer les questions, en fonction de la précision de la supposition.

Si la personne supposée est connue. On connaît en général son sexe, en tout cas celui qu'elle souhaite avoir civilement. Il n'y a aucune raison de ne pas dire la ministre comme on dirait la boulangère, sachant qu'elles s'appellent Marie Desmoulins.

Si la personne supposée n'est pas connue, si le mot désigne toute personne, homme ou femme, susceptible d'exercer la fonction dont le texte explique le contenu, alors il est aussi opportun de dire, de marquer par le genre, que la personne susceptible d'exercer cette fonction ( et qui n'est pas la fonction elle même, qui n'est pas un concept mais sera une personne bien réelle et sexuée), pourra être féminine aussi ...
Si la personne n'est pas connue, il faut employer une forme alternative : le ou la, la ou le ... Puisque les deux termes de l'alternatives sont possibles.

Dans une langue ayant deux genres, reflet du sexe des personnes humaines supposées, parler en n'utilisant qu'un seul genre des personnes exerçant certaines fonctions ou susceptibles de les exercer, c'est effacer les femmes, les marquer comme impossibles dans ces rôles, les évincer symboliquement de ces fonctions.

Faute de savoir distinguer entre les différentes suppositions d'un nom et pour satisfaire leur ego masculin, nos contradicteurs utilisent un grossier subterfuge reposant sur des confusions, et nous assènent des objections sans pertinence. Le voilà révélé, par la profondeur de pensée du Moyen Age.

ELISSEIEVNA

Qu'est ce qu'une discrimination ?

QU'EST CE QU'UNE DISCRIMINATION ?


Selon le code pénal (article 225-1), "Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs moeurs, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales à raison de l’origine, du sexe, de la situation de famille, de l’état de santé, du handicap, des moeurs, des opinions politiques, des activités syndicales, de l’appartenance ou de la non appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales."

Pour le dictionnaire Larousse " La discrimination est la faculté, l'action de discerner, de distinguer".
Nous entendons aujourd'hui le mot de discrimination dans le sens d'une distinction injuste. "Une discrimination c'est une différence de traitement injuste"
Mais toute la difficulté est de savoir quelles sont les distinctions injustes. Toutes les distinctions sont elles injustes ?

Est il injuste de refuser une pension d'invalidité à une personne "sous prétexte" qu'elle n'est pas handicapée ? Est il injuste de refuser une carte d'identité française à une personne "sous prétexte" qu'elle n'est pas de nationalité française ? Est il injuste de priver de liberté un serial killer "sous prétexte" que ses mœurs consistent à jouir en faisant mourir ses victimes ? N'y a-t-il pas là des discriminations au sens de l'article 225-1 du code pénal ? Au sens littéral de ce texte : oui. C'est pour faire ressortir le point de glissement de sens que nous avons employé l'expression "sous prétexte" là on se serait attendu à un "parce que" : précisément, et où commence la "bonne" raison et ou commence le prétexte ?

En réalité, la définition du code pénal ne permet pas de répondre à cette question parce qu'elle est énumérative et non compréhensive : elle ne dit ni en quoi consiste l'injustice que représente l'application des critères qu'elle énumère, ni à quelles conditions cette application devient injuste. Or les trois exemples que nous venons de donner montrent par l'absurde que ces conditions peuvent exister.

La définition du code pénal a encore un autre inconvénient : celui de naturaliser les critères qu'elle mentionne. L'esprit humain est nominaliste : ce qui a un nom, existe. En énonçant les catégories de race, ethnie etc.. le code pénal donne à croire que ces catégories existent, en soi , dans la réalité, avec toutes leurs caractéristiques données par la nature et que l'esprit humain n'aurait qu'à "découvrir"... Or c'est précisément une conception raciste d'affirmer que les races humaines pures existent, et c'est précisément une conception sexiste d'affirmer que le "sexe" n'est pas -principalement- une construction sociale. Toutes les déclarations des droits fondamentaux, nationales ou internationales, proclamant l'interdiction des discriminations, tombent dans le même piège paradoxal : les juristes renforcent ce qu'ils veulent combattre en le nommant, parce qu'ils nomment mal.
Les races, le sexe n'existent pas, mais le racisme et le sexisme existent, ce sont eux qu'il faut nommer dans la loi. La loi doit "dire le droit" en dénonçant l'injustice et non en répandant les concepts des idéologies de l'injustice.

C'est pourquoi nous proposons la définition suivante de la discrimination :
" Les discriminations reposent sur des conceptions valorisant des différences réelles ou imaginaires pour brimer les personnes stigmatisées, elles consistent à refuser un droit à une personne sous prétexte de sa différence dans un aspect de la personnalité sans rapport avec le droit en cause."

On explique ainsi qu'un appartement ne doit pas être refusé en fonction de la couleur de peau, puisque celle ci n'a rien à voir avec les qualités requises d'un bon locataire : solvabilité, bon voisinage etc.. On explique ainsi qu'une pension d'invalidité sera refusée à un valide : la pension est octroyée parce que le handicap réduit les possibilités pour l'invalide de gagner sa vie, or la Constitution prévoit que la nation assure un minimum vital à chacun-e.

Nous souhaitons que le préambule de la constitution française contienne l'article suivant, incluant cette définition :
"1 -Tou-tes sont éga-les devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi.
2 - Les discriminations reposent sur des conceptions valorisant des différences réelles ou imaginaires pour brimer les personnes stigmatisées, elles consistent à refuser un droit à une personne sous prétexte de sa différence dans un aspect de la personnalité sans rapport avec le droit en cause.
Tou-tes ont droit à une protection égale contre toutes les formes de discrimination, notamment celles reposant sur le racisme, l’antisémitisme, le sexisme, la haine des homosexuel-les... et contre toute provocation à de telles discriminations."

La formulation de la première partie de la définition est un plagiat éhonté et reconnaissant d'Albert Memmi :
" Le racisme est la valorisation, généralisée et définitive, de différences, réelles ou imaginaires, au profit de l'accusateur et au détriment de sa victime, afin de justifier une agression."
La liaison entre l'injustice et la stigmatisation de la victime est inspirée par les réflexions de René Girard sur le phénomène du bouc émissaire, et, dans un tout autre domaine, par celles de Catherine Bonnet au sujet des enfants nés sous X ou nés des viols de guerre et grossesses forcées.

La notion d'égalité devant la loi est liée à celle de la discrimination et soulève les mêmes questions. Le Conseil d'Etat considère que "le principe d'égalité ne s'applique qu'autant qu'il s'agit de personnes se trouvant dans des situations identiques ; il s'agit plutôt de non-discrimination que d'égalité." On tourne en rond.

Donc selon le Conseil d'Etat il n'y aurait pas de violation du principe d'égalité devant la loi lorsqu'un droit est refusé à une personne "se trouvant dans une situation différente". Les femmes par exemple, toujours "différentes et pas pareilles" …toujours vues comme étant dans une "situation différente", les femmes ça révèle de droits différents, tellement différents qu'on ne peut même pas les énoncer avec le langage commun, …de pas de droits du tout en fait …

Evidemment une telle définition du principe d'égalité ne définit rien du tout, et laisse le juge livré à ses seules "intuitions" sur ce qui est juste et ce qui ne l'est pas. A défaut d'une définition satisfaisante, le Conseil Constitutionnel pour sa part, se contente d'ailleurs de plus en plus d'invoquer seulement le "principe constitutionnel d'égalité" pour fonder ses décisions .

En quoi une situation différente justifie-t-elle une différence de droit ? Qu'est-ce qui dans la situation ainsi distinguée justifierait une restriction de droit ? Telles sont les questions auxquelles il faut avoir répondu pour pouvoir juger quelles différences de situations peuvent fonder quelles différences de droit, sans opérer de discrimination injuste. Ce qui revient bien à se demander si la distinction retenue est pertinente par rapport au droit considéré.
Pertinente par rapport au droit considéré, c'est-à-dire pertinente à la fois par rapport aux objectifs particuliers pour lesquels le texte a été prévu et par rapport aux principes supérieurs dont il est censé relever. Ces deux éléments extérieurs, objectifs par rapport au juge (ou au législateur), réduisent l'aspect subjectif, sinon arbitraire de la détermination du droit. La réflexion sur la pertinence du critère oblige à une réflexion sur les objectifs réels du texte en cause.

Par exemple : l'interdiction du travail de nuit aux femmes, cas typique de discrimination, par application d'un critère sans rapport avec le droit refusé. Par rapport à un tel droit, il serait compréhensible de distinguer par exemple, entre celles et ceux qui "sont du matin" et ce-lles qui "sont du soir"… mais en quoi le fait d'être femme rendrait-il plus vulnérable aux effets du travail de nuit ? Et bien, en réalité il y a une raison impérieuse à l'interdiction de découcher imposée aux femmes par "le" législateur en accord avec les syndicats de "travailleurs" : …..si bobonne est pas au lit, où est ce qu'ils vont se la mettre ?… Faut assurer un confort minimum au travailleur dans son foyer : eau courante, chauffage, éclairage, vagin…Sans compter l'élimination de la compétition des femmes pour les postes de nuit. Mais de raison avouable : point. C'est pourquoi il faut se battre pour une égalisation des droits des hommes et des femmes dans ce domaine en étendant aux hommes l'interdiction du travail de nuit à part les professions dans lesquelles il est indispensable .

Autre exemple : le refus du mariage aux homosexuel-les. En quoi la situation de couple homosexuel a-t-elle a voir avec le droit de s'engager réciproquement à respecter les droits et les devoirs des personnes mariées ? Si l'on considère le couple homosexuel en lui même, la réponse est : en rien ! C'est pourquoi refuser le mariage aux homosexuels est un scandale. Refuser à une personne le droit de s'engager, c'est lui retirer une partie de son existence en tant que "personne juridique", la ravaler au rang des esclaves antiques, la marquer d'infamie comme les anciens condamnés à la "mort civile" .

Pour résoudre la question de l'adoption par les couples homosexuel-les, il faut analyser la situation des homosexuel-les, déterminer ses caractéristiques pour chercher si parmi elles il y aurait un aspect différent de la situation des autres adoptants et qui aurait un lien avec le but de l'adoption. Alors on s'aperçoit par exemple qu'en ce qui concerne la présence concrête de l'autre sexe dans la famille, le vrai critère est l'entourage réel de l'enfant : que l'on se méfie d'homos détestant l'autre sexe, soit, mais des homos entourés d'ami-es, de parents des deux sexes offriront autant de modèles et de possibilités de créer des liens avec des adultes qu'une autre famille, ou alors il faudrait retirer la garde de leur enfants à tous les parents devenus veuf-ves alors que leur enfant était tout petit car ces enfants eux aussi manqueront de modèle parental de l'autre sexe…

A force d'affiner les distinctions, on écrèmera les discriminations.

Les droits communautaristes comme négation de la démocratie

LES DROITS COMMUNAUTARISTES COMME NEGATION DE LA DEMOCRATIE




La reconnaissance du droit des "peuples autochtones" progresse au niveau international .
Nous n'y voyons que le progrès du droit inaliénable d'opprimer les femmes selon la recette locale.
Ainsi que du droit inestimable de continuer à parler sa langue avec ... la personne et demi qui la connaît aussi.
Evidemment, c'est plus limité que l'anglais d'internet, mais la possibilité de penser selon la langue de ses ancêtres ouvre les perspectives véritablement insondables. Quel cadeau ne fait on pas à ses enfants, en leur enseignant comme première langue vivante, un héritage qui leur ouvre les portes .. d'une personne et demi (?).

Il semble que la démocratie protège suffisamment la liberté d'expression, d'information, la liberté d'apprendre, la liberté artistique, pour que le patrimoine culturel (dont le patrimoine scientifique des savoirs faire et savoirs anciens) ait toutes les chances d'être conservé, et d'être transmis, dans la mesure où il est utile aux générations nouvelles .
Il nous semble que lesdites générations ont parfois mieux à faire que d'être les autels d'un culte des ancêtres, que les peuples méritent meilleur sort que celui d'être les musées vivants d'eux mêmes .

