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COVID et CRIMES

À la table de Momo ... Gastronomie marocaine à Londres : par Winston Belmonte

 



 

À la table de Momo

À lire beaucoup de commentaires dans la presse ou sur la toile, Momo (1) serait « Le restaurant marocain » de Londres où il faudrait absolument aller pour s’initier aux arts culinaires du Maghreb. Qu’il me soit permis – en connaisseur de la gastronomie locale – de nuancer un jugement exagérément élogieux.

Assurément, l’établissement est fort bien situé (tout près de Regent Street) et offre un intérieur raffiné où l’architecture arabe traditionnelle – réaménagée en fonction des illusions de la clientèle occidentale – peut évoquer Les Mille et une Nuits. Les frères Tharaud (2), s’ils étaient encore vivants, eurent sans doute plus fidèlement aménagé une authentique maison mauresque.

Le personnel est à la fois élégant, silencieux et serviable. On notera un bel éphèbe, très avenant, à queue de cheval. Les messieurs seront séduits par une ravissante jeune femme brune aux allures de houri inaccessible et, cependant, très obligeante. Cette créature a du chien. Son discret tatouage à la cheville rehausse son charme ésotérique.

Cependant, les mets déçoivent un peu dans une telle atmosphère. Certes, ils sont bons mais ne sont pas, loin s’en faut, spécifiquement nord-africains. C’est une sorte de pot-pourri, dans l’acception ancienne du terme, (je n’ose pas dire « macédoine ») entre des traditions culinaires barbaresques et levantines. Les plats de Momo n’offrent pas les saveurs qu’on s’attendrait à trouver dans un décor somptueux hanté par les mânes de Ziryab (3). On se souvient, en effet, que ce dernier était venu, au huitième siècle, enchanter Cordoue avec sa musique, ses poèmes, ses arts de la table comprenant notamment l’ordre et l’agencement des plats.

Dans mes jeunes années, j’ai participé à des diffas (4) dans le royaume chérifien, plus tard il m’est arrivé d’être invité à la table parisienne du Glaoui (5). C’était autre chose, une manne céleste et abondante. Hélas, rien de tel ici où les quantités sont chichement mesurées. En revanche, l’addition est très déraisonnablement astronomique. Il faut vraiment vivre « à grande e à francesa (6) » pour venir chez Momo.

Restent les souvenirs évanescents d’un palais sarrasin et d’une délicieuse princesse tatouée, belle à croquer… ! (7) واللّه

  

Winston BELMONTE

 

NOTE 1 : 25 Heddon Street, London W1B 4BH, Royaume-Uni.

NOTE 2 : Jérôme (1874-1953) et Jean (1877-1952) Tharaud, amis de Péguy et défenseur de Barrès, collaborèrent pendant un demi-siècle à la rédaction, à quatre mains, de récits de voyage en Europe de l’Est, au Proche-Orient et au Maroc où ils accompagnèrent Hubert Lyautey, premier résident général du protectorat. Ils ramenèrent de leurs séjours dans l’Empire chérifien la matière nécessaire à une œuvre littéraire et historique dans un style splendide. Ils furent reçus à l’Académie (en 1938 pour l’aîné et 1946 pour le cadet). Si leurs récits nord-africains restituent parfaitement la grandeur et les charmes de la civilisation marocaine, on n’en dira pas autant des livres consacrés à l’univers juif. Ces derniers reprennent à leur compte, hélas, la plupart des poncifs antisémites des années 20 du siècle dernier.

NOTE 3 : Esthète et musicien kurde originaire de Mossoul, Ziryâb (زرياب « merle noir » en arabe) se fit connaître dans l’Espagne musulmane en introduisant le luth arabe et un art de vivre délicat particulièrement apprécié à la cour omeyyade qui le pensionna.

NOTE 4 : La « diffa » désigne en dialecte maghrébin, une réception, accompagnée d’un festin, offerte à des hôtes de marque. