Je copie ici deux articles, sur les blessés par tir, dont des personnes mutilées au visage :
Gilets
jaunes, bilan provisoire des morts et blessés
DES VIOLENCES POLICIÈRES
STRUCTURELLES ORDONNÉES D’EN HAUT, BASTA !
Des
photos de « l’ordre républicain », des photos des
« compatriotes » que la police « protège »
Il est temps que ça finisse non ? Combien de mains coupées ? Combien d’yeux crevés ? Combien de tabassés,
matraqués, gazés ? Un jeune toulousain est toujours dans le coma. Une femme de 80
ans a été tuée à Marseille, etc. Et si, aux yeux de Macron, cela importe peu
car il ne s’agit que de victimes parmi « ceux qui ne sont rien »,
toutes les personnes sensées, décentes, devraient crier Basta ! Un gouvernement aussi
barbare, aussi autoritaire, ce n’est pas tolérable.
Bilan
provisoire (établi jusqu’au 8 décembre...)
Voici
les morts et blessés dus à la répression violente des forces de police aux
ordres du régime. Le gouvernement avait demande aux policiers d’y aller fort,
ils ont obéis pour la plupart (CRS et BAC surtout) avec zèle.
A cette liste, il faut aussi ajouter les 10 morts sur les routes et ronds
points, et là aussi sans doute des blessés.
ZINEB REDOUANE, 80 ans, a été tuée par une
grenade lacrymogène reçue en plein visage à Marseille le 1er décembre
2018.
JEROME H. a perdu son œil gauche à cause d’un tir
de LBD 40 à Paris le 24 novembre 2018.
PATRICK, a perdu son œil gauche à cause d’un tir
de LBD 40 à Paris le 24 novembre 2018.
ANTONIO, 40 ans, vivant à Pimprez, a été gravement
blessé au pied par une grenade GLI F4 à Paris
le 24 novembre 2018.
GABRIEL, 21 ans, apprenti chaudronnier vivant dans la
Sarthe, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4
à Paris le 24 novembre 2018.
SIEGFRIED, 33 ans, vivant près d’Epernay, a été
gravement blessé à la main par une grenade GLI F4
à Paris le 24 novembre 2018.
MAXIME W., a été brûlé à la main et a perdu
définitivement l’audition à cause d’une grenade GLI F4
à Paris le 24 novembre 2018.
CEDRIC P., apprenti carreleur vivant à la
Possession (Réunion), a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à la Possession le 27 novembre 2018.
GUY B., 60 ans, a eu la mâchoire fracturée
par un tir de LBD 40 à Bordeaux le 1er décembre
2018.
AYHAN, 50 ans, technicien Sanofi vivant à
Joué-les-Tours, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4
à Tours le 1er décembre 2018.
BENOIT, 29 ans, a été gravement blessé à la tempe par
un tir de LBD 40 à Toulouse le 1er décembre
2018. Il a été placé dans le coma pour 15 jours, sa vie est en danger.
MEHDI, 21 ans, a été gravement blessé lors d’un passage
à tabac à Paris le 1er décembre 2018.
MAXIME I., 40 ans, a eu une double fracture de la
mâchoire à cause d’un tir de LBD 40 à Avignon
le 1er décembre 2018.
FREDERIC R., 35 ans, a eu la main arrachée par une
grenade GLI F4 le 1er décembre
2018 à Bordeaux.
DORIANA, 16 ans, lycéenne vivant à Grenoble, a eu le
menton fracturé et deux dents cassées par un tir de LBD 40
à Grenoble le 3 décembre 2018.
ISSAM, 17 ans, lycéen vivant à Garges les Gonesse, a eu
la mâchoire fracturée par un tir de LBD 40 à
Garges-les-Gonesse le 5 décembre 2018.
OUMAR, 16 ans, lycéen vivant à Saint Jean de Braye, a
eu le front fracturé par un tir de LBD 40 à
Saint Jean de Braye le 5 décembre 2018.
JEAN-PHILIPPE L., 16 ans,
a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40
le 6 décembre 2018 à Bézier.
RAMY, 15 ans vivant à Vénissieux, a perdu son œil
gauche à cause d’un tir de LBD 40 ou une
grenade de désencerclement à Lyon le 6 décembre 2018.
ANTONIN, 15 ans, a eu la mâchoire et la mandibule
fracturées par un tir de LBD 40 à Dijon le
8 décembre 2018.
THOMAS, 20 ans, étudiant vivant à Nîmes, a eu le sinus
fracturé par un tir de LBD 40 à Paris le
8 décembre 2018.
DAVID, tailleur de pierre vivant en région parisienne,
a eu la maxillaire fracturée et la lèvre arrachée par un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018.
FIORINA L., 20 ans, étudiante vivant à Amiens, a
perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD à
Paris le 8 décembre 2018.