On n'a plus envie de plaisanter quand des juristes voient ce droit comme un précurseur d'un "droit des minorités".
C’est au nom de l’impossibilité de supporter la même loi que la majorité que se justifierait un droit des minorités à disposer de législations particulières :
"Le principe de la distinction des statuts personnels repose sur le constat d'une impossibilité. Certaines populations, connaissant des traditions juridiques trop différentes de celles connues sur les autres parties du territoire de l'État, ne peuvent se voir imposer le statut civil de droit commun. L'article 75 serait donc constitutif du droit des minorités" .

Ici, ce qui est en jeu, n'est rien moins que la possibilité de la démocratie.

Que suppose la démocratie ?
Au nom du principe d’égalité devant la loi, dans un même territoire, tous citoyens sont, sans distinction d’origine, de classe, de sexe, soumis à la même loi.
Une distinction entre les personnes résidant sur le territoire selon la nationalité est possible puisqu’elle définit les frontières de la souveraineté de la loi.
De deux choses l’une : ou bien les membres d’un territoires se reconnaissent dans la loi de l’Etat, ou bien il faut créer une nouvelle personne territoriale, où les citoyens seront soumis à une même loi. Cette personne territoriale pourra être soit un Etat souverain indépendant, crée en fonction du droit des peuples a disposer d’eux-mêmes, soit un état fédéré.

Tout autre découpage « pluraliste » du droit :
- d’une part rompt par définition le principe d’égalité, et
- d’autre part, et presque aujourd’hui surtout, assigne des personnes à une essence, à une identité prédéterminée, les y enferme, autrement dit :
-- tue la liberté fondamentale d’autodétermination, non pas des peuples, mais des personnes individuelles,
-- et d’un même mouvement, fonde une forme de racisme.

Comme le fait observer la ministre de l'outremer : " (Le) critère [ de résidence] est le seul qui puisse être retenu sans porter atteinte au principe constitutionnel d'égalité. (....) retenir un autre critère, tel que celui « d'originaire » de l'outre-mer, pourrait conduire à une violation de ce principe, tant il est délicat de déterminer la notion d'originaire : ainsi, la naissance, la parenté, ou même une certaine durée de résidence outre-mer dans le passé (...) encourraient (...) le risque d'arbitraire."

Seuls ceux qui veulent enfermer les individus dans des groupes, les priver de leur liberté fondamentale d’individu, peuvent souhaiter qu’une loi ait d’autres bornes que celle du territoire.


Mais allons au fond des choses, par delà la forme, (le champs d’application de la loi en fonction ou non d’un « peuple »). Demandons nous en quoi, dans le fond, (le contenu des lois) il y aurait une « impossibilité » de supporter la loi des autres. Quelles sont donc, quelles pourraient être ces règles dont le respect serait insupportable à l’individu en raison de son « identité » ?

S’agit il des règles fondamentales : droit de ne pas être tué, torturé, violé, battu, affamé, maltraité, droit de ne pas être séparés de celles et ceux qu’on aime, droit de ne pas être réprimé pour ses opinions ou croyances, de s’informer, de dire ses opinions, principe d’égalité devant la loi , quelque soit le sexe, l’origine …?
S’il s’agit de nier ces règles là, il faut savoir dire non.

S’agit il du droit commercial ? Dans ce domaine, la règle est la liberté, et même dans les contrats dont le cadre est fixé, la loi permet le plus souvent des options... Il n'y a aucun empêchement à l'adaptation à des particularités locales.
S’agit il du droit foncier ? Là aussi le droit de la propriété, axé sur l’histoire, permet de prévoir des modalités de reconnaissance de la propriété qui peuvent tenir compte de l’historique local.
S’agit il du droit public ? ou du droit fiscal ? Celui là, a priori, ne peut pas être dissocié sans entraîner ipso facto une inégalité devant l’administration ou devant l’impôt. Cependant, le droit fiscal fourmille de taxations diversifiées en fonction des lieux et des activités particulières, il tient donc déjà compte des situations réelles, y compris locales, diverses. Le principe d’égalité est considéré comme respecté dès lors que toute personne se trouvant dans une situations donnée, sera soumise à la même taxation, quel que soit son « peuple ».

S’agit il du droit familial, des filiations ?
Ici il faut faire un choix : soit de respecter l’égalité des sexes, soit de ne pas le faire. C’est bien du droit d’opprimer sa femme selon sa propre « recette » dont il s’agit, ce qui fripe les hommes est de ne pas pouvoir gérer « leurs » femmes à leur sauce.
Tout en respectant l'égalité, le droit civil permet des choix et des libertés : choix concernant l’adoption, la reconnaissance (dans une certaine mesure), la garde des enfants, le régime matrimonial, le mode de divorce... Rien n’empêche d’inclure dans une législation unifiée des options permettant de tenir compte des choix pratiqués usuellement : délégation d’autorité parentale à l’oncle par exemple, options concernant le nom d’usage etc…

S’agit il du droit pénal ?
Souhaite t on ici aussi avoir une double conception des droits fondamentaux mis en cause par le droit pénal ? En effet, le législateur cherche à approcher par la législation pénale le respect de ces droits fondamentaux, ceux des coupables comme des victimes. Dès lors, on ne voit pas comment instituer une double vitesse dans cette recherche, sans que cela représente l'acceptation, pour une partie de la population, d'une moindre avancée dans le domaine des droits fondamentaux.
Veut on que les crimes soient traités différemment selon la population ? Qu’est ce que cela impliquerait ?
Que l'atteinte aux droits d'autrui que représente une infraction pénale donnée est acceptée de la part de telle catégorie de la population et pas de telle autre ? Par exemple, qu’un viol conjugal n’est pas un viol conjugal pour les femmes de telle tribu ?
Ou encore, qu’en fonction des « mœurs » acceptés, des infractions permises dans telle ou telle secteur de la population, les comportements des autres populations tiendront compte de la possibilité de réalisation de ces infractions. Par exemple, on évitera de traiter avec tel concitoyen parce que son escroquerie sera moins sanctionnée, on préférera traiter avec tel autre, envers lequel la loi institue une plus grande sécurité juridique ?


D'autre part, si l'organisation de l'« entité » concernée est une tribu soumise à un chef, tout à la fois exécutif, législatif et juge, faut il passer aux oubliettes les principes d'égalité et de séparation des pouvoirs ?



Enfin, faut il accepter la liberté de choisir son statut et de partir ?
Si cette liberté est reconnue, il faut s’attendre à voir des catégories entières de populations, les femmes par exemple, désavantagées par une coutume, opter pour la législation plus favorable, ce qui, inévitablement, démolira les sociétés en cause, en créant des conflits, en stigmatisant ceux ou celles qui s’isolent .

La seule façon de maintenir un « vivre ensemble » acceptable, dans un territoire donné, est donc bien d’y avoir la même législation.

D'autant plus que la démocratie permet non seulement de conserver les aspects artistiques, artisanaux, des cultures diverses, mais elle permet aussi la conservation, l'apport, le partage des idées, et leur mise en commun.
Si un peuple a innové dans le domaine social, familial, pourquoi partir du principe que son innovation ne pourrait être transmise qu'en mettant le peuple lui même en conserve ? Le parlement est fait pour débattre de toutes les idées, y compris celles venus de "l'ultra mer". Sans même l'intervention d'aucune loi, la société est suffisamment libre pour que l'on puisse y expérimenter les idées venues de tous les coins de la république, sinon du monde.

Lorsqu'un maire breton et "noir", a proposé à la population de son village, de constituer un conseil des anciens : rien de ne l'en a empêché ... Si demain des kanakes proposent de légaliser la substitution de l'autorité d'un oncle à celle d'un père, rien n'empêche d'en débattre. Là est la richesse de l'échange culturel démocratique.


Ce qui est très grave, c'est de parler d'une « impossibilité de supporter la législation ».
Que des juristes envisagent tranquillement d'analyser une revendication identitaire en ces termes apparaît catastrophique. Qu'ils s'enthousiasment de voir là naître un futur "droit des minorités" est sidérant.
Quel avenir dessine-t-on ainsi ? Une juxtaposition de communautés incapables de poser les règles d'un vivre ensemble, d'un vivre en commun ...
Dans un système démocratique où la loi , non seulement peut se diversifier selon les situations et s’adapter, où elle est soumise au dialogue parlementaire, que signifie en effet l’impossibilité de se soumettre à la loi ?
Elle ne peut avoir qu'une seule signification : l’impossibilité du dialogue démocratique lui-même.
C'est la possibilité même de vivre en démocratie, de vivre ensemble en trouvant ensemble les règles de vie commune, qui est par là niée, purement et simplement, niée ?
Le réalise-t-on ?


ELISSEIEVNA

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Loi universelle

QU'EST CE QU'UNE LOI UNIVERSELLE ?


Définition

Une loi est universelle lorsqu'elle est, de par son champ d'application et son contenu, susceptible de s'appliquer également à tout le monde, sans discrimination.

Pour résumer l'idée principale de cette définition, on peut écrire :

UNE LOI UNIVERSELLE EST UNE LOI FAITE POUR TOUT LE MONDE.

Tout le monde : tous les humains.


Problème

Au nom de l'universalisme, les femmes réclamant des lois pour assurer leurs droits, sont régulièrement accusées de vouloir élaborer un "droit spécifique". Ceux qui se prétendent universalistes leur opposent que "la loi doit être la même pour tous", que la loi existante leur donnerait déjà les droits qu'elles réclament, qu'un corpus de texte pensé uniquement pour répondre aux besoins spécifiques des femmes serait contraire au principe d'égalité.
Or les femmes savent que malgré les lois proclamant de beaux principes généraux et une égalité idéale, leurs droits fondamentaux : égalité des salaires, intégrité physique, santé… sont bafoués.

D'où la question : que représente la notion de loi universelle ?


UNIVERSEL

Une situation de domination peut engendrer de pseudo-universalismes, qui ne sont que l'expression de la vision du groupe dominant .

La déformation de la notion d'universel par le groupe dominant prend des allures comiques en ce qui concerne les femmes :

Le dominant est transparent :
« L’oppresseur n’a pas d’existence apparente (...) Incarnation de l’universel, le dominant constitue aussi l’unique Sujet, l’Individu », le seul qui n’a rien de « spécifique »

Le féminin est « le deuxième sexe », spécifique, secondaire, sexuel : « Il est le Sujet, il est l’Absolu : elle est l’Autre.» , "le beau sexe","une personne du sexe"..

Le masculin est donc universel, général, générique, neutre, …et même asexué.
Pour Georges Dumézil : "Il n'y a pas de subordination. Le masculin ne conquiert pas l'autre sexe, il efface le sien. C'est simplement un moyen grammatical d'éviter des longueurs. " : L'homme n'a pas de sexe, c'est bien connu.

L’idée d’universel « concret » opposé à « abstrait » ou d’ « universel sexué », a été avancée pour fonder une législation de lutte contre la discrimination. Il s’agissait de dénoncer une conception de l’universalisme niant toute prise en compte des différences sociales.
Malheureusement ces concepts ne paraissent en réalité ni clairs, ni efficaces.

Qu’est ce qu’un universel « sexué », comment imaginer la contradiction même de la division dans ce qui désigne le tout ? La notion de « commun » ou de « tout » ne peut pas être comprise dans le même concept que ce qui indique les critères de distinction et les différents objets.
Qu’est ce qu’un universel « concret » par opposition à un universel « abstrait » ? Tout universel n’est il pas à la fois « abstrait » en tant qu’il est la notion, l’ « idée » de se qui est commun à des réalités distinctes, et « concret » en tant qu’il représente tous les objets désigné par cet idée, donc par définition tous les objets, dans leurs infinies différences concrètes ?

