Je suis du même avis que Simone Veil.
Simone Veil, 29 novembre 1974, après l'adoption de la loi "Veil" :
"Oui, vous savez, la victoire je ne sais pas si ce sont les mots tellement appropriés.
Je dirais que c'est un progrès.
Mais, comme je l'ai déjà dit et comme ça a été souvent souligné au cours des débats, l'avortement n'est jamais une victoire,
et ce que nous voudrions surtout au fond par ce texte, je ne sais pas si je suis arrivée à en convaincre certains parlementaires, c'est si notre procédure pouvait faire en sorte que l'on évite des avortements, que non seulement il n'y ait plus d'avortements clandestins, mais que certaines femmes que nous pourrons aider dorénavant grâce à notre procédure, même renoncent à se faire avorter; alors ça, ce serait ça la victoire, surtout."
Manifestement dans l'esprit de la majorité des féministes actuelles, la "victoire" en matière de droit à l'avortement, est surtout que les femmes soient libres de choisir selon leur désir personnel. Dans l'esprit de la majorité des féministes actuelles, il est hors de question de formuler un jugement de valeur ou d'intérêt pour les femmes, en envisageant l'idée de Simone Veil que " l'avortement est toujours un drame ".
Il ne faut plus dire cela publiquement, au point qu'il semble qu'il faut interdire quasiment de le penser, de le ressentir.
Je pense qu'une partie des femmes tenter d'imposer par là ses propres besoins de ne pas entendre parler de souffrance de la mort donnée, à beaucoup d'autres femmes, qui elles la ressente. Cette tentative n'est ni nécessaire, ni légitime, ni bénéfique.
Si l'on veut vraiment défendre la liberté des femmes jusqu'au bout, il importe plutôt de remonter aux causes qui font que des femmes subissent des pressions pour risquer d'être enceinte alors qu'elles ne le désirent pas. Il faut remettre en cause la soumission des femmes à l'orgueil masculin, à la domination dans le domaine sexuel, l'instrumentalisation du corps des femmes pour le plaisir physique et mental des hommes, la "contrainte à l'hétérosexualité" ou plus précisément à certaines de ses formes.
Quant à celles qui en toute connaissance des réalités biologiques estiment que leur plaisir compte plus qu'un début de vie humaine et estiment normal d'avoir à avorter pour mener la vie sexuelle qui leur plait, en quoi l'expression de l'avis contraire pourrait elle les déranger ?
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