ANTOINE B., 26 ans, a eu la main arrachée par une
grenade GLI F4 à Bordeaux le 8 décembre
2018.
JEAN-MARC M., 41 ans,
horticulteur vivant à Saint-Georges d’Oléron, a perdu son œil droit à cause
d’un tir de LBD 40 à Bordeaux le
8 décembre 2018.
ANTOINE C., 25 ans, graphiste freelance vivant à
Paris, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40
à Paris le 8 décembre 2018.
CONSTANT, 43 ans, technico-commercial au chômage vivant
à Bayeux, a eu le nez fracturé par un tir de LBD 40
à Mondeville le 8 décembre 2018.
CLEMENT F., 17 ans, a été blessé à la joue par un
tir de LBD 40 à Bordeaux le 8 décembre
2018.
NICOLAS C., 38 ans, a eu la main gauche fracturée
par un tir de LBD 40 à Paris le
8 décembre 2018.
YANN, a eu le tibia fracturé par un tir de LBD 40 à Toulouse le 8 décembre 2018.
PHILIPPE, a été gravement blessé aux côtes, avec
hémorragie interne et fracture de la rate par un tir de LBD à
Nantes le 8 décembre 2018
ALEXANDRE F., 37 ans, a perdu son œil droit à
cause d’un tir de LBD 40 le 8 décembre
2018 à Paris.
MARIEN, 27 ans, a eu une double fracture de la main
droite à cause d’un tir de LBD 40 le
8 décembre 2018 à Bordeaux.
FABIEN, a eu la pommette fendue et le nez fracturé par
un tir de LBD 40 le 8 décembre 2018 à
Paris.
J’ai vu s’effondrer Fiorina, 20 ans, touchée par un tir de Flash-ball :
elle a perdu un oeil
Sur les
Champs-Élysées, suite à un tir de Flash-Ball des CRS. Nous avons rencontré son
ami, Maxime Jacob, qui était présent à ses côtés lors du drame…
Riposte Laïque : Pouvez-vous d’abord vous présenter aux lecteurs
de Riposte Laïque ?
Maxime Jacob : Né en 1998 dans la région grenobloise, proche de la nature,
passionné d’Histoire et de pêche, j’éprouve beaucoup d’intérêt pour l’actualité
et la politique, je suis étudiant à Amiens. J’ai vécu jusqu’à mes 18 ans dans
un petit village et je me reconnais très bien dans les revendications des
Gilets jaunes.
Riposte Laïque : Vous paraissez actif dans le mouvement des
Gilets jaunes, depuis le début. Quelles sont vos motivations ?
Maxime Jacob : Mes motivations pour le mouvement des Gilets
jaunes sont multiples. Je pense que la France est un pays où les taxes et
autres impôts sont trop nombreux, les gens doivent pouvoir vivre dignement de
leur travail. Je rajouterai à cela la transition écologique qui est nécessaire,
mon opposition au pacte de Marrakech, le manque de représentativité des
citoyens dans la vie politique, l’impossibilité d’agir en politique hors des
élections, le mépris du président Macron à l’encontre de la France dite
périphérique, rurale, un monde qu’il ne connaît pas et que l’on entendait peu jusqu’au
17 novembre.
Riposte Laïque : Quel a été votre investissement, depuis le
17 novembre, première journée de mobilisation ?
Maxime Jacob : Depuis le 17 novembre je suis en réalité peu actif, je suis
allé une fois sur un point de blocage et après sur les réseaux sociaux, j’ai
soutenu à mon échelle le mouvement, mais samedi 8 décembre, nous sommes allés à
Paris.
Riposte Laïque : Samedi, vous êtes donc venu, depuis la
Picardie, avec votre amie Fiorina. Le drame s’est produit aux alentours de 14
heures, et votre compagne a été gravement blessée, perdant définitivement un
œil. Pouvez-vous nous expliquer dans quelles circonstances cela s’est
produit ?
Maxime Jacob : Nous arrivons vers 9 h 30 sur les
Champs-Élysées ; à midi nous voulons quitter l’avenue mais les gendarmes
mobiles ont ordre de ne laisser sortir personne. Vers 13 h 50 des casseurs s’en
prennent à un magasin (le drugstore Publicis) protégé par des panneaux en bois.
Ils sont retirés puis incendiés. Nous assistons à la scène de l’autre côté des
Champs-Élysées, nous ne pouvons pas nous éloigner plus, il y a d’un côté le
cordon de gendarmes mobiles et de l’autre nous sommes acculés contre un mur (au
pied de l’hôtel des Maréchaux, l’ambassade du Qatar).
Vers 14 heures, face à nous,
il y a une charge de policiers en civil (pour permettre aux pompiers
d’intervenir), les casseurs se situent sur leur droite, mais ils tirent des
grenades ainsi que des balles de défense (avec les « Flash-Ball »)
aussi droit devant eux et à gauche (où nous nous trouvons). Les policiers font
délibérément usage de leurs armes contre des manifestants pacifiques, qui ne
peuvent pas fuir, qui ne faisaient que regarder la scène et qui ne
représentaient aucun danger pour eux.
