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COVID et CRIMES

Deux mères chrétiennes d'homosexuel-les : l'une suicidée, l'autre amoureux



" Apprendre à découvrir que l'amour entre deux êtres du même sexe, leur fidélité dans leur engagement, peuvent passer par d'autres voies que les nôtres, et qui sont à respecter...
L'amour du Seigneur pour toutes ses créatures...
Une autre dimension de l'amour."

 5 oct. 2015
Témoignage d'une mère d'un enfant homosexuel, lors de la Conférence-débat "Vox populi, vox Dei ?"
organisée par la Conférence Catholique des Baptisé-e-s Francophones (CCBF)
au Centre Sèvres - Facultés Jésuites à Paris
Anna Louise Wallner et sa mère

Mary Lou Wallner tells the story about her daughter Anna Louise

https://youtu.be/ycbHnPhw8VQ
 
 Quand la bêtise détruit et pousse à la mort.
 apprendre à lire la bible est urgent ...





Les couples gays invisibles ...


 «Les couples de garçons n’existent pas…»

 Jérémy Patinier, journaliste et éditeur.


J'ai vu un reportage sur les filles noires qui essaient de se blanchir, ça m'a rendu triste. J'ai pensé : envie de disparaître.
Et puis j'ai vu un reportage sur les filles (de toutes les couleurs) qui mettent des pantalons pour ne pas se faire traiter de salope.
J'ai pensé: envie d'être discrète.
J'ai vu deux garçons se frôler de la main dans le métro, sans se regarder, le visage dans le même smartphone.
J'ai pensé: envie d'être invisibles.
À chaque fois, ils et elles ont choisi de parler moins fort, de se taire, ou de se fondre dans le décor.
J'ai vu des kilomètres de queue devant certains clubs gays mais aucun duo main dans la main.
Même les très virils qui n'ont peur de rien.
Encore moins les folles qu'on dévisage.
D'ailleurs, j'en vois jamais des duos de garçons se tenir la main. Dehors. Dans la vraie vie.
Seulement dans le club. Au cœur du troupeau, invisibles parmi la communauté.
En dehors, ça existe les vrais couples, faut pas déconner. Mais à part les couples imaginaires d'un certain artiste, où certains couples de fiction, même dans Voici, ils se tiennent pas la main les VIP gays. Placard de verre.
Point de main dans la main, encore moins de bisou.
Point d'amour. Point de PDA en tout cas. Démonstration publique d'affection. L'homosexualité est partout, disent-ils, alors qu'elle n'est nulle part dans la vraie vie.
Ah si, on les voit dans les infos sur Yagg partagées sur facebook: couple agressé rue machin. Ils se tenaient la main.
Là oui. Là tu trembles.
Je me souviens avoir vu un couple de garçons s'embrasser devant chez moi il y a quelques mois. On n'aurait su dire s'ils venaient de se dire je t'aime ou d'avoir un plan cul sous substances chimiques mais là n'était pas la question. Visuellement c'était un couple. Deux beaux garçons qui s'embrassaient. Et se tenaient la main.
Je voyais bien les gens les regarder. Je n'ai pas pu faire autrement que d'avoir le réflexe de rester en embuscade. Pour les regarder s'aimer déjà, et puis, on ne sait jamais. Réflexe en miroir.
Superman de chez Lidl. Eux ils osent. WAOUHHHH.
Beaucoup passent leur chemin. Un vieil homme s'arrête interloqué. Et vient leur dire que ça ne se fait pas évidemment. Comme il aurait dit à une jeune fille que ça ne se fait pas, sa jupe courte, peut-être.
Parce que les couples de garçons qui ne se tiennent la main dans la rue n'existent pas. De filles non plus.
C'était Roswell pour lui, l'infamie, l'inexistant, la poussière sous le tapis en retour de bourrasque, un nuage de pollen dans sa gueule d'asthmatique.
Ah non les enfants ça ne se fait pas de NE PAS avoir honte.
Ah non mes petits salopiaux ça ne se fait pas de s'en foutre.
Ah non bande de dégénérés vous n'allez pas vous montrer en plus de réclamer vos droits.
C'était certainement son premier couple gay, à papy.
C'était bien l'un des rares que j'ai vu moi-même, alors que j'ai le radar branché sur un rayon plus puissant que Grindr...
Moi-même, je l'ai rarement fait. Mes amoureux ne voulaient pas, souvent. Moi j'ai besoin de toucher en permanence, c'est un peu un problème mais je travaille là dessus. C'est aussi un témoignage à l'autre que je le désire en dehors de notre lit, à des moments inattendus, dans la banalité des courses chez Monoprix.
Mais pas partout. J'ai des réflexes classiques et racistes dans mes peurs de démonstrations d'affection.
Nous en sommes arrivés là. C'est la dernière étape. On tient l'une de notre dernières revendications en flambeau: c'est la main de nos amoureux. Nous ne sommes pas que des identités. Nos amours ne sont pas que des cours d'assises. Nos baisers ne sont pas que clandestins. Nos histoires ne sont pas obscènes. Nos amants ne sont pas des fugitifs. Nos envies ne sont pas illégales. Nos mains ne sont pas sales. Nos cœurs ne sont pas complets parce que l'on y a instillé la peur. A la place de la fierté, même de nos amours.
Une à une, les femmes ont résisté pour s'habiller comme elles veulent. Résistent ou résisteront.
Les filles noires portent des boules afro libérées.
Un par une, les personnes discriminées pour leurs couleurs de peau ont pris des places dans les bus, ont été élues présidentEs et ont (été) présentéE (comme) leurs conjointEs à leurs famille d'une "autre couleur".
Ils se sont tenus main dans la main vers les autels, vers les couchers de soleil, vers les rayons liquide vaisselle des supermarchés.
Mais les couples de garçons qui ne se tiennent la main dans la rue, on n'en voit pas. De filles non plus.
Maintenant que je suis très amoureux, je vais enfin me lancer. Comme à Tel Aviv ou à Mexico où ça ne pose pas de problème... Je vais me lancer ici, chez moi, enfin, je veux dire, dehors...
Parce que je l'aime partout.
Parce que sa main je ne veux pas la quitter. On a trop attendu pour ça. On s'est trop longtemps cherchés.
Parce que je n'ai pas à avoir honte de lui, ni de moi, encore moins de nous.
Je sais que vous serez en embuscade.
Et au moins j'aurais été sur Yagg avant qu'il ne m'arrive quelque chose.
Les filles noires portent des afro libérées.
Les hétéros ne se gênent pas.
Notre amour n'est pas imaginaire. Notre couple encore moins.
Notre couple existe, nos mains existent, notre amour existe.
Ne cachons pas notre bonheur, mon amour.
On étouffe dans ce placard de verre.


Marina Carrère d'Encausse reçoit Muriel Robin et Anne Le Nen.




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