Défense d'une agriculture localisée





















L'assimilation des produits agricoles à des produits comme les autres, soumis aux règles du libre échange mondial, aboutit à une délocalisation de la production agricole, ce qui a pour résultat :

- un gaspillage d'énergie non renouvellable pour le transport des marchandises,
- en Europe, une dépendance dangereuse à l'égard d'importations en provenance de pays lointains,
- dans des pays pauvres, en détruisant la rentabilité de l'agriculture vivrière, un exode rural ( et une émigration) et la malnutrition.

L'agriculture non biologique :

- repose largement sur l'utilisation d'énergies non renouvelables, non seulement pour les machines, mais aussi pour les engrais,
- elle provoque dans certains cas un appauvrissement des sols qui rend les produits déficients en valeur nutritive,
- rend les paysans et jardiniens dépendant de firmes fabriquant des produits brevetés, dont les semences.

La question posée est la suivante : étant donné le niveau de productivité de l'agriculture biologique, comment nourrir l'humanité en général et la population française en particulier, surtout si une partie des terres devaient servir à cultiver du "biocarburant" ...


http://www.intelligenceverte.org/lettre-ouverte-soutien-agriculture-biologique.asp

http://corinnelepage.hautetfort.com/archive/2008/02/25/agriculture-biologique-lettre-ouverte-au-president-de-la-rep.html

Agriculture biologique: Lettre ouverte au Président de la République

Lettre ouverte au Président de la République
par un collectif d’intellectuels et d’O.N.G. pour soutenir l’Agriculture Biologique.



Paris, le 22 février 2008.
Objet : Rétablir l’équité dans l’octroi des aides agricoles en France.
Monsieur le Président de la République
Palais de l’Elysée
Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris.

Monsieur le Président,
Nous avons l’honneur d’attirer votre attention sur une situation que nous jugeons anormale, voire indécente face aux difficultés que rencontrent nos concitoyens dans la recherche d’une alimentation de qualité.
Alors même que des sommes considérables sont allouées à une minorité de producteurs spécialisés dans les grandes cultures intensives, la très forte demande qui existe en France en faveur des produits de l’Agriculture Biologique ne peut être satisfaite alors que notre pays doit importer près de 50% de ses besoins !
Malgré l’annonce d’un programme ambitieux, le plan Barnier, pour tripler les surfaces en Agriculture Biologique avant 2012 et la circulaire du Premier Ministre le 19 décembre dernier, demandant à toutes les administrations d’introduire 20% de produits biologiques dans la restauration collective, on assiste simultanément à des mesures contradictoires et discriminatoires à l’égard des organisations professionnelles de l’Agriculture Biologique.
Cette forme d’agriculture, créatrice d’emplois, respectueuse de l’environnement et des ressources en eau, se trouve en situation de concurrence déloyale face à l’agriculture industrielle dont les coûts externes ne font que croître.
La justification que donnent les institutions selon lesquelles il n’y a pas suffisamment de crédits disponibles pour l’agriculture biologique n’est pas recevable compte tenu du fait que les producteurs concernés par les grandes cultures intensives, dont le revenu a augmenté de 80% en 2007 en raison de la flambée des prix sur le marché mondial, perçoivent toujours l’essentiel des subventions nationales et communautaires.
Nous devons rappeler que les aides importantes, dont continuent de bénéficier une catégorie privilégiée de producteurs, avaient pour objet la compensation de leurs revenus quand les prix mondiaux étaient inférieurs à ceux du Marché Commun européen.
Ce n’est plus le cas aujourd’hui et cette situation est devenue intolérable, avec d’un coté une rente de situation très élevée, pour certains qui perçoivent l’équivalent de vingt à trente SMIC par an, et de l’autre des agriculteurs modestes contraints de quitter leur terre pour aller parfois, grossir la liste des abonnés aux « Restaurants du Cœur »…
Cette disparité, profondément injuste, s’inscrit dans un contexte général de déficit de la balance commerciale de la France qui exporte, il est vrai des céréales, mais importe par ailleurs 60% de ses besoins alimentaires, notamment les protéagineux, les fruits et légumes, les produits bio, etc… On est très loin de la sécurité alimentaire annoncée puisque sous couvert d’aménagement du territoire on aggrave les disparités régionales et on accentue les pertes d’emplois en milieu rural. Nous sommes là aux antipodes d’un authentique développement soutenable, économiquement, écologiquement et socialement.
Nous vous demandons, Monsieur le Président, de rétablir au plus vite l’équité dans la répartition des aides agricoles comme l’ont fait l’ensemble des pays voisins.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.
Pour le Collectif de la Lettre Ouverte (liste ci-après):
Philippe Desbrosses, Président d’Intelligence Verte

