Le non-jugisme ou la brèche vers le fascisme mathématisé.
Le non-jugisme ou
la brèche vers le fascisme mathématisé.
XXI ème siècle.
Nous renonçons à la conscience.
Nous consentons aux fascismes.
L’abolition de la responsabilité
humaine est en route. Nous serons bientôt tous des animaux vautrés dans leur
auge à sensations plaisantes, des cannibales. Jusqu’à épuisement des sources
d’énergies nécessaires à nos serviteurs mécaniques peut-être. Jusqu’à
extinction de l’espèce humaine sans doute, nous redeviendrons des animaux.
Du thème moraliste
humaniste : « La loi n’a le droit d’interdire que ce qui est nuisible
à la société » de la déclaration de 1789, notre société est passé au
« laisser faire laisser passer » intégral par la pirouette rhétorique
de la notion de « consentement »,
dévoyée par un « choisisme » intégral, par la diabolisation du
jugement.
Un dogme athée a été instauré,
l’interdit de juger, le « non-jugisme ».
Un dogme athée qui revient
directement à la conception fasciste de l’humanité.
Un dogme criminalisant la
conscience humaine.
Je considère qu’une étape majeure
en occident vers le fascisme soft de la digitalisation est le revirement
d’attitude au sujet de l’arrêt volontaire de la vie humaine d’autrui. Les
arguments ayant accompagné ce changement ont été divers, certains devaient
empêcher le désastre, d’autres lui donnent le fondement le plus solide que l’on
puisse imaginer.
J’appelle fascisme, la conception
du monde divisant les êtres humains en attribuant à certains une plus grande
valeur qu’aux autres, et le droit de vie et de mort sur les autres.
La répression pénale de
l’avortement, focalisant la question de l’enfant né de relation sexuelle, sur
l’attitude de la femme, est un outil à la fois sémantique et matériel, d’un
fascisme premier, mettant les femmes et les enfants au service du plaisir sexuel
des hommes.
Les femmes sont prisonnières de
toutes parts. Soumise au viol, soumises au viol conjugal, soumise à l’impératif
de la jouissance, réprimées si elles tentent d’échapper à la grossesse et à ses
risques mortels.
Si les hommes et les prêtres
étaient honnêtes, ils reconnaitraient que ce qui est appelée
« chasteté » conjugale, fidélité, si elle est réellement respect de
la personne des femmes et de leur corps, suffit à éviter les grossesses
difficiles. Les femmes savent quand
elles peuvent avoir des enfants dans de bonnes conditions, les hommes qui
aiment une femme ne peuvent que tenir compte de leur sentiment de future ou pas
mère. Ils doivent obéir. Leur liberté est ailleurs, leur liberté est de décider
d’aider autant qu’ils peuvent une femme à pouvoir vivre une maternité
heureusement, le plus heureusement possible, avec leur présence et leur soutien
d’homme, de père.
Eviter les avortements est très
simple : il suffit de ne pas concevoir inconsciemment. Aucune femme n’a
envie d’avorter. Le plaisir sexuel des femmes même ne nécessite aucune relation
sexuelle fécondante.
Le fascisme n’est pas une
exclusivité masculine. Certainement pas. Mais même les femmes qui n’attachent
aucune valeur à la vie humaine à ses débuts, prennent des risques de santé en
avortant. Les hommes n’en prennent aucun.
Les relations sexuelles fécondantes sont obtenues principalement par la
domination masculine, sous la pression masculine dominante, directement ou
indirectement.
Le but de la répression pénale
des femmes et des médecins pratiquant l’avortement dans des conditions
présentant le minimum de risques pour la femme, n’est pas d’éviter les
avortements, mais de mettre à mort les femmes rebelles ou rejetées après usage.
Le déni de la gravité de la
tuerie qu’est l’avortement, est une forme plus subtile du même fascisme, plus
perverse encore. Car elle dépasse l’acte de jouir de la soumission physique
d’autrui : elle obtient la destruction morale de la femme en en faisant un
bourreau, complice et servile du plaisir masculin.
L’argument pro-avortement
affirmant qu’un être humain matériellement existant et vivant, ne doit pas être
considéré comme ayant le moindre droit à la vie, tant qu’il n’est pas désiré
par un autre être humain, est de nature nazie.
