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COVID et CRIMES

Francine Comte - Segeste

Notre amie, notre camarade, notre copine Francine Comte est décédée le 7 novembre 2008. Elle nous manque de façon cruelle. Nous l'aimons.

Elle avait été avec beaucoup d'autres femmes, en 1996, fondatrice du Collectif National pour les Droits des Femmes dont elle était ces dernières années une des trois porte parole.

Francine avait une culture féministe affûtée, elle bouillonnait d'idées et savait parfaitement mettre par écrit le fruit de nos élaborations et de nos débats. Elle était sympa, douce, gentille, amicale et empathique. Elle était aussi capable d'abattre des montagnes de travail.

Elle était malade depuis un bon moment déjà et malgré cela elle prenait encore toute sa place dans nos activités militantes.

Dernièrement, elle voulait nous aider à préparer notre prochaine initiative, le colloque sur la loi cadre (décembre). Nous le lui dédierons.

Francine, tu nous manques. Nous t'aimons.

Suzy, Maya et les camarades de la CADAC et du CNDF


http://citron-vert.info/spip.php?article519

Luttes des femmes et féminisme
samedi 11 mars 2006.par Philippe Ladame

A l’occasion de la journée internationale "des luttes des femmes", Francine Comte brosse le tableau de l’actualité et des difficultés du féminisme aujourd’hui.
Dans un recoin du site des Verts, une rubrique intitulée Paroles de Verts donne une tribune aux élus Verts. Le 8/03/06, Francine Comte y a signé une texte dans lequel elle revient sur le présent du mouvement féministe.

Après la période où il était de bon ton d’être féministe, est venu celle des « nouveaux féminismes » pour lesquels « le féminisme de nos grands mamans n’est plus d’actualité, » explique Francine Comte. Elisabeth Badinter ou encore Marcela Iacub représentent bien cette tendance qui considère acquise l’égalité homme / femme.

« Egalement loin des bonnes vieilles luttes de terrain, émerge, dans la même veine, un "post-féminisme", » continue-t-elle, qui « dénonce les féministes ancienne manière, en particulier les lesbiennes féministes, qui se battent contre le moulins à vent de la domination masculine, et les accuse de figer les "différences" en revendiquant des droits pour les femmes, au lieu de jouer résolument le registre de l’égalité et de la plus totale subversion morale. »

Francine Comte évoque ensuite les fortes tensions dans les collectifs de femmes où coexistent différentes composantes. « Celles-ci se déchirent, et sont elles-mêmes déchirées en leur sein, par cette opposition frontale entre le camp d’un féminisme qui s’oppose au voile comme signe de l’oppression des femmes et à toute emprise religieuse, et un féminisme acceptant des démarches différentes, y compris de la part de musulmanes obéissant au précepte du voile, mais luttant pour leur droit à l’avortement ou contre d’autres manifestations du machisme. »

L’auteure analyse ces clivages et espère qu’ils sauront être dépassés. « Il faudrait savoir marcher sur ses deux jambes, cesser d’opposer l’universalisme qui veut qu’on soit d’une même humanité, et la prise en compte de clivages bien réels, vécus dans nos corps, nos esprits, soumis à la domination masculine mais également à la réalité biologique. Il ne convient pas de nier celle-ci, mais de la cerner pour ce qu’elle est, une "petite différence" qui a de grandes conséquences sociales, » estime-t-elle.

Convaincue que le féminisme, s’il marche sur ses deux jambes, est d’une grande actualité, Francine Comte redit en conclusion sa conviction de son caractère fondamentalement émancipateur. « Il ne s’agit pas pour les femmes d’être comme les hommes, mais bien d’en finir avec cette division des rôles hommes/femmes, qui n’a de sens que pour les inférioriser. Et, dans la foulée, d’en finir avec toutes les catégorisations et hiérarchisations. Une émancipation individuelle et collective, bien loin de tout repli communautariste et identitaire. »