Fiorina s’effondre, touchée
en plein visage, juste sous l’œil. Présent à ses côtés, je me précipite à son
chevet, elle perd beaucoup de sang, des manifestants appellent à l’aide et lui
prodiguent les premiers secours, pendant que d’autres s’interposent entre les
policiers et elle qui gît au sol, en criant aux policiers d’arrêter de tirer au
« Flash-Ball » dans notre direction. Les premiers soins lui sont
prodigués, puis des Gilets jaunes vont la porter derrière le cordon de
gendarmes mobiles. Ensuite, je vais courir chercher un pompier qui préviendra
le Samu.
Riposte Laïque : Quel est votre état d’esprit ? Selon
vous, pourquoi les policiers vous ont-ils visés, alors que vous étiez éloignés
des casseurs ? Considérez-vous que le ministre de l’Intérieur a une part
de responsabilité dans ce drame ?
Maxime Jacob : Pour le moment, je suis dépité, je cherche des
réponses et j’en veux à plusieurs personnes. Tout d’abord, la personne qui a
donné l’ordre de ne laisser sortir personne des Champs-Élysées, puis ensuite
aux policiers qui ont délibérément utilisé leurs armes contre des manifestants
pacifiques. Rien ne peut justifier cela.
Le ministre de l’Intérieur,
voire le président de la République, ont une responsabilité dans ce drame (et
dans d’autres de ce samedi 8 décembre) car ils ont demandé explicitement aux
forces de l’ordre d’être beaucoup plus répressives que les semaines précédentes
envers les manifestants.
Riposte Laïque : Une cagnotte a été ouverte pour venir en
aide à Fiorina. Comment nos lecteurs peuvent-ils y participer ?
Je tiens à remercier toutes
les personnes qui ont déjà participé. Ce grand élan de solidarité nous laisse
sans voix, c’est difficile à réaliser qu’une telle somme ait déjà pu être
collectée. Fiorina ne peut pas vous remercier pour le moment mais elle le fera
quand elle ira mieux. La mobilisation sur les réseaux sociaux pour son soutien
est incroyable.
Riposte Laïque : Qu’avez-vous pensé du discours d’Emmanuel
Macron, ce lundi ?
Maxime Jacob : Les annonces du président Macron ne sont pas à la hauteur
des revendications des Gilets jaunes, il a trop tardé. Je salue la
défiscalisation des heures supplémentaires ainsi que la suppression de la
hausse de la CSG pour les retraités qui ont une pension inférieure à 2 000
€. Cependant, il doit aller plus loin. La hausse de 100 € du Smic était prévue
sur tout le quinquennat ce n’est donc pas une avancée. Il nous a parlé
d’immigration sans rien annoncer de concret alors qu’il envoyait signer, en
douce, à sa place, un secrétaire d’État, le pacte de Marrakech. Les sujets tels
que l’écologie, la remise à plat de la fiscalité, la représentation des
citoyens à l’échelle nationale, la participation des citoyens à la vie
politique, l’Europe… n’ont pas été traités alors que nous voulons que des
mesures soient prises dans ces domaines.
La politique d’Emmanuel
Macron favorise les urbains des grandes métropoles, ceux à l’aise dans une
France qui change de visage, cosmopolite et tournée vers l’international, mais
il oublie complètement ce monde inconnu pour lui et son gouvernement, la France
des campagnes. Cette France blanche, populaire, de la classe moyenne, qui
travaille dur chaque jour mais qui est écrasée par la fiscalité. Il doit
permettre aux Français de pouvoir vivre dignement de leur travail, arrêter de
favoriser dans sa politique les grands groupes internationaux et la finance qui
ont pour seul objectif de faire des profits et fermer les portes de l’Élysée
aux lobbies. Il faut qu’il montre aux Gilets jaunes que, certes, il ne connaît
pas leur monde et qu’il ne les comprend pas, mais qu’il est prêt à les écouter
et à proposer des mesures concrètes.
Riposte Laïque : Manifesterez-vous de nouveau, samedi
prochain ?
Maxime Jacob : Samedi, je serai comme tous les jours au chevet de Fiorina,
mais j’appelle les Gilets jaunes à continuer de se mobiliser massivement.
Riposte Laïque : Souhaitez-vous ajouter quelque chose,
Maxime ?
Maxime Jacob : Je remercie tous ceux qui ont souhaité un bon rétablissement
à Fiorina ou qui prennent de ses nouvelles. Elle reste fatiguée pour le moment,
mais elle est très touchée par toutes les marques de soutien qui lui sont
témoignées.
Propos recueillis par Pierre Cassen