La femme qui dit : « Je
suis, moi, femme adulte, plus importante que toi, être humain minuscule, et
j’ai droit de vie et mort sur toi », valide le raisonnement fasciste. Si
elle le dit au nom du droit de jouir sexuellement sans se soucier des vies
humaines conçues, elle est dans l’attitude du patriarche prenant droit de vie
et mort sur sa progéniture, dans l’attitude du despote tuant parce que tel est
son bon plaisir.
Le féminisme défend les femmes au
nom du droit des personnes humaines, des êtres humains, à l’intégrité physique. Il est incohérent,
lorsque l’on se réclame du féminisme, de défendre l’idée que l’intégrité
physique ou même la vie d’une catégorie d’êtres humains devrait être soumis au
bon plaisir d’autres humains.
Une telle idée est fasciste,
nazie.
Dans cette vision, celui qui a le
droit de choisir est celui qui a le pouvoir de choisir. Le droit est confondu
avec le pouvoir, le droit est réduit au droit du plus fort.
Le dévoiement du féminisme pour
défendre le bon plaisir absolu des femmes est la récupération de l’idée
féminisme par le patriarchisme le plus vicieux, car, évidemment, il est le
meilleur allié du bon plaisir des hommes de se servir du corps des femmes, sans
assumer leurs responsabilités envers elles et leurs enfants.
Mais ce dévoiement du féminisme
est aussi bel et bien la responsabilité des femmes qui défendent de tels droits
absolus à leur plaisir. Je baise librement, j’avorte librement, signifie :
je tue librement pour baiser librement.
Avorter est tuer.
Affirmer cette vérité biologique
est présenté comme antiféministe aujourd’hui.
Il s’agirait même d’une entrave à
l’avortement, selon certains.
Personnellement je refuse de
cautionner ce mensonge dissimulant un choix fasciste non assumé.
Avorter est tuer : cette vérité était affirmée clairement par
les médecins qui ont commencé à proclamer publiquement leur pratique de
l’avortement pour permettre aux femmes de ne pas risquer la mort lors
d’avortements clandestins.
Pour dissimuler ce choix
culpabilisant, la seule solution est de diaboliser sa contestation en
brouillant les repères.
La tendance législative est
aujourd’hui de criminaliser l’énoncé de la vérité des faits biologiques, de
criminaliser la réflexion philosophique sur les termes et notions employées
pour décrire la réalité biologique, de criminaliser la notion même de réalité
biologique.
Une tentation antidémocratique
flagrante.
La dictature pourtant ne se voit
pas.
La « liberté des
femmes » lui sert de mantra envoutant. Argument répété à l’infini, dogme
athée, sacré. Dogme global, non susceptible d’analyse et de questionnement sur
son contenu réel et précis.
L’interdit de questionner, est
une des définitions possibles du terrorisme intellectuel intégriste. Il est
intégriste dans le sens où il s’oppose à toute analyse intellectuelle d’une
donnée imposée dans sa globalité, dans son intégralité, comme valeur absolue,
première.
Avorter n’est pas une liberté.
Avorter suppose une situation de contrainte, à laquelle une femme veut
échapper, l’avortement est une issue, mais certainement pas une liberté.
La déformation majeure du
raisonnement sur le sujet capital de la vie humaine, a imposé avec une force
déterminante l’impératif nécessaire à l’instauration de la dictature
mathématique : le rejet du jugement humain.
Interdit de juger.
L’interdit majeur de notre
époque.
Le NON JUGISME est l’idéologie de
la dictature numérique en marche.
Juger est un crime contre la
liberté individuelle de choisir.
Une association homosexuelle pour
la parenté en avait fait une règle absolue de conduite, imposant l’interdit de
la critique de la pratique des contrats de mères porteuse, alors même pourtant
que la majorité des adhérent-e-s de l’association étaient des lesbiennes.
Ces lesbiennes ne montraient
aucune compréhension, aucune solidarité envers les femmes exploitées par les
contrats de mères porteuses, et la plus grande hargne contre qui voulait les
alerter. Elles tenaient avant tout à l’alliance avec des homosexuels ,
« gays », pour obtenir un rapport de force leur permettant d’obtenir
des droits pour leurs innovations sociale et anthropologiques. Sans égard pour
le prix à payer pour les femmes pauvres.