A quoi sert la notion d’universel sexué, sinon à nier la possibilité de penser un universel complet, donc à revenir s’enfermer dans le différentialisme ?
A quoi sert il de dire que l’universel doit être concret ? Il faut aller plus loin pour trouver comment il peut l’être, ou plutôt, comment la notion d’universel doit être utilisée dans la réalité concrète pour permettre de réaliser réellement l’idéal universel dont elle est le symbole.


ABSTRACTION

L'abstraction est un outil nécessaire au droit, mais la finalité de la loi n'est pas la préservation de ses instruments de pensée. La finalité de la loi c'est la vie, le bien-être, des êtres humains vivants, des personnes concrètes qu'elle aide à vivre ensemble.
L'abstraction doit servir l'universalisme pour servir la liberté des êtres humains. Les êtres humains ne doivent pas être sacrifiés sur l'autel de l'abstraction, et encore moins des intérêts particuliers qu'elle masque.

L'abstraction, comme l'universalisme, ne peuvent réellement servir aux objectifs qu'on en escompte qu'à certaines conditions, il ne suffit pas pour cela d'apparence d'abstraction, d'apparence d'universalisme, il faut savoir ce que l'on entend vraiment par universalisme et en quoi l'abstraction peut le servir.

L’universel ne peut être sexué, concret ou abstrait.
Par contre, l’universalisme, c'est-à-dire les conceptions valorisant l’universel, peuvent elles être attachées ou pas à l’idée d’étude des situations concrètes, ou ne valoriser que l’abstrait.
L’universel est l’abstraction de caractères particuliers, l’universalisme n’est pas nécessairement « abstractionalisme ».

Parler "abstraitement" ne suffit pas à parler de tous et de toutes. Parler abstraitement c'est parler de toutes et tous, si et seulement si l'abstraction a été élaborée après l'étude du cas, de la situation de toutes et tous.
Abstraire suppose de connaître toutes les données concrètes de la réalité. L'abstraction qui ne connaît pas son objet n'est pas n'est qu'une vue parcellaire qui se prétend globale.
Le prétendu universel de 1789 ( qui refuse aux femmes la citoyenneté du droit de vote) n'est pas abstrait : il est borgne. En rang par deux, je ne veux voir qu'une seule tête…


INDIVIDU-E HUMAIN-E

L’universalisme est la reconnaissance de l’existence d’une commune humanité, sans laquelle aucune notion d’égalité n’est possible, sans laquelle aucune liberté n'est possible.

Les qualités universelles reconnues à l'être humain sont la raison, la dignité, la liberté... L'universalisme, en considérant chaque personne dans ses qualités universelles, est le fondement de la reconnaissance de la liberté de chaque individu-e humain-e.

L'universalisme permet de considérer chaque personne comme libre, par la raison et la liberté de l'esprit, de s'abstraire de tout enfermement. Il permet de récuser tout enfermement d'une personne, au nom de la dignité qu'il lui reconnaît.

Seule la vision universalisme permet de refuser l'emprisonnement des femmes dans un droit différent au nom de la féminité, l'emprisonnement des noirs dans un droit différent au nom de la négritude etc...

L’être réel est un individu traversé par des qualités particulières, des particularismes, il se trouve au croisement de ces fictions que sont les groupes sociaux, et subit les effets bien concrets de ces constructions.

L’injustice qu'il ou elle subit est toujours particulière. Pour contrer l’injustice il faut rentrer dans l’étude des particularités individuelles y compris celles résultant du croisement des particularités de groupe, donc il faut rentrer dans les particularités de groupe.

Il s’agit non de changer la conception de l’individu en lui imposant de rentrer dans des groupes et en organisant des rapports intergroupes, mais de voir en quoi l’existence « sociale » de ces construction peut créer, imposer des contraintes à des individus.
Et ce, afin de l’en libérer, de lui faire retrouver ses libertés individuelles, et par là sa personnalité propre, individuelle, (individuel dans le sens de personnel, non pas de séparé de la nation), par le droit commun.


EGALITE

Pourquoi l’égalité devant la loi ?
L’égalité est une reconnaissance de l’égale dignité des êtres humains.
L'égalité a pour objet de faire bénéficier chaque individu de la même liberté qu'autrui, et non pas d'une forme particulière de "liberté", restreinte au nom de telle ou telle appartenance réelle ou supposé.
Elle reflète la liberté intrinsèque de chaque être humain, liberté par rapport notamment aux déterminismes de groupe. Cette liberté qui elle même fonde la dignité de l'être humain.


FASCISME DE L'IDENTITE

La destruction de la démocratie et de l'universel naît au coeur même de ses valeurs. L'individu, sa liberté, son droit au bonheur, son "identité"...

Nous parlons ici du fascisme de l’expansion de soi, de soi et de son identité.
Que disent les païens nazis ? Que la race supérieure doit l'emporter, que les gènes supérieurs doivent l'emporter. Qu'il est bon que le plus fort l'emporte, qu'il importe d'être fort et supérieur, en étant soi, "identitaire", ce qui vaut est l'expansion du moi.
Que dit la psychanalyse, peut être pas volontairement ? Si vous êtes bien, c'est bien, si vous êtes malheureux, vous avez tort. C'est l'idéologie du bien être individuel comme norme, comme obligation envers soi même, sans considération du reste. Je dois "m'éclater".
L’appel à l’exaltation identitaire, qu’elle soit nationale, religieuse ou autre, est de la même nature que l’exaltation raciste ou la vénération du plus fort : fasciste. Elle légitime l’écrasement des autres. Si mon premier devoir est d’être moi, d'être bien moi, peu importe que je prive l’autre de quelque chose pour parvenir a cette fin, cette fin est sacrée.
Les bombes humaines ne s’autodétruisent pas, ils s'explosent, ils explosent, ils amplifient leur moi, bien loin de s'anéantir, ils se projettent dans l'éternité, rien à f.. des assassinés...

Autrefois, il parait que l'"écriture sulpicienne" était très répandue. Une écriture où les lettres, représentant les scripteurs, leur moi, étaient étroites, et non arrondies et ventrues. Le moi se faisait petit, modeste, pensant aux autres, réservant la place des autres. Il paraîtrait que l'écriture arrondie, des moi grossis, se répande.

Or il est vrai de penser que parfois être mal, se sentir mal, être restreint, est bon, que c'est aussi une forme de réalisation de soi, tout en étant un sacrifice de soi, que c'est un choix valable et non malade, non pas une maladie masochiste, mais une manière de vivre une vie qui aura valu d'être vécue.
Etait il idiot, malsain, méprisable, de mourir, de se faire torturer, pour la liberté des autres ?

Le problème est que pour vivre ensemble, il faut accepter une réduction de soi.
Des mystiques parlent même de la réduction de dieu : pour que la création existe, il fallait bien que dieu se réduise...
Pour vivre ensemble, que ce soit dans un couple, une famille, un groupe, une nation, il faut accepter de se réduire. Il faut accepter de tuer une part de soi, de se mutiler, de ne pas vivre sa propre vie dans toutes ses potentialités, de ne pas réaliser sa propre identité dans toutes ses dimensions. Il faut se tuer en partie. Pour donner vie à une vie ensemble. Il faut renoncer à vivre de qui est inconciliable avec la vie dans le groupe.
Une vie où l'égalité des individus est envisageable, au nom de l'universel, sans leur écrasement au nom des pseudos nécessités d'"identités".


QU'EST CE QU'UNE LOI UNIVERSELLE ?


a) FORMALISME DU PSEUDO-UNIVERSALISME

La loi n'est pas universelle à la seule condition de déclarer les règles qu'elle édicte applicables à tous et toutes.
L’égalitarisme du pseudo-universalisme n’est que formel. Or il ne suffit pas d’appliquer les mêmes règles à tout le monde pour traiter tout le monde également. Encore faut il avoir pris la peine de savoir quelles pouvaient être les conséquences de ces règles pour tout le monde, compte tenu de la situation de chacun, compte tenu de la situation des individus de chaque catégorie de la société.


b) DEFINITION

La loi n'est universelle que si, en plus de l'égalité formelle de l'application à tous et toutes :
- elle édicte des règles conformes à, cohérentes avec ses propres principes fondamentaux,.
- elle garantit, donne effectivement à tous et toutes les droits qu'elle énonce,
- elle permet effectivement que l’exercice de la liberté des plus forts n’empêche pas les plus faibles de jouir des mêmes libertés
- elle ne crée pas elle même, malgré ses déclarations de principe, les conditions matérielles, structurelles, d'apparition d'inégalités et de discriminations, et au contraire,
- elle prévoit, créé les conditions matérielles et structurelles permettant que droits et devoirs qu'elle prévoit soient effectivement les mêmes pour tout le monde, pour toutes les personnes qu'elle régit,
- elle contient l'obligation de lutter contre les idées qui entretiennent les discriminations,

La loi doit être pensée en fonction de ses effets sur toutes et tous.


c) SOCIOLOGIE

Pour être vraiment universaliste, vraiment égalitariste, il faut connaître toutes les particularités.
La loi ne peut être universelle que si elle a été élaborée en prenant en compte la situation de tout le monde, après étude de toutes les différentes situations concrètes des êtres humains concrets qu'elle souhaite régir.

Pour que les règles assurent le respect des droits fondamentaux de tout le monde, pour que les conditions créées par la loi permettent à toutes et tous d'avoir effectivement les mêmes droits, il faut que le législateur connaisse la réalité. Qu'il fasse de la sociologie, comme l'y incite le Doyen Carbonnier, non pas pour calquer la loi sur les mœurs, mais pour connaître la réalité des personnes, des individus concrètes qu'elle régit.

A ce niveau du travail de législation, la différence est une notion effectivement capitale. Il faut connaître, recenser les différences de situation, pour s'assurer que l'on a bien pensé à tout le monde, qu'on n'a oublié personne en chemin.

"Il faut sortir du neutre et reprendre une vision sexuée, pour identifier les problèmes et développer les politiques en conséquences."

Si la justice est représentée comme aveugle, la loi ne peut en aucun cas l'être, sous peine de n'être que la loi du plus fort, la loi est vision et réflexion de ce qu'elle doit voir avant de prescrire.

Il faut d'abord en connaissance de cause des situations particulières, penser la règle générale que l'on souhaite voir applicable à tous et toutes, qui permettra à tous et toutes d'avoir les mêmes droits ensemble en même temps. Il faut s'assurer que l'on a trouvé les modalités qui lui permettent d'être applicables à toutes et tous, compte tenu de la situation concrète de chacun ou plutôt de chaque type de situation. Alors on peut trouver sa formulation en termes abstraits, universaux, et dire qu'elle s'applique à toute personne, universellement.

C'est ainsi que la loi peut être une loi universelle, que ses modalités d’élaboration permettent de considérer l’universalité de l’humain et de respecter concrètement les droits des individus pris dans leurs situations, individuelles et de groupes sociaux.
C'est-à-dire d’articuler la liberté de l’être humain « universel » avec les réalisations concrètes de ces libertés ou les obstacles concrets qu’il ou elle rencontre dans l’exercice de ces libertés.


PERSPECTIVES

Pour Elisabeth Badinter, en 1994 : "Le mouvement féministe français est en effet dans une impasse. Pour la meilleure raison possible : nous n’avons plus rien à demander du point de vue du droit. Sauf peut être la parité en politique. Nous avons obtenu un arsenal de lois très puissant, très égalitaire, qui couvre tous les domaines. Pourquoi descendrions nous aujourd’hui dans la rue ? Pour clamer que nos compagnons n’en fichent pas une rame à la maison ? Pour gueuler contre notre patron alors qu’existe une excellente loi sur le harcèlement sexuel et que le droit à l’égalité du salaire est acquis ? Tout n’est plus maintenant qu’une question de négociation personnelle entre hommes et femmes. (..) A chacune de nous de faire appliquer nos droits.".

Le diagnostic semble étrange de prime abord. Le féminisme sans objet en 1994 ? La situation des femmes il y a dix ans, comme maintenant ne parait pas confirmer cette vision.
Ce qui était acquis en 1994 ( sous réserve de la législation concernant le nom, les droits à retraites et quelques autres points tout de même...), c'était l'égalité formelle. Ce qui n'est pas rien, certainement. Mais qui n'est pas tout ce que l'on doit attendre du, et demander au droit.

