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COVID et CRIMES

Intersexes : halte aux mutilations d'enfants




Un enfant, un adolescent se sent bien quand et dès lors qu'il est accepté tel qu'il est, lorsque son corps n'est pas sujet à moquerie ou rejet ou agression médicale.
Il y a deux sexes et toute une gamme de variantes physiques entre ces deux sexes existe chez les individus. Donc il y a bien une répartition des personnes entre trois identités sexuelles : hommes, femmes, intersexes.
Dilatation de vagin à 7 ans : quelle monstruosité au nom de l'identité sexuelle ....
De même il y a l'affectivité hétéro ou homo, l'attirance pour la sexualité hétérosexuelle ou homosexuelle, et toutes viennent fondamentalement du corps et de son histoire et de ses particularités.
L'ignorer encore est pur obscurantisme.
La morale intervient dans ce que chacun fait de ses aptitudes ou limites. Il est impossible de réfléchir sainement aux questions morales en niant les faits physiques par phobie de leurs possibles conséquences.






Vincent Guillot, né intersexe, raconte sa vie "détruite"
Âgé de 52 ans, il a subi des opérations de reconstruction à partir de l'âge de 7 ans. Des opérations qu'il a vécues comme des "mutilations".
Source AFP
Publié le 25/03/2017 à 12:03 | Le Point.fr     
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Né avec un appareil génital masculin et féminin, Vincent Guillot a connu dix opérations de « reconstruction » que ce héraut de la cause intersexe dénonce comme des « mutilations ». Depuis, il milite activement pour leur interdiction. « Enfant, j'étais en bonne santé », rappelle-t-il. « Mon bourreau est mort tranquillement avec sa retraite de chirurgien. Moi, j'ai eu une vie de merde. » 
« On n'attente pas à un corps en bonne santé, sans urgence vitale. Sinon, on autorise aussi l'excision », tonne Vincent Guillot, à vif. Car son intersexualité, qu'il revendique fièrement, a ruiné sa vie. Né dans un milieu bourgeois, « on a indiqué à ma mère que j'étais un monstre, narre-t-il. Jusqu'à son lit de mort, elle m'a dit : J'aurais préféré que tu meures. »
Caché lors des réunions de famille, régulièrement hospitalisé, il a vu ses frères et sœurs réussir socialement, quand lui était condamné aux petits boulots, à l'usine ou dans des poulaillers. Aujourd'hui, Vincent vit du RSA dans une ferme bretonne. « Comment se concentrer sur des études quand, durant toute ton enfance, il y a un mystère concernant ta sexualité ? » s'interroge-t-il. Vincent Guillot raconte les médecins « qui prenaient toujours des photos » de ses organes génitaux et le « montraient nu aux étudiants ». Faute d'avoir obtenu l'intégralité de son dossier médical, il ne sait pas « ce qu'ils (lui) ont retiré ». Il s'énerve contre les actes de « torture » perpétrés par les blouses blanches à l'encontre des enfants intersexes. Il cite « les filles de 12 ou 14 ans à qui l'on demande de se pénétrer plusieurs fois par semaine avec des dilateurs », sinon « leurs vagins artificiels, comme toute cicatrice, se referment ».
Il ne cache pas les antidépresseurs qu'il prend depuis qu'il est adulte. Les lésions neurologiques liées aux chirurgies, qui le font souffrir « en permanence ». « Toutes les nuits depuis quarante ans, je fais des cauchemars. J'ai peur de tout. » En 2002, il crée l'Organisation internationale des intersexes « pour que les enfants intersexes ne connaissent pas les souffrances [qu'il a] endurées ». À l'ONU, trois instances distinctes l'auditionnent, notamment le Comité contre la torture, et condamnent en 2016 la France pour les opérations réalisées. La semaine dernière, il fut parmi les premiers à l'Élysée à applaudir le président François Hollande lorsque celui-ci a évoqué ces opérations « qui sont de plus en plus largement considérées comme des mutilations ». Il était encore présent à la C our de cassation mardi pour l'audience d'un intersexe français qui demandait que la mention « sexe neutre » figure sur son état civil. Il y a fustigé la « justice de classe » de l'avocat général, qui a appelé à rejeter ce pourvoi.
« À Zurich, ironise-t-il, ils voulaient faire de la recherche sur les intersexes. Je leur ai conseillé d'aller dans un cimetière. Chez nous, on est confronté en permanence au suicide. »
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