Je m’étais fait huer par
l’assemblée lorsque j’avais déclaré que la situation de mère porteuse était de
même nature que la situation de prostituée.
Je m’étais fait insulter lors
d’une réunion en affirmant mon opposition à ces contrats : « Tu ne
juges pas » m’avait-on asséné.
L’arrogance et l’impudence, la
violence verbale et financière des acheteurs de femmes et de leurs alliées,
étaient écœurantes.
Surs de leur bon droit, de leur
valeur morale, puisque leur raisonnement se bornait à prétendre que «
Juger est un crime contre la liberté d’autrui ».
Le déni du jugement de valeur
opéré, le mensonge à soi-même, le refus d’assumer nos responsabilité, nous mène
à nous défausser sur des objets.
Le transhumanisme, l’apologie de
la digitalisation, présentent les décisions des programmes comme des données
inéluctables produites par l’alliance de la raison et de la connaissance des
données.
La puissance de calcul et de
prise en compte des données par les machines informatiques seraient supérieures
à la capacité de jugement des êtres humains.
Les hommes et femmes devraient se
démettre de leur pouvoir de décider au profit de machines supposées pensantes.
Un parmi d’autres sans doute, le
livre « L’homme nu » (Marc Dugain et Christophe Labbé, Pocket 2017),
cite les propos des dirigeants des firmes numériques.
« La plupart des gens ne
souhaitent pas que Google réponde à leurs questions. Ils veulent que Google
leur dise quelle est la prochaine action qu’ils devraient faire. » Eric
Schmidt, PDG de Google, mai 2007.
« Au final les humains
feraient mieux de laisser les machines décider » disent les chercheurs,
selon cet ouvrage.
Arnaque grossière ou
auto-intoxication, de chercheurs au service des plus grosses machines à
produire du profit mondialement ?
Derrière les algorithmes, il y a
bien évidemment des choix de priorités, de valeur.
Des juristes s’alarment.
« Le code implémente un
certain nombre de valeurs. Il garantit certaines libertés, ou les empêche. Il
protège la vie privée, ou promeut la surveillance. La seule question est de
savoir si nous aurons collectivement un rôle ou si nous laisserons aux cœurs le
soin de choisir nos valeurs à notre place. » (Lawrence Lessing, professeur
de droit, Harward Magazine, janvier 2000.
Mais la jurisprudence ne fait que
confirmer sans cesse l’impératif absolu de la liberté individuelle … des plus
forts.
Au point que les juges se
masquent à eux-mêmes les choix de valeurs caractérisés, au profit des plus
forts, qu’ils font par exemple en faisant prévaloir la filiation génétiques des
hommes acheteurs de bébés sur la filiation génétiques des femmes vendeuses
d’ovule et de grossesse.
Le pouvoir consiste à présenter
le pouvoir comme naturel, incontestable, à le rendre invisible et terrifiant à
la fois.
La terreur de l’exclusion sociale
règne et impose le silence sur son règne même.
La hargne collective et
individuelle qui s’empare des humains, mâles ou femelles, lorsque l’on
questionne leur droit à la jouissance sexuelle et à l’acquisition de
progéniture est d’une sauvagerie impressionnante.
La dérive est pourtant bien
visible et grotesque, lorsqu’une association de Planning Familial locale française
en vient par exemple à défendre le port du voile comme signe de
« modestie » .
La dérive est aussi visible
lorsqu’au travers d’un deux poids deux mesures flagrant, un maire de l’Est de
la France décide de permettre les repas « hallal » « au nom de
la diversité » et d’interdire le poisson du vendredi « au nom de la
laïcité ».
Le critère du choix « libre »
favorisant une religion dont les représentations et normes sont fascistes est
bien entendu tous les avantages matériels indirects ou directs qu’en tirent ses
défenseurs.
Ce critère est tellement puissant
et attirant qu’il cachera bientôt totalement l’absurdité des propos de ces
associations et politiques.