Liste des premiers signataires de la lettre ouverte :
- Coline SERREAU
- Edgar MORIN
- Albert JACQUARD
- Corinne LEPAGE CRII-GEN
- Allain BOURGRAIN DUBOURG ( L.P.O.)
- Yann ARTHUS –BERTRAND Good Planet
- Bernard CRESSENS, directeur des programmes W.W.F.
- le W.W.F.
- Jacques TESTART Président de Science Citoyenne
- André CICOLELLA Président des Lanceurs d'Alerte
- François VEILLERETTE Président du MDRGF
- Dominique BELPOMME Cancérologue, Président de l’ARTAC.
- Gilles-Eric SERALINI expert international (Génie Biomoléculaire)
- Christian VELOT comité scientifique du CRII GEN
- Claude GRUFFAT Président de BIOCOOP
- Hugues TOUSSAINT Président de l'Association BIO CONSOMM'ACTEURS
- Yann FIEVET Vice-Présidente d' Action Consommation.
- Maria PELLETIER Présidente d'OBJECTIF BIO
- Christian PORTAL du Collectif ACECOMED
- Dominique ERAUD Collectif Ecomédecines
- Alain MATESI association CoLLecT-IF (La Ciotat)
- Michel MOMBRUN Objectif 21.
- Jean-Claude PIERRE Fondateur d'Eaux-et-Rivières de Bretagne - Président de Nature-&-Culture
- Lylian LE GOFF Réseau COHERENCE. Expert scientifique de France-Nature-Environnement
- Jérôme HENRY (Banquier coopératif)
- Marjolaine WATELLE de la Revue Soleil Levant
- Daniel BRABIS GRIT/Transversale Science-culture
- Philippe LECONTE, Président du Conseil de Surveillance de la Banque NEF
- Ezzedine El MESTIRI Fondateur et Directeur de la Revue du Nouveau Consommateur.
- Yannick JADOT porte – parole de Greenpeace.
- Martine LAVAL consultante Management HEC et Solidarités actives.
- Philippe DESBROSSES Association Intelligence Verte.

Les O.N.G. et associations suivantes :
W.W.F.
Les Amis de la Terre ;
MDRGF
L.P.O. ligue pour la protection des Oiseaux.
L’Intelligence Verte pour la sauvegarde de la Biodiversité.
Greenpeace France.
Nord-Ecologie
TEO association Terre.
Nature-&-Culture
Terre de Liens
FNAB, (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique
BIOCOOP
BIO CONSOMM’ACTEURS
ACECOMED
ECOMEDECINES
OBJECTIF BIO
GRIT/Transversale – science et culture
A.R.T.A.C.









http://www.exceptionagriculturelle.fr/spip.php?article14

Exception agriculturelle, Signez la pétition !
lundi 2 juin 2008

Les signataires partagent le constat suivant :

Il est inadmissible de considérer comme une fatalité la mort de 25 000 êtres humains chaque jour (« L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde », rapport FAO), situation qui risque de devenir encore plus dramatique avec les pénuries alimentaires qui se révèlent maintenant au grand jour ;
Tous les gouvernements du monde sont concernés par ce scandale indigne de notre humanité et il ressort de leur engagement collectif d’y mettre fin ;
Cette situation révèle l’échec des politiques agricoles menées tant par les pays riches que par les moins avancés, sous l’influence d’organisations internationales telles que le FMI, la Banque mondiale et l’OMC ;
Le secteur agricole est celui qui produit la nourriture, il est donc essentiel pour assurer les besoins vitaux des populations. Les agriculteurs du monde peuvent aujourd’hui nourrir l’ensemble des populations pourvu que chaque pays ou groupe de pays puisse souverainement organiser son agriculture ;
Les règles dictées par l’OMC imposent une dérégulation généralisée des marchés agricoles et incitent les producteurs à se spécialiser dans certaines productions pour tenter d’être les plus compétitifs. Il en résulte des interdépendances entre Etats qui sont dangereuses pour leur sécurité alimentaire, coûteuses en transports et en énergie et préjudiciables à l’équilibre durable des terres agricoles ;
Les signataires de cette pétition demandent par conséquent :

Que soit reconnu pour chaque pays du monde le droit inaliénable à l’autonomie alimentaire ;
Que soit reconnue au plan international l’exception agriculturelle qui justifie le retrait de l’agriculture du champ des principes, règles et négociations de l’OMC ;
Que soit confiée à l’autorité de l’ONU, par l’intermédiaire d’une FAO rénovée et dotée de réels pouvoirs et moyens, la mission de veiller à une bonne organisation des agricultures du monde et de faire respecter le droit de chaque pays à sa souveraineté alimentaire.
C’est la seule manière de faire cesser le scandale de la faim, qui ne peut en aucun cas être considéré comme une fatalité et qui mine les fondements de notre planète en mettant en cause le bien être des populations et la paix du monde.

Ce sont également des décisions urgentes à prendre pour garantir l’alimentation des 6 milliards d’hommes que compte aujourd’hui notre planète et des 9 à 10 milliards qu’elle comptera demain (projection FAO pour 2050