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1 IVG sur 4 est liée à une
violence
30% des viols sont d'origine conjugale
Si les témoignages se multiplient et si le phénomène des violences sexuelles est mieux analysé, les femmes ne sont pourtant que 10% à porter plainte. Ce taux chuterait même à 1,6% chez celles qui sont victimes de leur conjoint. Comment expliquer ce paradoxe ?
En fait, il semble que collectivement, ces femmes trouvent le courage de parler mais qu’individuellement, la parole reste encore nouée. C’est pourquoi toutes les spécialistes de la question l’affirment : il faut aller chercher cette parole. Les médecins, dans l’intimité du cabinet, semblent être les professionnels les mieux placés. Dans la pratique, la question des violences sexuelles n’est en fait que rarement abordée. Selon une étude menée récemment auprès d’une trentaine de médecins généralistes d’Ile-de-France, devant une femme ayant un antécédent d’IVG ou qui consulte pour IVG médicamenteuse en ville, ils sont 17% à poser systématiquement la question d’un lien éventuel avec une violence subie. Mais, 27% ne le demandent jamais et 56% parfois.
Ecoutez le Dr Gilles Lazimi, généraliste au centre de santé de Romainville (93) : « Les médecins sont eux aussi victimes des stéréotypes sur le viol ».
Bien sûr, interroger une femme pour savoir si elle a subi des violences sexuelles dans le cadre d’une consultation qui dure environ une dizaine de minutes n’a rien d’évident. D’autant que les signes qui peuvent évoquer un tel traumatisme ne sont pas simples à décoder. Les urologues réunis en congrès du 21 au 24 novembre, ont évoqué cette question. Ils soulignent que ces séquelles de viol sont souvent masquées par d’autres plaintes.
Ecoutez le Pr François Giuliano, urologue à l’hôpital Raymond Poincarré à Garches (92) :« Les abus sexuels sont la cause de symptômes que l'on a du mal à comprendre, comme les infections urinaires. Il faut savoir interroger ces femmes."
C’est pourquoi la nécessité de former les professionnels de santé au recueil de cette parole semble indispensable. « Nous sommes formés à révéler un diagnostic de maladie mortelle parce que c’est très délicat, déclare Gilles Lazimi. Nous devons l’être aussi pour les violences sexuelles. Et à la faculté de médecine, cette question n’est quasiment pas enseignée ».
Certaines facultés font exception à la règle et montrent l’exemple. C’est le cas de l’université parisienne Pierre et Marie Curie. Mais, les choses pourraient bien changer. A l’occasion de la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes, le ministère des Droits des Femmes a organisé en partenariat avec la région Ile-de-France un colloque sur la formation des professionnels travaillant auprès des femmes victimes de violences. Et François Hollande, lui même a annoncé qu'il fallait apporter des « formations spécifiques » aux « policiers, gendarmes, médecins, enseignants... »
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