Ainsi, il y a quelques années une
vieille militante féministe « antifasciste » c’est-à-dire
antinationaliste à fond la caisse, s’est mise à expliquer qu’il fallait
accepter les femmes voilées dans les locaux féministes, car « le voile
est une mode ».
La même n’a pas hésité ensuite à
apporter sa contribution à la délation publique d’une féministe anti-islam.
La hargne et le déchainement de
tant de féministes contre les féministes anti-islam et antiracistes relève de
la même imbécilité résultant de l’intériorisation du diktat du non-jugisme.
Il ne faut pas « juger la
religion d’autrui ».
Bien sûr, il ne faut pas revenir
aux monstruosités des inquisitions : il n’y a pas à juger la foi en soi,
la conviction en soi : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions »
dit la déclaration de 1789.
Mais elles confondent jugement
sur l’état de conviction d’une personne, sur le fait d’avoir ou pas la foi,
d’être convaincu ou pas par telle ou telle affirmation, et jugement sur les
normes contenues dans telle ou telle doctrine religieuse.
Les normes relatives aux conduites
sociales doivent être, elles, soumises au jugement de valeur et au débat démocratique,
quelle que soit leur source et quel que soit leur rapport avec des notions sur
les êtres surnaturels.
Pourquoi une confusion aussi
grossière ? A cause du refus de réfléchir à la notion de jugement, à
l’objet possible des jugements de valeur. D’où le joyeux mélange entre des
objets de jugement pourtant totalement différents par leur nature, relevant de
catégories majeures différents.
Objets ou personnes : il ne
faut plus rien juger. Rien. Même pas s’interroger sur ce qui peut être objet de
jugement.
On risquerait de « franchir
la ligne jaune ».
Un nouveau péché capital est
institué : franchir la ligne.
Quelle ligne ? Vous ne le savez
pas : c’est que vous êtes déjà coupable. Vos choix sont « hors des
bornes du débat », « hors de la République », hors des droits humains.
Comment dissimuler l’existence de
critères de valeurs, alors que ces critères existent bel et bien, y compris
dans les programmes des machines ? En tuant la notion même de critères, en
détruisant le principe de légalité, en lui substituant un devoir d’évidence, de
connaissance immédiate.
Connaissance de quoi au fait ?
Ni du bien ni du mal, ni du juste, ni surtout de la « morale » !
Non, au nom d’une notion uniquement négative :
le non fascisme, le non intégrisme, le « droit ».
Défendant une loi, une ministre s’exclamait,
en pleine assemblée, soutenue par les députés quasi à l’unanimité, que diantre
au grand jamais, elle s’agissait au nom d’une morale. Une éthique, tout au
plus. Selon que vous parlerez grec ou latin, morale ou éthique, Rome ou Athènes,
vous serez plus ou moins toléré, mais pas vraiment. L’éthique est une notion
fasciste, n’est il pas ?
Le « droit » ainsi
écrit, ainsi conçu est un objet mental d’appréhension immédiate. Aux allures de
prison mutilante, d’usine à décerveler.
Avec ses gardes chiourmes.
Un nouveau « cléricalisme athée
» nait de l’anti-jugisme. Ainsi que la mort par autophagocitation du principe
de légalité.
Il y a une loi, mais ses termes
tendant à éluder toute compréhension, tout critère clair, toute morale sous
jacente.
Ainsi en France, il y a du
racisme, mais plus de race, le mot est interdit.
Le mot femme est lui-même abusif,
le sexisme est un racisme s’il désigne des êtres humains comme femmes.
Alors qui sait le « droit »,
le juste ? Ceux qui affirment savoir.
Le cléricalisme athée est celui
des élites détentrices des savoirs « objectifs » mais indéfinis,
remplaçant la loi et ses définitions claires.
Le droit flou à l’infini tue le
droit, tue la sécurité juridique, et soumet les juges même à l’appréciation de nouveaux clercs, menaçant
leurs ouailles de l’enfer de la honte, s’ils « franchissent la ligne »,
s’ils sont « proches d’idéologies puantes ».
La notion de définition en compréhension
est effacée par des définitions en extension, dispondées au coup par coup par
des « intellectuels » ou des « communautés » irresponsables
mais eux aussi, hors de portée d’un quelconque jugement.
L’état de conscience devient par
conséquent superflu.
Le choix n’a pas besoin de
conscience.
Le choix se suffit de la réaction
à l’état actuel de plaisir ou de déplaisir.
Le porc dans son auge.
Les complices objectives du
fascisme islamiques éructant leur furie en gueulant « fasciste »
ignorent leur ridicule bassesse.
Le plaisir de la stigmatisation
leur sert d’indice de vérité. Il est des
plus réels et effectif en effet. Il est bien vrai.
Elles sont donc dans le vrai de
l’antifascisme. CQFD.
Sans la conscience, il n’existe
pas de liberté humaine.
Mais pour les choisistes, la
notion de liberté est autre.
Ce que l’on choisit ne peut être
nuisible à la société, puisque la société est l’addition des individus.
Leur parle-t-on des individus qui
en souffrent ? Ils ne les voient
pas. Car il leur déplait de les voir. Et tel est leur bon plaisir.
Les putes « aiment
ça ». Les embryons ne sont pas vivants. Les travailleurs indépendants
sifflables à merci par les « NATU » et autres start-up de service
immédiat, ne sont pas des chômeurs. Le repos dominical ou le chabbat, consacrés
à la conscience et à la famille, des crimes contre la fièvre acheteuse.
Boucle fermée.
« Beaucoup de femmes ne
voient pas dans l’embryon une vie humaine » déclarait récemment une
journaliste à un médecin qui lui disait qu’il refuse de faire des IVG, car pour
lui : « un médecin n’est pas là pour retirer des vies ».
Il avait pourtant dit qu’il travaillait
« avec ses tripes », « je me lève à toute heure de la nuit, je
fais des opérations très difficiles », il sauve des vies, et ne veut pas
en retirer …
Mais ces tripes là ne sont pas
celles du « jouir sans entrave ».
Alors « quelle
vie ? » répondent en chœurs les opposants à … son choix.
Et de se mobiliser pour demander
sa disparition sociale, pour demander sa destitution, sinon son emprisonnement
pour entrave à l’IVG.
Et de demander l’abolition
définitive de toute « clause de conscience ».
L’embryon, sa vie, puisqu’on ne
le voit pas … inutile de se demander s’il faudrait ou pas les voir.
Inutile d’interroger sa
conscience et les brouillages éventuels de la conscience.
Pour les
« choisistes », la seule conscience utile est celle du choix, de la décision
que l’on prend. Là est la justice.
Pour les
« choisistes », le désir fait loi. La justice est de faire prévaloir
le maximum de désirs exprimés, mis en actes.
Et mort aux voix du silence, aux
êtres qui n’ont pas la force d’agir, de parler haut.
Le déchainement contre les
médecins qui soignent par l’auscultation, et par les simples, est une étape de
plus dans la « mise en code » de la décision.
Les « soins »,
l’infliction de traitement ou leur refus, devront être réalisés, non pas selon
le jugement de médecins en fonction de la personne qu’il auront eux-mêmes
entendue et auscultée, mais selon des protocoles normatifs obligatoires. Protocoles décidés
sous la pression des productifs de machines et de produits chimiques
ingérables.
Pas de droit à la conscience. Les
protocoles représentent la science.
Sus au jugement du praticien. Sus
à la gratuité. On nous concocte un monde de consultation par outils
informatiques interposés, une formation médicale sans aucune connaissance
physique directe des corps.
La médecine devient uniquement un
canal de vente de produits : médicaments, machines à examen, à un public
solvable.
Le public non solvable étant
destiné à l’élimination « dans la dignité », sauf à subir la
souffrance prétendue non soignable, à commencer par la saleté permanente due au
manque de soins hygiéniques et au délaissement.
Dans le monde du code et non-jugisme,
la liberté de se distancier, de réfléchir, d’être soi en s’interrogeant sur
soi, est abolie.
La liberté humaine est réduite à
une dépouille, faite d’état pulsionnels.
Une humanité décapitée.
Une humanité réduite à une
culture de cellules manifestant son plaisir ou son déplaisir par quelques échos
lumineux, voués à s’éteindre eux-aussi inéluctablement.
Elisseievna
Septembre 2018
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