Toutes les institutions que crée ou perpétue le droit, et qui enferment les femmes dans l'exploitation du travail féminin, doivent être remises en cause.
Il nous faut penser, et instituer par la loi entre autres, également par la "négociation" ou tout simplement, l'innovation, l'imagination personnelles, ( les secondes permettant d'inventer la première) des institutions, des organisations, des règles, qui n'enferment pas les femmes dans ce cercle vicieux de la domination économique (et politique).
L'imagination et la bonne volonté des couples, des hommes individuellement, ne peut rien si les règles posées forment un cadre d'airain qui fausse la loi économique.
Il n'y a rien non plus à attendre de la bonne volonté des patron (et patronnes), ni d'une critique ou d'une sanction des entreprises, si structurellement, les lois créent une antinomie entre rentabilité des entreprises et égalité des sexes.
Il faut revoir notre mode de vie, la logique de nos institutions, repenser la cohérence entre leur logique économique ou autre, et le principe d'égalité, des sexes entre autres. Et traduire ces idées à naître en droit.

Le féminisme a encore du travail, y compris dans le droit.
.
ELISSEIEVNA

LE RIRE DU DIABLE

LE RIRE DU DIABLE


LE RIRE .»

La joie serait le sentiment de la victoire.
Le rire serait le sentiment de l’échec, de la vie devant du mécanique.
Survivre suppose des victoires.

Le malheur est comique parce qu’il arrive toujours : en rire c’est ne pas oublier d’être joyeux malgré lui.
Entre habitués des persécutions en tout genre, rire du malheur, de la bêtise des choses, de la mort dans la vie, c’est ne pas oublier que comme nous la comprenons, nous pouvons la vaincre,
(nous devons essayer de la vaincre, en ce sens : ne pas oublier d’être joyeux).
Le rire est le début de la victoire - ensemble - de l’intelligence sur la mort.

Il faut avoir la bêtise de croire que le malheur n’arrive qu’aux coupables pour ne rire que par moquerie.
Pour rire d’eux et pas avec eux.

.» ET CELUI DU DIABLE

Le plaisir est le guide animal, instinctif, vers ce qui nous permet de survivre.
Le pervers utilise ce qui est pour le bien, pour le mal, ce qui est pour la vie pour la mort.
D’où :
Le rire du diable est le plaisir de la mort de l’autre. La jouissance de vaincre en écrasant le plus faible.

DERISOIRE

Le plus faible qui se révolte est risible : il se débat vainement, vaincu d’avance.

Les problèmes des petits, des femmes, apparaissent dérisoires, parce qu’ils viennent de gens qui paraissent en eux mêmes dérisoires, quantité négligeable.
Comment a t on pu rire des femmes battues, comment les lettrés chinois ont ils pu rire de la question des pieds bandés, comment les médecins viennois du XIX° ont ils pu rire, au point de le rendre fou, du Dr Semmelweiss qui, dans un hôpital où plus de la moitié des accouchées mourraient de fièvre puerpérale , avait découvert que se laver les mains avant de toucher les femmes réduisait les cas d’infection et demandait que cette méthode soit appliquée .», comment De Gaulle a-t-il pu parler d’un ministère du tricot, sinon par cet automatisme de mépris ?

La loi du plus fort veut que le plus fort ait raison.
Les frustres confondent plaisir de triompher avec vérité.
Ils prennent leur envie de rire pour la preuve que le plus faible a tort.

Alors que le rire est l’indice d’une oppression.
Si le plus faible se débat c’est qu’il souffre, si les plus forts rient c’est de leur triomphe sur lui, c’est qu’il y a triomphe, qu’ils en retirent profit, c’est que la souffrance du plus faible n’est pas un fait de la nature, mais une situation d’exploitation.
Si le combat du plus faible est perdu d’avance c’est que le déséquilibre des forces est trop grand.
L’exploitation rendue possible par le déséquilibre des forces s’appelle l’oppression.

Il y a des rires dont on doit avoir honte.
Rires de porcs vautrés dans leur plaisir d’écraser.


PUNITION DE LA VIOLATION DE LA COUTUME

Byzarrement, Bergson ne semble voir dans le rire que le rire sur l’autre, la moquerie.
Après avoir expliqué que le rire vient " Du mécanique plaqué sur du vivant" : " Nous rions chaque fois qu'une personne nous donne l'impression d'une chose", Henri Bergson décrit la fonction punitive du rire.

"En un mot, si l'on trace un cercle autour des actions et dispositions qui compromettent la vie individuelle ou sociale et qui se châtient elles mêmes par leurs conséquences naturelles, il reste en dehors de ce terrain d'émotion et de lutte, dans une zone neutre où l'homme se donne simplement en spectacle à l'homme, une certaine raideur du corps, de l'esprit ou du caractère, que la société voudrait encore éliminer pour obtenir de ses membres une plus grande élasticité et la plus haute sociabilité possibles. Cette raideur est le comique, le rire en est le châtiment."
"Le rire est, avant tout, une correction. Fait pour humilier, il doit donner à la personne qui en est l'objet une impression pénible. La société se venge par lui des libertés qu'on a prises avec elle.(…) En général et en gros, le rire exerce sans doute une fonction utile. (…). Mais il ne suit pas de là que le rire frappe toujours juste, ni qu'il s'inspire d'une pensée de bienveillance ou même d'équité.
Pour frapper toujours juste, il faudrait qu'il procédât d'un acte de réflexion. Or le rire est simplement l'effet d'un mécanisme monté en nous par la nature, ou, ce qui revient à peu près au même, par une très longue habitude de la vie sociale.(…) Le rire châtie certains défauts à peu près comme la maladie châtie certains excès, frap¬pant des innocents, épargnant des coupables, visant à un résultat général (…) Il en est ainsi de tout ce qui s'accomplit par des voies naturelles au lieu de se faire par réflexion consciente. (…) Répétons qu'il ne doit pas non plus être bon. Il a pour fonction d'intimider en humiliant. "

UNE SI PETITE HUMILIATION

Les revendications des femmes contre les petites humiliations semblent dérisoires. Le rire semble une petite humiliation. Il y aurait toujours plus urgent à faire.

L’humiliation n’est jamais gratuite, jamais uniquement symbolique.
Personne n’accepte de courber l’échine devant un autre, de « se laisser humilier avec le sourire », s’il n’y est pas contraint, acculé, s’il n’est pas dans une telle position de faiblesse, que bien d’autres contraintes abusives, injustices et violences peuvent lui être infligés.
On n’humilie pas par inadvertance, si celui qui humilie était quelqu’un de bien il n’humilierait pas, ou s’arrêterait et s’excuserait immédiatement.
L’humiliation est menace d’employer la force, elle sert à obtenir ce que l’on veut sans même se fatiguer à employer la force, à obtenir la résignation de l'autre à son sort, elle prépare et facilite toujours des violences physiques, de l’exploitation économiques donc finalement physique de l’humilié-e.
« Puisqu’une femme, telle femme, prend moins un air de dignité, mérite moins de respect, d’estime, puisqu’elle a moins de poids, c’est que sa parole, ses actes ont moins de poids, c’est qu’elle et son travail valent moins.» » estiment plus ou moins explicitement les supérieurs hiérarchiques.
Dès lors que l’humiliation parait possible d’autres domaines, elle n’est plus exclue dans le domaine physique, or là, l’humiliation se confond avec la violation de l’intégrité physique.

Une si petite humiliation…
Personne ne vous menace vraiment, vous paraîtriez bien folle si vous le disiez, mais tous les jours, cent fois par jour, de tous petits signes "symboliques" vous rappellent une menace possible.
Le message distillé aux femmes par cette si petite humiliation est bien : " Vous n'arriverez même pas à obtenir un droit si dérisoire, gare à vous si vous tentez d'en revendiquer de plus importants !"
L'humiliation comme terrorisme subliminal.

Toute discrimination est une humiliation.
L'impunité d’une discrimination encourage la violation des droits, accrédite l'idée que la violation des droits (des femmes) n'est pas si grave…. L'impunité de la violation d'un droit est facilement confondue avec l'absence de droit, laquelle est facilement confondue avec l'absence de valeur de la personne qui ne "mériterait" pas ces droits. Le mépris des droits des femmes a pour conséquence le mépris des femmes.
Or "Faire souffrir quelqu'un de second ordre est un crime moins grave de second ordre lui aussi…"
Retour au dérisoire, et les diables sont d’avance excusés.

Elisseievna

OUT LAWS

OUT - LAWS



Un temps les féministes pensèrent que les hommes s’étaient emparés de la loi à tout jamais, se déclarèrent out-laws et révolutionnaires radicales.» Aujourd’hui, le débat porte plutôt sur la norme : certains réclament aussi fort de la loi, qu’ils récusent la norme.
Faut-il oui ou non des normes (de droit) et lesquelles ? Quelles incidences pour les femmes peuvent avoir cette curieuse vision du droit - oui à la loi non à la norme - ?



NORME / NORMALISATION


Norme peut signifier modèle uniforme, seul autorisé : interdit de principe, liberté limitée à un seul type. La normalisation facilite les échanges, linguistiques ou économiques, mais elle porte atteinte à la liberté individuelle.

Norme peut signifier limite, pose d'interdits : liberté de principe, interdit limité à des cas précis.
Poser des limites n'empêche pas l'existence d'un nombre illimité de modèles différents à l'intérieur des bornes posées.

A cause de la confusion entre norme et normalisation d'une part, à cause d'une conception relativiste selon laquelle rien ne saurait fonder un jugement des choix individuels, il règne aujourd'hui une forte idéologie du refus de tout interdit, de tout jugement, de toute loi fondée sur un jugement de valeur. Un puéril "interdit d'interdire".» mêlé sans peur de la contradiction, à la demande de "droits" et d'éthique.
Au risque, à défaut d'interdits et de limites, à force d'ultra libéralisme, de ne plus laisser de choix et de droits qu'aux plus forts : quid alors du droit de choisir des femmes ?

Le véritable droit de choisir, c’est celui de choisir librement, sans pression, sans tromperie, en toute connaissance de cause, sans être victime de dol. Liberté qui suppose un certain équilibre des forces entre tou-tes les décideu-ses, et donc pour empêcher le déséquilibre… des lois efficaces : des limites, des normes bien sûr, et la mobilisation pour les faire appliquer.



LOI : LA NORME DELIBEREE


La loi est la norme délibérée, discutée, réfléchie, étudiée en assemblée, (à la Douma.)

Seule la loi permet de penser les rapports de domination dans le "peuple", de soulever la chape de l'idéologie dominante. Sans espace (Agora) de débat, de pensée (pensée = "douma" en russe) commune, les injustices "traditionnelles" dans le "on" sont invisibles, impensées comme "injustices". Il n'y a même pas d'espace pour se demander ce qui est juste.

La loi n'est pas prétendue parfaitement juste, elle n'est que l'état d'un débat sur le juste, l'état d'une réflexion critique, raisonnée, argumentée, sur la domination, les discriminations, les injustices. La loi repose sur l'utilisation de la raison critique et du dialogue.

Le refus de la loi, du jugement et des interdits laisse le champs libre à la normalisation la plus coercitive qui soit, inconsciente de ses injustices : La norme instinctive, impensée.





NORME MORALE ET REFLEXION ETHIQUE


La loi est toujours la traduction d’une conception morale.
Refuser à la morale tout rôle dans la loi, a d’abord été utile pour la loi (selon notre conception morale), en tant que moyen de séparer l’Etat et l’Eglise, dont les partisans tendent à se présenter comme détenteurs de « la » morale.
La distinction entre la morale et le droit avait une valeur quand les conceptions morales voulaient que l’on punisse les « intentions », les « mauvaises pensées ». Ce que le droit doit s’abstenir de faire pour ne pas en revenir au droit de l’inquisition. Il est toujours sain d’écarter ces conceptions morales du droit, mais comme elles ont quasi disparues, elles ne représentent plus une menace pour celui ci.

