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COVID et CRIMES

Le procès de Shamgorod - Elie Wiesel


























Présentation

Une auberge, un soir de Pourim, quelque part près du Dniepr. Pourim, la fête des fous, des enfants et des mendiants, où chacun s’enivre. Nous sommes au milieu du XVIIème siècle, à l’heure où pogroms et massacres déciment les communautés juives.
Deux baladins décident d’y passer la nuit afin de divertir la communauté juive, honorant la tradition du Pourimspiel. Réticence pour certains, engouement pour d’autres : rapidement, un « vrai faux » procès va se préparer. Mais pas n’importe lequel : un procès contre le maître de l’Univers. Quelles seront les accusations formulées contre lui ? Qui prendra, osera prendre sa défense ? Et surtout, quelle valeur aura le verdict ? Réquisitoires passionnés se succèdent, où se mêlent colère et tendresse, s’entrechoquent amour et incompréhension.
Un nouveau massacre pourra-t-il être évité ?

Elie Wiesel nous rappelait la genèse de sa pièce : « au royaume de la nuit, j’avais assisté à un procès bien étrange. Trois rabbins érudits et pieux avaient décidé un soir d’hiver de juger Dieu du massacre de ses enfants. Je me souviens : j’étais là et j’avais envie de pleurer. Seulement là-bas personne ne pleurait ».


Le Procès de Shamgorod, tel qu'il se déroula le 25 février 1649

Shamgorod, village perdu d’Europe centrale, au tournant d’un siècle. En ce jour de Pourim – la fête des fous, des enfants et des mendiants, où tout le monde s’amuse, s’enivre et rêve d’un monde meilleur -, trois comédiens ambulants s’installent à l’auberge pour divertir la communauté juive. Mais il n’y a plus de communauté juive à Shamgorod : un pogrome l’a récemment décimée. Plus de spectateurs, donc, pour le Pourimschipel, le « jeu de Pourim », sinon l’aubergiste et sa servante.
La farce commence pourtant. Mais, dans ce climat de violence, de haine et de mort, voici qu’aux rires succèdent peu à peu l’angoisse, le doute et la colère contre un Dieu incapable de défendre ses enfants. Le jeu de Pourim devient procès. Qui donc est coupable ? Que sont les accusateurs et qui se proposera pour défendre Dieu ? Quant au verdict, de toute façon, il ne vaudra rien au moment où s’annonce un nouveau massacre.
Fêtes et tueries, farce de villages et tragédie du destin juif, réquisitoire passionné alors que la mort s’approche, foi et pessimisme : ces éléments contradictoires envahissent tour à tour cette œuvre dramatique dont l’auteur rappelle ainsi la genèse : Au royaume de la nuit, j’avais assisté à un procès bien étrange. Trois rabbins érudits et pieux avaient décidé un soir d’hiver de juger Dieu du massacre de ses enfants. Je me souviens : j’étais là et j’avais envie de pleurer. Seulement là-bas personne ne pleurait. »

elisseievna