Féminisme, maternité et économie
Les critiques contre le mouvement émancipateur féministe ont toujours fusé et les « masculinistes » se sont toujours amusé à détourner les revendications des féministes pour ensuite les accuser de se retourner elles mêmes contre les femmes.
Sitôt la « libération sexuelle » à la mode Mâle 68 déclarée, ces messieurs en tirent prétexte pour échapper aux obligations familiales, et ... d’accuser les féministes de l’éclatement de la famille.
Aujourd’hui, nous vivons exactement les mêmes affres que la fin de l’Empire Romain : nos « vieux mâles » ont décidé d’importer de la main d’oeuvre ( oui on peut parler ici de néo-colonialisme, mais tout autant et en même temps, d’invasion au profit des riches des pays dit « pauvres ») , d’encourager la dépense des Européens « autochtones » et de décourager leur natalité.
Nous périrons par cette cupidité à court terme, de la même façon que les Romains, qui ne cultivaient plus leur blé en Italie, mais l’importaient d’Afrique, qui ne se battaient plus mais employaient des mercenaires, qui finirent par octroyer la citoyenneté romaine sans aucune « discrimination », et qui ne faisaient plus d’enfants pour réaliser toutes ces « basses besognes ».
Le résultat fut que leurs enfants périrent sous le glaive des Barbares, et que la civilisation régressa en Europe, y compris dans les techniques les plus basiques et le confort le plus élémentaire, pendant plusieurs siècles, jusqu’à la Renaissance.
( Lire : Bryan Ward-Perkins, The Fall of Rome and the End of Civilization (Oxford University Press 2005) ...
Miracle, au moment même où le « blanc » européen « autochotone doit consommer mais surtout ne pas trop produire de progéniture, comme par hasard, la « libération des femmes » est décrétée, « on » octroie le droit à la contraception aux femmes européennes « autochtones » en vantant à tous, hommes et femmes, la necessité impérieuse de ne pas faire d’enfants avant de pouvoir leur offrir à chacun une gameboy, un lecteur MP3 et autre outil d’abrutissement mental ...
Tant mieux, bien sûr, si nous avons obtenu le droit à la contraception et à l’avortement. Heureusement, bien sûr. Cette vieille revendication des femmes est enfin prise en compte.
Mais les féministes n’ont pas seulement demandé à pouvoir choisir leur maternité, elles ont demandé aussi que les hommes assument leurs responsabilité avec elles... Or pour cet aspect des choses, les progrès ont eu lieu certes, mais pas aussi vite... On a eu la pilule et l’avortement avant les campagnes contre la violence conjugale... Et sitôt avons nous eu ces campagnes, que voici des lois sur la « garde alternée » qui permettent à certains hommes d’imposer aux femmes un harcèlement et une surveillance épuisante, sinon même une interdiction de trouver du travail ...
Pourtant, à peine la contraception permise, « on » en profite aussitôt pour accuser les féministes d’être coupables de refuser aux femmes le bonheur de la maternité, ou de les pousser à faire des bébés toutes seules. Comme si toujours les féministes n’avaient pas demandé, plus que des moyens de contraception, une attitude responsable des hommes, en tant que compagnons comme en tant que pères...
C’est l’attitude irresponsable des hommes, en tant que compagnons et que pères, et non le féminisme, qui crée les maux dont on accuse les féministes : éclatement des familles etc...
C’est le détournement et la récupération des discours féministes, par un capitalisme à courte vue, pour légitimer un discours consumériste, et non les revendications féministes elles mêmes, qui causent la déstructuration démographique des sociétés européennes, comme celle des pays d’émigration du Sud d’ailleurs.
De même, ce ne sont pas les revendications féministes demandant aux hommes de maîtriser leur force physique, qui auraient dévalorisé cette caractéristique plus masculine, mais uniquement l’aubaine économique des énergies fossiles qui se substituent à la force physique dans nos pays capables – mais à quel prix aujourd’hui : peut être au prix de la liberté de nos enfants !!! – d’acquérir ces sources d’énergie.
Nos « vieux mâles » ont jusqu’à présent décider d’utiliser ces énergies, y compris en vendant l’avenir de nos enfants aux tenants d’idéologies obscurantistes. Pour cela il leur faut des hommes dociles, dépourvus de la moindre autorité, honteux d’avoir et d’employer leur force physique. Pour tout cela notre capitalisme aveugle, nos vieux mâles qui le dirigent, (mais nous tous aussi qui en profitons jusqu’à présent...), utilisent des aspects du discours féministe, mais en fait, le trahissent complêtement.
Le féminisme est avant tout un mouvement d’émancipation, de conscientisation, d’élevation. Il n’implique pas la dévalorisation de la force, ni de l’autorité, celles des hommes comme celles des femmes, mais leur usage conscient et responsable, pour une société avec plus de liberté et plus d’amour.
Responsable pour une société avec plus de liberté et plus d’amour, et qui se soucie de ses enfants ...
Certes les femmes sont coresponsables des choix néo-coloniaux de nos pays, certes elles sont responsables en partie de l'état d'esprit des hommes, mais "les hommes" en tant que groupe sont le groupe au pouvoir.
elisseievna