Aujourd’hui, refuser de parler de morale, c’est à dire de réflexion sur le bien et le mal, comme étant la base de la réflexion sur la Loi, prononcer du bout des lèvres le mot d’éthique, comme s’il signifiait autre chose que morale et connaissance de la morale, conduit à une forme de renoncement à la réflexion dans le droit qui nous paraît toute aussi dangereuse que le dogmatisme religieux, parce qu’il ouvre la voix à des dogmatismes d’autant plus redoutables qu’ils s’ignorent eux-mêmes.

Ecarter la morale du droit correspond d’une part à une vision relativiste : « à chacun sa morale », donc le droit doit être « au-delà » des différentes conceptions morales, ou bien être lui-même distinct selon les morales de chaque catégorie ou communauté de personnes. Le danger de cette vision relativiste a souvent été dénoncé : pour résumer ici, on dira qu’elle légitime la double échelle morale qui soumet les femmes à des exigences, à une répression plus forte que les hommes, à un droit différent, sous prétexte qu’elles seraient « différentes ».
En tant qu’universalistes nous pensons qu’il n’y a pas « des » morales, mais « une » morale, « une » loi universelle pour toutes et tous. Seulement à la différence des dogmatiques et autres voix du Seigneur, qui se sentent branchés en direct sur la pensée de Dieu ou la nature et qui donc connaissent « la » morale et « les valeurs », nous pensons …que nous ne « la » connaissons pas (ou très peu), et qu’elle suppose le fait de réfléchir à la vision des autres de la morale (qui n’est pas une « morale des autres ») .

Le rejet de la morale en matière de droit, correspond d’autre part à une conception positiviste ou sociologiste du droit : le droit devrait refléter la réalité sociale, répondre à ses besoins, dans toute leur variété ; sans aucun jugement normatif. Le droit devrait se plier aux faits sociaux, rechercher seulement quelle « huile » il faut mettre dans les rouages sociaux pour leur permettre de fonctionner le plus aisément possible selon leur propre réalité. Bref, le droit devrait se contenter d’incarner, de transcrire au mieux la coutume. Cette conception nous paraît être celle du Doyen Carbonnier, qui n’a de cesse de louer la coutume (voir ci dessous) et de demander si « Toute loi en soi est un mal ? » .

Là encore, la réflexion sur le bien et le mal est évacuée du domaine législatif, et cela nous paraît extrêmement dangereux, pour les femmes comme pour tout le monde.

A écarter ainsi la réflexion morale du droit, on court en effet le danger de retomber dans un dogmatisme qui ne dit pas son nom, dans une croyance à un droit « naturel », à une morale « naturelle », « naturel-les » au sens de qui vont de soi, qui est « évident », dont il n’y aurait pas à discuter, et surtout, c’est là ce qui est grave, auquel il est inconcevable de s’opposer.
C’est bien là le danger majeur du rejet de la norme, surtout lié à l’appel à de la loi.

Actuellement, le refus de la norme, se traduit par une conception morale selon laquelle il serait interdit d’interdire, il faudrait respecter les « libre choix » des un-es et des autres, juger serait un acte répugnant, toute restriction à ces choix serait une atteinte, condamnable, honteuse (mais pas explicitement « immorale ») aux droits fondamentaux (mais pas explicitement « une faute »).
Pour ceux et celles, et ils sont nombreux actuellement, qui partagent cette vision, dénoncer une liberté est à priori répréhensible, porter un jugement suscite à priori une réaction d’indignation. Lorsque l’on essaie de leur dire que telle « liberté » doit être dénoncée parce qu’elle permet que l’on porte atteinte à autrui, ils sont sourds ! Sourds et souvent furieux.
Quand on leur dit en particulier que telle ou telle liberté porte atteinte à des femmes, ils vous répondent qu’ils ne les contraignent à rien et qu’elles sont la liberté de se défendre. Vision totalement idéaliste, irréaliste, où la réflexion sur les rapports de force et de domination est réduite au zéro le plus absolu.
Le pire est qu’ils demandent des lois, pour garantir ces prétendues libertés qui leurs paraissent être des droits si indiscutables, si évidents. Des lois c’est à dire la possibilité de mettre la force publique au service d’un rapport de force qui est déjà un rapport de domination. Imposer sa domination et le silence, au nom d’une prétendue vérité, c’est bien la logique de toute tyrannie idéologique.

Pour notre part, nous tenons à la réflexion sur les normes morales, qui doivent faire partie des « normes délibérées ».



COUTUME : LA NORME INSTINCTIVE


La coutume est l'usage qui est reconnu par "on", et devant les juges dans certains cas, comme obligatoire.
La coutume est une "norme instinctive" parce qu'elle se réclame du "génie», de l'instinct du peuple, "Volkgeist" (l'esprit du peuple). Certains idéologues et juristes éminents lui attribuent du fait de son origine dans le "souverain" peuple, une valeur suprême, supra-constitutionnelle.
La coutume c'est l'idolâtrie de l'instinct.

La coutume peut apparaître comme l’expression d’une démocratie idéale, le reflet d’une sagesse, d’une création par le peuple des normes dont il a besoin avec toute la souplesse et le réalisme voulus, loin des visions abstraites ou technocratiques ; toute loi, venant perturber ce processus, peut alors apparaître comme un mal.» à condition d’oublier de se poser la question des rapports de force et domination sociale.

Evidemment, les laudateurs de la coutume refusent de se demander qui dans le "on" considère comme juste et rend obligatoire la coutume, c'est à dire qui domine qui dans "le peuple souverain". Ils refusent de considérer qu'il est juste de modifier les traditions du peuple, ou de forcer leur évolution "spontanée", au nom de l'égalité entre les hommes et les femmes.

Le fait que les coutumes reflètent et confortent des rapports de domination n’est pas forcément manifeste.
Les coutumes oppressives paraissent souvent si "évidentes", si naturelles aux groupes dominants qu'ils ne les incluent même pas dans les écrits ou les législations pouvant traduire ces coutumes, lesquelles ne régissent que les rapports des dominants entre eux. Elles n’apparaissent alors pas explicitement.
Il faut, pour comprendre ce phénomène, réfléchir à ce qu’est un conflit. Les conflits entre deux parties trop inégales, sont vite, quasiment immédiatement, étouffés : l’un assène, impose sa « loi » à l’autre, point. Le conflit est ainsi « résolu » avant d’avoir eu le temps de surgir, ne serait ce qu’à la conscience des deux parties en présence. La revendication éventuelle de celle qui est écrasée, n’est pas formulée, pas pensée. C’est pourquoi les « dominés » n’ont souvent pas conscience de l’être.
Le conflit n’étant pas explicite, les règles qui gouvernent son règlement ne le sont pas non plus. Elles n’en existent pas moins, attestées par les faits, si l’on se donne la peine de les analyser.

Par contre, face à des puissances supérieures qui contesterait le mode de règlement de ces conflits, le groupe dominant d’un « peuple » défendra farouchement, explicitement, sa souveraineté "législative" dans les domaines régissant les groupes opprimés, au nom du particularisme irréductible et sacré de leur façon d'opprimer, d'opprimer les femmes par exemple. Mais bien sûr, il le fera en se présentant lui-même comme dominé, il le fera au nom du droit de son groupe tout entier à la souveraineté. Grâce à cette tromperie, il pourra même être soutenu dans cette prétendue revendication d’indépendance, par les groupes dominés eux-mêmes, (comme on l’a vu malheureusement avec les femmes Iraniennes par exemple).

L'importance des médias peut donner à croire que la coutume, c'est à dire la norme légitimée, adoptée par le "peuple", l'opinion publique, se forme, aujourd'hui, comme la loi, grâce aux médias, à la suite d'un débat, et qu'il suffira bientôt d'un sondage pour déterminer la loi.
Il nous apparaît évident, que le débat démocratique nécessite des formes, permettant un véritable dialogue, un échange raisonné des arguments, un lieu d’écriture des textes, que les médias ne permettent pas : « "n'entrons pas dans les détails techniques, s'il vous plait pour nos auditeurs".»
L'aspect le plus ennuyeux pour les femmes de cette tendance actuelle au débat-spectacle, c'est la pression exercée par les médias sur les intervenants pour qu'ils ou elles parlent d'eux même : la vie privée doit faire partie du spectacle. Ainsi, les médias tendent à dénier le droit au respect de la vie privée, de façon moins claire mais tout aussi contraignante que le « d’où tu parles ? » de 1968, et suivant la même logique : « de chez moi » aurait répondu Pierre Dac, « alors parles-nous de chez toi ».»
Or le combat pour le respect du secret de la vie privée est toujours d’actualité pour les femmes, parce que précisément, étant le corollaire du droit à disposer de soi même, la coutume le leur a quasiment toujours dénié.


« La désuétude.. on entend par là la disparition d’une règle que plus personne n’applique depuis longtemps. Mais c’est un phénomène refusé par le droit. (.»). Le juge saisi ne peut faire autrement qu’appliquer ces textes-là, s’il ne dispose officiellement d’aucun argument de droit pour établir qu’ils ont été officiellement supprimés de l’ordonnancement juridique par l’effet d’une norme juridique ultérieure contraire, abrogeant ou modifiant la précédente. D’ailleurs on est bien en peine de citer des exemples de désuétude parlants, on pense parfois à l’interdiction faite aux femmes de porter le pantalon, dont il semble qu’elle n’ait jamais été abrogée. Cela ne va pas bien loin. »
Auriez vous espéré que la coutume pourrait jouer en notre faveur ? Vous voilà désillusionnée. Le seul exemple qui vient à l’esprit de ce juriste concerne en fait une exception qui conforte la règle : l’interdiction du port du pantalon, sous peine d’être cataloguée « non féminine » est loin d’être désuète.» dans la coutume actuelle.
Le pire est qu’il oublie l’article L 323-36 du Code du Travail sur l’emploi obligatoire des pères de famille et d’autres textes peut-être.
Toute loi n’est pas mauvaise en soi.» sauf les « désuètes » !



DE LA DEFINITION, COMME « FENETRE OUVERTE SUR LES MŒURS » DANS LA LOI.»


Le droit repose sur des syllogismes : tout paraît donc réglé mathématiquement : soit l’on est dans la situation définie, et la loi s’applique, soit l’on est dans une autre, soumis à une autre loi.
Mais rien n’est mathématique, car une définition n’est jamais qu’un assemblage de concepts qui l’ont rien d’objets mathématiques, dont chacun peut prêter à de multiples définitions différentes…
Est-on dans tel cas dans la situation définie ou non ? Les meilleurs logiciens ne pourront pas le dire s’ils ne s’entendent pas sur les termes définissant ladite situation… Les juges, ne pouvant commettre de déni de justice, le disent parce qu’ils sont obligés de le dire, et souvent en inventant le droit, en contredisant une interprétation précédente, ou en définissant de nouvelles distinctions dans la situation.

Si une notion de la loi n’est pas définie par la loi, qui la définira ? La coutume bien évidemment, le « sens commun » dominant.
Jean Carbonnier parle de ces notions juridiques qui seraient des « fenêtres ouvertes sur les mœurs » : il cite par exemple.. la notion de faute elle-même, qui peut être « le manquement à une règle de droit aussi bien qu’à une règle de mœurs » .
La définition est bien la porte ouverte à la coutume dans la loi ; plus ou moins grande ouverte selon la précision que le parlement veut bien donner à ses notions.
Il est clair que si une notion peut être entendue différemment selon la conception que l’on se fait des droits des femmes, le flou des définitions ne peut que renvoyer à l’ « évidence » apparente des préjugés sexistes dominants.


.» ET DES CONSEQUENCES DE CETTE PERMEABILITE EN DROIT PENAL


La croyance à la précision de la définition juridique est particulièrement répandue à propos du droit pénal. Certes le droit pénal est restrictif, mais cela signifie seulement que la liste des infractions et ses définitions, les éléments constitutifs des infractions qu’il réprime, doivent être entendus de manière restrictive : cela ne signifie pas qu’elles sont précises en soi.
Le législateur devrait même, selon certains théoriciens, se garder de les rendre trop précises, sous peine d’avoir à y revenir sans cesse pour les adapter aux nouvelles variantes des faits qu’elles décrivent.

Qu’est ce qu’une atteinte sexuelle ? Vous ne trouverez nulle part dans le Code Pénal la définition de ce concept, donné en quelque sorte comme primaire, évident, par le législateur. Alors qu’il n’a bien sur rien d’évident.
C’est ainsi qu’une Cour d’appel a pu juger qu’une main aux fesses n’était pas une atteinte sexuelle car selon elle, seul un contact entre deux sexes pouvait être une atteinte sexuelle. Cette décision n’est que le reflet d’une conception masculine « traditionnelle » selon laquelle certains comportements agressifs envers les femmes sont tolérables, admissibles, parce qu’ils ne seraient pas vraiment agressifs, pas vraiment graves. Le juge n’a donc pas à s’en préoccuper : « de minimis non curat praetor » .

Pour étendre (ou au contraire le restreindre) le domaine d'application de la loi pénale, il n'est pas toujours nécessaire de créer de nouvelles incriminations (ou d'en supprimer) : il suffit donner une acception, une définition plus précise du fait incriminé, en montrant un des aspects de ce fait jusque là "invisible" aux yeux des juges (ou au contraire en précisant que tel événement n'est pas une manifestation de ce fait).
Ce qui signifie que la restriction de la loi pénale peut être très sournoise et hypocrite : vous avez toutes les lois pour vous protéger contre des offenses dira-t-on aux plaignantes, en faisant mine de ne pas voir… que ces offenses ne sont même pas "vues" comme des offenses possibles par le juge.



POLITESSE (BONS USAGES, GALANTERIE, CIVILITE ET TUTTI QUANTI) :
LA NORME IMPENSEE


Une noble russe à qui l’on demandait les règles du savoir-vivre, répondit « O vous savez, il n’y a pas de règles, il faut seulement faire en sorte que tout le monde se sente bien. »
Le contraire de la tactique du gendarme . La règle de politesse tue la politesse ; mais comme bien peu le savent, examinons ces « règles » qui correspondent à nombre de contraintes sociales.

Le « bon » usage (linguistique ou autre), le savoir-vivre, la politesse sont les usages reconnus « bons » par "on".
La politesse est la "norme impensée", parce que la politesse est une règle qui refuse de se penser.

Conformisme et Conservatisme

Le respect des autres est souvent cité par les manuels de savoir-vivre comme fondement des règles de politesse. Mais la relation entre telle ou telle règle énoncée et le fait de respecter autrui, est rarement démontrée par leurs auteurs.
Le bien fondé de ces règles leur apparaît comme évident, et en tout état de cause, le conformisme étant en soi pour eux une valeur, suivre les règles que l’ «on » suit, serait un bien pour la seule raison que tout le monde les suit.
La morale de la politesse est celle du conformisme, et du conservatisme :
- le bien est la coutume : ce qui est et a toujours été fait, et qui vient peut être de l’instinct,
- le bien est qu’il y ait une règle et que tous s’y plient uniformément, sans réfléchir, sans la remettre en cause.
Ceux qui se dérobent aux us seront justement punis, la punition va jusqu’au bannissement.
La morale de l’usage est aussi celle de l’irresponsabilité : « on » c’est personne. Nul n’est l’auteur de la règle, qui aurait sa propre vie, nul n’a à en répondre. Les auteurs de manuels ou grammaires disent se référer à l’usage existant, ne rien imposer par eux-mêmes.» tout en affirmant que l’usage évolue et en prétendant savoir quel est le « bon ».

Les guides vous « expliquent » :
« Ce que vous trouverez dans ce livre ne vous paraîtra artificiel que dans la mesure où vous ne vous serez pas suffisamment regardé en face pour reconnaître vos devoirs vis à vis de vous-même et envers le monde qui vous entoure. Y vouloir échapper n’aboutit à rien d’autre que se vouer à des ennuis supplémentaires. Suivre, sans s’y perdre, les lois de l’usage, c’est s’accorder à soi -même la paix la plus sûre et le maximum de liberté. »

Vaugelas, grammairien du XVII°, insiste :
« .»tant s'en faut que j'entreprenne de me constituer juge des différends de la langue que je ne prétends passer que pour un simple témoin qui dépose ce qu'il a vu et ouï, ou pour un homme qui aurait fait un recueil d'arrêts qu'il donneroit au public. C'est pourquoi ce petit ouvrage a pris le nom de Remarques et ne s'est pas chargé du frontispice fastueux de Décisions ou de Lois ou de quelque autre semblable ; car encore que ce soient en effet des lois d'un souverain, qui est l'usage, (.») j'ai dû éloigner de moi tout soupçon de vouloir établir ce que je ne fais que rapporter."
"Il en est de l'usage comme de la Foy, qui nous oblige à croire simplement et aveuglément, sans que nostre raison y apporte sa lumière naturelle.» néanmoins nous ne laissons pas de raisonner sur cette mesme foy et de trouver de la raison aux choses qui sont par dessus la raison."

Michel Lacroix commente :
« L'homme poli (..) s'il est conformiste, c'est parce qu'il entend s'affirmer comme membre du groupe. Les règles de bienséance sont des signes d'adhésion, des protestations d'unité. Ce sont autant de témoignages de solidarité, - de cette solidarité minimale qui consiste à se reconnaître membre d'un groupe et à vouloir qu'il dure. »
« Se conformer à l'usage : telle est une des maximes qui expriment le plus adéquatement la morale du savoir-vivre. " Ce qui se fait", "What is done" - nous découvrons tout un mode de pensée dans lequel ces simples mots vont souvent tenir lieu de justification. La sphère des convenances exclut tout débat intérieur. L'esprit de libre examen n'y a guère droit de cité. Ce que le savoir-vivre demande, c'est une baisse de régime des facultés rationnelles. Les convenances semblent très bien s'accomoder du sommeil de la raison. (…)
Corrélativement, on observe une valorisation du passé, une exaltation de la tradition. Dans le discours de la politesse, une règle valable est une règle qui a subi l'épreuve du temps. La légitimité des convenances découle de la durée. L'ancienneté est un argument et il est significatif de voir que le savoir-vivre revendique un statut de "droit coutumier" (Aline Raymond Le savoir-vivre, les usages, le monde. Paris Bibliothèque de la Maîtresse de Maison, 4 eme édition, 1909 pXVI). Les auteurs (…) résistent au changement.(…) L'image qui se présente volontiers sous leur plume pour traduire ce tempo lente de l'évolution des manières est l'arbre. (…) Des branches se détachent de temps à autres tandis que de jeunes rameaux amorcent leur croissance. Si la politesse change, ce n'est qu'à la façon d'un arbre. »

Michel Lacroix relève la fréquence de la référence éthologique dans les manuels récents :
« Convoquer l'animal dans un livre de civilité c'est une façon de dire "Entre l'homme et l'animal, il n'y a pas de solution de continuité; hommes et bêtes se ressemblent par leurs rites, qui s'inscrivent dans un fond biologique commun." (…) La pensée des auteurs n'a plus qu'à se couler dans un syllogisme : Les animaux ont un savoir-vivre instinctif. Or l'homme appartient au règne animal. Donc une part au moins du savoir-vivre humain relève de l'instinct."

Régression du langage au signe

Le caractère « impensé » de la politesse est lié à sa nature de « signe », de code.
La politesse est un ensemble de codes censés faciliter la vie quotidienne, en déjouant heurts et conflits, en faisant gagner du temps dans la communication. Des signes qu’il faudrait avoir le réflexe de faire sans réfléchir, par exemple tendre la main droite signifie qu’elle n’est pas armée. La politesse est aussi censée apprendre « la vertu » aux enfants, avant qu’ils soient en âge de réfléchir, par imitation. " Apprendre à un enfant à dire " S'il vous plaît" ou "Merci, maman", c'est lui apprendre à être reconnaissant. Le respect s'apprend dans ce dressage. "

L’ennui avec les signes c’est qu’ils sont ambiguës. Derrière la forme de la politesse, et en particulier de la galanterie, peut se masquer la réalité de l’agression perverse, à commencer par l’humiliation de ceux et celles qui ne détiennent pas les codes.

La galanterie fait toujours référence à la supériorité de la force physique de l’homme.
Par une attitude « galante», un homme peut :
- agir envers une femme simplement comme il agirait envers un autre homme physiquement moins fort, ce qui est « moral ».
- ou bien, ce qui est réellement aimable, lui signifier qu’il est bien décidé à ne pas abuser de sa force, car ce serait : "Ce qu’on appelle agir de Turc à Maure, et non pas en gens d’esprit." .
- ou bien au contraire lui signifier perversement : "tu vois comme tu es à ma merci"…tout en niant la menace dissumulée par l’apparence polie.

Valoriser excessivement ces codes pour eux-mêmes, tend à faire régresser la communication et la réflexion à un stade antérieur au langage, à empêcher la communication : il serait convenable de « faire comprendre » par des sous-entendus, il ne serait « poli » de ne pas parler de certaines choses, il faudrait rester dans le non-dit, savoir que tel comportement « veut dire ».» Une raison de plus donnée aux femmes pour les faire taire.
Quant au « dressage » des enfants à la politesse, on peut se demander s’il n’a pas pour effet, comme toute « pédagogie noire » une sidération de la pensée à propos des comportements ainsi inculqués, un apprentissage de la soumission à l’autorité.

Conséquence logique du refus de réfléchir au bien et au mal, ce ne sont plus les anciennes leçons de « morale » qui sont données, mais des leçons de «civilité ». Comme si une injure, une destruction, étaient autre chose que des violences physiques et verbales et des injustices. A quoi bon apprendre aux adolescents qu’il y aurait des choses, règles de « civilité » ou autre, qui vont tellement de soi qu’on ne les discute pas, au risque de les enfermer dans les préjugés machos et autres ? Il vaut mieux les aider à utiliser la raison dont ils ont largement passé l’âge pour réfléchir à leurs actes, aux rapports humains, au racisme, au sexisme, à l’homophobie, aux rapports de domination.»etc.

Minizup et Matuvu

Ce que les laudateurs de la politesse, comme ceux de la coutume, ne veulent bien sûr pas voir, c’est qu’il y a dans la « société » dont la cohésion est présentée comme valeur première, des groupes qui sont pas soumis exactement aux mêmes contraintes par la « politesse ».

Il y a d’une part, une forme d’hypocrisie dans la présentation du fondement de la politesse. Censée être trait d’union et source d’harmonie, elle est aussi signe de distinction, et instrument de ségrégation, d’humiliation.

D’autre part, il est imposé à certaines d’êtres plus polies que d’autres.»
« Les femmes, en effet, sont dressées à être des dames.. Le respect des tabous verbaux, le maniement de l’euphémisme, le langage châtié, font partie des structures de politesse. Les femmes sont censées être plus polies que les hommes, lesquels ne sont censés être polis qu’en présence des dames. (.») D’une façon générale, la pression sociale dans le sens de ce jeu de la politesse s’exerce plus sur les femmes que sur les hommes. ». Marina Yaguello
« Il est surtout du devoir des femmes d’user de politesse envers tout le monde, même à l’égard des gens les plus grossiers. » J.B.J. de Chantal cité par Benoîlte Groult .
Or la politesse obligeant systématiquement à céder la préséance, elle est souvent impraticable si l’on veut préserver ses intérêts, ou d’une manière générale, mener à bien toute entreprise supposant une lutte ou une concurrence avec les autres. Aux hommes politiques, aux managers, on demande plutôt de montrer qu’ils sont capables d’être tout sauf réellement polis face aux adversaires, parce qu’ils doivent se montrer avant tout capables de vaincre.

" Se ganter serré, se chausser serré, s'habiller serré sont une même chose : l'aveu d'une petite nature; un être noble à quelque classe sociale qu'il appartienne est avant tout un être qui ne veut pas, qui ne peut pas être gêné." Princesse Bibesco
Personne ne discute des usages vestimentaires, la pensée s’arrête ici à quelques formules « respect de soi-même et des autres » : effet du dressage infantile ? Mais si les hommes commencent à se plaindre de la cravate qui sert, ce sont les femmes qui subissent les pieds bandés, corsets (contre lesquels les féministes, et pas seulement « mademoiselle » Chanel, ont mené bataille), jupes droites, talons, cosmétiques, chirurgie esthétique etc.»
Elles n’auraient pas d’ »autorité naturelle » : dans une jupe entravée, on ne peut pas avoir une gestuelle très assurée. Elles auraient une santé fragile, seraient moins disponibles : en portant talons, jupes et tailles serrées, on est forcément sujettes à insuffisance circulatoire, maux de dos, de tête et d’intestins, ce n’est pas la faute à Hormone, et le temps perdu pour chercher le rouge à lèvre etc.. n’est ni de travail ni de repos.



LA TYRANNIE DE L'IMPENSÉ


Les règles imposées par le « on », ne sont le plus souvent que le reflet de la loi du plus fort, imposées au point que l’on n’en a plus vraiment conscience.

La force de la coutume ou des usages vient simplement d’abord de l’ignorance du droit : qui a appris qu’il existe en France une hiérarchie des normes ?
Par exemple, bien des français, et non des moindres, croient que les règles de grammaire sont législatives. " En qualité de président de l'AFP, je me dois de respecter la légalité académicienne" déclare Jean Miot au Figaro …

Elle vient encore de la rationalisation.
De toute façon les témoins de l’Usage ont une raison, même s’ils ne voient pas bien laquelle.
" Quand une opinion n’a d’autre base que le sentiment , plus elle sort maltraitée d’un débat, plus les hommes qui l’adoptent sont persuadés que leur sentiment doit reposer sur quelque raison restée hors d’atteinte. Tant que le sentiment subsiste, il n’est jamais à court de théories; il a bientôt réparé les brêches de ses retranchements". (Jean Poulain de la Barre De l’égalité des deux sexes 1ère édition en 1673 Ed.Fayard 1984.)

Le plus grave est que ces règles imposées par les normes instinctives ou impensée prennent rang de normes naturelles et sacrées à la fois.
Ce dont on ne connaît pas la raison, ce devant quoi la pensée a été sidérée, ne peut avoir qu’une raison cruciale. C’est pourquoi, à cause de leur « évidence » ces règles sont perçues comme fondamentales, comme des piliers du monde, des lois que nulle ne peut ignorer. Leur violation paraît inconcevable, blasphématoire, impardonnable, folle, elle effraye comme la violation d'un tabou, elle est réprimée férocement, viscéralement. Les insoumises, qui ne font que se défendre contre l'injustice, sont perçues comme agressives, criminelles et répugnantes.
Ce qui va de soi, ne pourrait aller autrement, celles qui vont autrement, portent atteinte à ce qui est, ce sont des criminelles, à la fois faibles et ridicules face au groupe, et dangereuses pour lui.

Plus raisonné, le rejet de la norme contribue aussi au règne de l’impensé : le refus de la norme c’est le refus de voir les normes qui se mettent en place, par la répétition des faits, le refus de voir l’impensé. Refus de voir l’ »impensé » et croyance à une pensée évidente de l’éthique, à de l’indiscutable, voici bien que se profile une attitude tyrannique , « Stal », contre celles et ceux qui osent porter atteinte à ces libertés évidentes.

Le législateur devra donc redoubler de vigilance pour lutter contre les injustices et discriminations venant de la coutume et des usages, contre cette tyrannie souvent sournoise , et demander raison à toutes les revendications, même celles faites trop « évidemment » au nom de la liberté.

Daniele Trudeau explique que les inventeurs du bon usage au XVII° reléguèrent la raison au second plan, au moment où l’allégeance de tous à un bien commun, manifestée par l’uniformité des usages et de la langue en particulier, devait permettre la formation de l’Etat français.
« L’usage est souverain » pour Vaugelas. Traduit clairement en langage politique, ce lieu commun correspond à la pire forme de tyrannie : le souverain n’est ni le peuple, ni l’élite, ni le Roi, ni même une loi divine que tout le monde connaitrait, mais une entité, dotée d’une rationalité supérieure et sacralisée, que personne ne maîtriserait. Depuis, du Volkgeist, on tend à passer dans la référence à ces entités « Majuscules » à Poltergeist.
Nous reviendrons dans un prochain article sur la nature de la tyrannie de l’impensé et son histoire récente, liée aux conceptions du langage et de la famille.



Elisseievna

Libres ... " Not for Sale"

dimanche 8 janvier 2006

Ni coupables, ni victimes : libres ? Oui, libres de toute prostitution
par Malka Marcovich, historienne

Article en réaction à l’article du Monde du 8/1/03 : Ni coupables ni victimes : libres de se prostituer, par Marcela Iacub, Catherine Millet et Catherine Robbe-Grillet (1), Malka Marcovich était rapporteure du rapport 2002 : « Le système de prostitution : une violence à l’encontre des femmes », Commission Nationale Contre les Violences Faites aux Femmes. Le Monde a refusé de publier cette réplique.


Jusqu’alors, les féministes qui s’opposaient à la marchandisation du corps des femmes, étaient qualifiées de « réactionnaires », « ordre moral », faisant pacte avec la droite conservatrice, voire homophobes, alliées des intégristes de tout bord. Grâce à votre article, c’en est fini. On nous accuse (nous les féministes) désormais de parler à la place des personnes prostituées - ce que vous (auteures et signatrices du texte) faites d’ailleurs sans complexe -, de nous immiscer dans la sexualité d’autrui et d’être « rétrogrades ».

Pour vous la prostitution c’est l’autre. Un « métier » pour d’autres femmes dont la fonction est de satisfaire les besoins archaïques et irrépressibles de vos pères, de vos frères, de vos fils, de vos amis et collègues, et de vos compagnons.

Non, nous n’avons jamais qualifié ces messieurs de « pervers ou de salauds qu’il faut punir et soigner ». Malheureusement, c’est Monsieur-tout-le-monde, le mâle qui impunément va vider son soi-disant trop plein de testostérone, parce qu’on lui a appris que c’était une nécessité biologique, celui entraîné par l’effet de groupe : sportifs, militaires, bandes « de mecs », prédateurs qui sillonnent le monde et nos villes, font du tourisme normalisé, se fournissent sur Internet.

Vous parlez de liberté sexuelle. Mais liberté sexuelle pour qui ? Dans le même temps vous demandez à l’Etat d’organiser des lieux délimités, « un espace de prostitution ». Quel paradoxe, quelle piètre vision de la liberté, et quelle régression ! C’est donc à l’Etat d’organiser une vie sexuelle pour les hommes, dans un cadre aseptisé et normalisé, « dans de bonnes conditions ». Bravo ! Quel projet alléchant !

Liberté sexuelle pour qui ?

La loi permet de définir un cadre et de tracer la frontière de la transgression. Organiser la prostitution, c’est donner carte blanche aux « acheteurs » masculins, qui semblent pour vous bien virtuels. Depuis plus de deux ans, les médias ont fait leurs gros titres sur la traite. Personne ne peut ignorer ce qu’ont vécu les femmes étrangères qui sont achetées par vos hommes sur les trottoirs de nos villes. Ces hommes, complices des proxénètes et des trafiquants, vous n’en dites mot. C’est sur les féministes que vous déversez votre diatribe. Quelle négation du combat des femmes, de celles qui se sont mobilisées sur ces sujets depuis plusieurs dizaines d’années, qui se sont battues pour le droit à l’avortement, pour la contraception, pour la criminalisation du viol, dont certaines ont vécu des violences sexuelles, des incestes, la prostitution. Attaquez-vous aussi avec les mêmes arguments les Blancs qui prennent la parole contre le racisme, les Français qui demandent la régularisation des sans-papiers ? Et dites-vous également que l’on n’a pas le droit de se prononcer contre les violences sexuelles, contre les violences conjugales, contre la torture si on ne les a pas subies ? Que connaissez vous de la prostitution ? Quelle parole voulez-vous censurer ?

Ce qui se joue dans l’espace de la sexualité entre deux individus (ou plus) ne nous intéresse vraiment pas. Pas plus que nous ne voulons que vous veniez voir ce qui se vit dans notre lit, nous ne demandons à l’Etat de rentrer dans l’intimité sexuelle des personnes. La prostitution n’est pas une question individuelle mais sociale. Le système prostitutionnel normalise l’achat et la vente d’autrui. Il engendre des profits considérables pour ceux qui l’organisent. Il fait la promotion d’un type de sexualité où seul le désir masculin se doit d’être satisfait. Il normalise les rapports entre les hommes et les femmes, la domination, la marchandisation de la sexualité. Vous prétendez avoir une vision avant-gardiste. Vous ne faites que reprendre avec une terminologie contemporaine, une vision stéréotypée hygiéniste du XIXème siècle où la sexualité est réduite à une mécanique. Quelle modernité !

Dans votre appel, la prostitution semble tellement hors de votre vue, que vous ne vous êtes même pas rendu compte que la loi Sarkozy transformera le racolage sous toutes ses formes en délit, ce qui aura des conséquences sur l’ensemble des femmes. Toute femme attendant dans l’espace public pourra être coupable et emprisonnée, et pas seulement les femmes en situation de prostitution. Cette loi lancera un message symbolique à tous les hommes : toute femme attendant dans la rue sera bonne à acheter. Vous vous dites féministes, mais en quoi votre lettre porte-t-elle une revendication collective d’émancipation pour l’ensemble des femmes ? Que protégez-vous ? Qui protégez vous ?

En faisant la distinction entre liberté et contrainte, vous faites porter la charge de la preuve sur les personnes prostituées. Au nom de quelques-unes - toujours et sempiternellement les mêmes qui font la une de nos médias - vous empêchez la grande majorité des personnes en situation de prostitution de dénoncer le système dont elles se sentent les victimes. Vous les enfermez plus encore dans le silence et leur interdisez toute parole de dénonciation. Vous n’êtes à l’écoute que de celles qui présentent une vision conformiste des rapports de sexe. Toutes les autres devront désormais justifier la violence qu’elles subissent pour trouver grâce à vos yeux. Vous stigmatisez justement celles que vous prétendez défendre.

Oui, nous refusons d’être coupables, nous refusons d’être victimes, nous voulons être libres de tout système qui tire profit et organise la vente de nos corps et de notre sexe. Nous voulons mettre un frein au développement de cette industrie meurtrière qui fait que toute femme est potentiellement prostituable, et tout homme un « consommateur » en puissance. Nous sommes horrifiées devant l’argument qui dit qu’« il vaut mieux ça que d’être caissière à Prisunic ». Quel mépris pour les caissières qui bientôt devront rougir de ne pas avoir choisi le « métier » dont vous faites la promotion, à qui vous refusez le droit au désir et qui devraient pratiquer, en échange d’argent, masturbation, fellation, sodomie, et autres demandes sexuelles. Quelle vision réductrice de l’être humain, du masculin que vous réduisez à son unique phallus ! Reprenons votre titre dans d’autres contextes : « ni victimes ni coupables : libres de venir balayer les rues et de ramasser les poubelles en France. » Quel manque de solidarité pour l’ensemble de la société humaine ! Et quelle ignorance du monde, Mesdames les écrivaines et artistes.

Malka Marcovich - Rapporteure du rapport 2002 : « Le système de prostitution : une violence à l’encontre des femmes », Commission Nationale Contre les Violences Faites aux Femmes.

1. Le texte auquel répond Malka Marcovich était signé par Christine Angot, Agnès B., Catherine Breillat, Judith Brouste, Christine Buci-glucksmann, Ingrid Caven, Madeleine Chapsal,Beverly Charpentier, Régine Deforges, Claire Denis, Arielle Dombasle, Gloria Friedmann, Viviane Forrester, Irène Frain, Françoise Gaillard, Paula Jacques, Nelly Kapriélian, Sonia Kronlund, Camille Laurens, Mathilde Monnier, Marie-José Montzain, Geneviève Morel, Marie Nimier, Orlan, Alina Reyes.

La honte du Canada : on crie " les juifs sont nos chiens" à Montréal

Manifestation à Montréal le 10 janvier : Huit minutes de haine
(Activez les sous-titres en cliquant sur le triangle dans le coin inférieur droit, puis sur le 2e rectangle)

http://www.bivouac-id.com/2009/01/13/manifestation-pour-la-paix-a-montreal-hezbollah-nasrallah-djihad-intifada-les-juifs-sont-nos-chiens/

" La Palestine est à nous et les Juifs sont nos chiens"

le même slogan que criaient les Arabes qui commirent le progrom d'Hébron, en 1929, dans ce que l'on ose appeler une "colonie" juive, et qui est une ville d'Israel qui a toujours été habitée par des Juifs.

Harlem Désir et ses erreurs magistrales

Harlem Desir :
" A l'époque de la création de SOS racisme, il y avait des gens qui disaient que " c'est l'assimiliation ou le retour, on n'arrivera pas à intégrer ceux qui sont de culture musulmane", aujourd'hui cela parait naturel à tout le monde."

Aujourd'hui, faute d'assimilation, on n'a pas intégré vraiment les gens de culture musulmane, car si certains réussissent très bien et vivent très paisiblement, d'autres organisent le jihad.
De plus malheureusement, faute que les premiers protestent suffisament contre les seconds, tous les Français de plus ou moins vieilles souches qui veulent combattre ce jihad, sont qualifiés de racistes, par tous ceux qui ont intérêt (électoral ou économique) à flatter "les" musulmans.

Dénoncer les caractéristiques de l'islam n'a rien de raciste ni d'essentialiste.
Cela ne correspond à aucune "essentialisation" des musulmans, dont la seule caractéristique est d'avoir un lien avec l'islam, lien qu'ils sont théoriquement tous libres de gérer et de rompre, mais en pratique en fonction des circonstances politiques souvent beaucoup moins libres, comme toute personne prise dans un phènomène fasciste totalitaire.

Dans l'histoire, il n'y a eu que deux issues à l'apparition d'une minorité islamique dans un pays : l'invasion ou la substitution progressive de population jusqu'à ce que "l'islam domine et n'est pas dominé", ou la Reconquista qu'a du faire l'Espagne après avoir pendant des siècles tenté de trouver des accord pour vivre en paix avec les musulmans ayant envahi son territoire.

Si l'Europe ou l'Inde ou tout autre pays ayant commis l'imprudence d'accepter des populations musulmanes sur son territoire, veut recouvrer une situation de paix, une situation où il n'y a pas de menaces, de demande de tribut sous forme de paiement de mosquées, ou toutes sortes de harcèlement et d'attentat contre les non musulmans, il n'y a que deux possibilités :
- soit l'islam est définitivement discrédité dans les pays aujourd'hui musulmans eux-mêmes, ce qui signifie que les personnes aujourd'hui musulmanes renoncent aux méthodes impérialistes de l'islam, et dans ce cas elles pourront s'assimiler,
- soit il y aura des reconquista.
La troisième possibilité pour avoir la paix et la SEULE, sera que l'Europe se soumette à la loi islamique, alors la "paix musulmane" règnera, avec son cortège de persécution des non-musulmans, mais sans le "qital", sans le "jihad jusqu'à ce que la religion entière soit à Allah".

Ceux qui accusent les islamologues sérieux de "racisme anti-musulman", ou les laïques de "essentialisme anti-islam", devraient nous expliquer quelle lecture ils feraient du coran et des hadiths, qui démentirait cette prévision politique et qui soit suffisamment logique et crédible aux yeux des masses musulmanes, pour qu'elles décident d'y adhérer et non de suivre la lecture classique des musulmans poursuivant le jihad "jusqu'à ce que la religion entière soit à Allah".

En tant que citoyen-nes, nous ne raisonnons pas en terme de "vérité divine", la "vérité de l'islam selon dieu" n'est peut etre pas celle des "islamistes", mais la connaissance de la "vérité divine" est un problème théologique, n'est pas un problème politique.
Ceux qui reprochent à des citoyens d'"essentialiser une religion" parce qu'ils analysent son sens, sont dans la confusion la plus totale et la plus sotte (pour des soit disant laiques), entre l'analyse logique d'un texte, et sa lecture théologique, entre l'intelligence du philosophe et la recherche du croyant.
Ce que nous devons savoir en tant que citoyen-nes, responsables politiquement, c'est quel est le sens ou la "vérité" qui peuvent être comprises par la masse des gens sincères et intelligents, à partir d'un texte ou d'un ensemble de textes donnés.
C'est compte tenu de cette analyse logique de ces textes, en prenant en compte les textes eux-mêmes et les analyses qui en ont été déjà faites par ceux qui s'en réclament, que l'on doit rechercher quelle est leur portée, quels peuvent être leurs bénéfice ou quels peuvent être leur danger pour la population.
Compte tenu de l'ensemble des textes musulmans "sacrés", du sens clair de nombreux passages du coran, éclairés par la sira et les hadiths, les instructions censées être données par un dieu aux musulmans sont les normes et instructions d'un impérialisme tyranique et totalitaire, extrèmement dangereux.
Nul musulman actuel n'y est pour rien : les textes ont été mis au point dans les premiers siècles de l'islam, peaufinés au vu de l'expérience d'un siècle d'une conquête impérialiste guerrière sans précédent dans le monde.
Il faut aussi dire que sur plusieurs points les préceptes musulmans rejoignent les principes moraux "communs", l'islam n'est pas un "empire du mal".

Ce que nous constatons en lisant les invectives de ces procureurs en idées courtes, c'est que leur seul argument pour prouver qu'une autre lecture existe, ... c'est qu'elle existerait, que l'on peut la faire : comme disait Francis Blanche "il peut le dire !" ...

Quand un Meddeb se retrouve face à un Tarik Ramadan qui lui demande comment il peut faire abstraction de siècles de jurisprudence, Meddeb ne trouve qu'à dire qu'il faut "une lecture christique" du Coran ...
Bien entendu, si l'islam était autre chose que ce qu'il est, ... il serait différent ! Quelle plaisanterie, quelle réponse indigne d'un intellectuel.
Mais en attendant d'avoir la preuve que le Dieu de l'islam aurait dit" que celui qui a jeté la première pierre....etc", la solution du moratoire de Ramadan , aussi choquante soit elle ici, parait plus adaptée à la pensée de ceux qui veulent suivre les textes de l'islam si l'on veut concrêtement faire reculer les lapidations !
Voilà la réalité de l'idéologie islamique telle qu'elle peut logiquement être comprise, par ceux qui connaissent ses textes.

Il est tragique qu'un milliard de personnes soient prises dans cette idéologie.
D'un autre côté, il est vraissemblable que son développement actuel est du à la volonté de nombres de ces personnes mêmes.
Car l'islam a toujours appâté ses adeptes en leur promettant le "butin" et d'être "ceux qui réussissent", et devient donc particulièrement attractif quand l'"oumma" se voit riche du pétrole et d'une jeune population nombreuse, c'est à dire dans les conditions permettant d'envisager un "combat dans le sentier d'Allah" "jusqu'à ce que toute la religion soit à Allah" et ... tous les biens et avantages de ce monde à ses adeptes.

Il y a suffisamment de gens intelligents et conscients chez les musulmans actuels pour réagir à l'engrenage et à la régression que représente la voie impérialiste encouragée par l'islam.
De notre côté nous devons dénoncer cet impérialisme, ce totalitarisme là.
Et espérer qu'ensemble, avec les efforts des gens conscients de toute part, nous ou ceux et celles nés sous l'influence de l'islam, avec l'effort de tous les gens de bonne volonté, nous l'emporterons.

Elisseievna

MAHOMET :
Coran :
2/190 Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes, Allah n’aime pas les transgresseurs ! 2/191 Et tuez-l es, où que vous les rencontriez ; et chassez-les d’où ils vous ont chassés : l’association est plus grave que le meurtre. Mais ne les combattez pas près de la Mosquée sacrée avant qu’ils ne vous y aient combattus. S’ils vous y combattent, tuez-les donc. Telle est la rétribution des mécréants. 2/192 S’ils cessent, Allah est, certes, Pardonneur et Miséricordieux. 2/ 193] Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’association et que la religion soit entièrement à Allah seul. S’ils cessent, donc plus d’hostilités, sauf contre les injustes.
8/65 Ô Prophète, incite les croyants au combat. S’il se trouve parmi vous vingt endurants, ils vaincront deux cents ; et s’il s’en trouve cent, ils vaincront mille mécréants, car ce sont vraiment des gens qui ne comprennent pas.
9/5. Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la Salat et acquittent la Zakat, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. 9/29 Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, après s’être humiliés .
9/111=2 0Certes, Dieu a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier de Dieu : ils tuent, et ils se font tuer. (…)
9/123 Ô vous qui croyez ! Combattez ceux des mécréants qui sont près de vous ; et qu’ils trouvent de la dureté en vous. Et sachez que Dieu est avec les pieux.
33/21 En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier et invoque Dieu fréquemment. »
47/35 Ne faiblissez pas ! Ne faites pas appel à la paix quand vous êtes les plus forts ...
49/15 Les vrais croyants sont seulement ceux qui croient en Allah et en son messager, qui par la suite ne doutent point et qui luttent avec leurs biens et leur personne dans le chemin d’Allah. Ceux là sont les véridiques.
Mahomet a dit : « Le paradis est à l’ombre des sabres », « J’ai du à la terreur que j’inspirais à mes ennemis, la victoire ... », « L’islam domine et n’est pas dominé. » « La guerre est ruse, tromperie ». Mahomet a dit avant de mourir : « J’expulserai les Juifs et les Chrétiens de la Péninsule arabique, je n’y laisserai que les Musulmans ».
(Ibn Hisham , Conduite de l’Envoyé d’Allah 553-4). L’apôtre d=E 2Allah a dit : Tuez tous les Juifs qui sont en votre pouvoir. Là dessus , Muhayyisa ibn Masud se rua sur ibn Sunayna , un marchand juif avec qui il avait des relations sociales et commerciales normales , et il le tua. Huwayyisa n’était pas musulman à ce moment , et il était son aîné. Après le meurtre , Huwayyisa commença à frapper son frère, en disant : Ennemi d’Allah , pourquoi l’as tu tué , alors que le gras qui est sur ton ventre vient justement de sa fortune ? Muhayyisa dit : Si celui qui m’a ordonné de le tuer m’avait aussi ordonné de te trancher la tête, je l’aurai fait ! Il dit cela , et ce fut le début de l’acceptation de l’islam par Huwayyisa. L’autre répondit : Par Allah , si Muhammad t’avait ordonné de me tuer , tu l’aurais fait ? Oui , par Allah ! S’il m’avait ordonné de te trancher la tête , je l’aurai fait ! Il s’exclamait : Par Allah , une religion qui t’amène à faire cela est merveilleuse ! Et il est devenu musulman. J’ai appris cette histoire par un client des Banu Haritha , par une fille de Muhayyisa , à partir de Muhayyisa lui-même. Muhayyisa a composé les vers suivant sur cette affaire : Le fils de ma mère m’a blamé par ce que si j’avais reçu l’ordre de le tuer J’aurai frappé sa nuque avec un sabre tranchant , une lame aussi=2 0blanche que le sel à force d’être polie Mon coup frappe et ne rate pas sa cible. Cela ne me plaît pas de te tuer volontairement Et pourtant, nous possédons maintenant l’Arabie du nord au sud . »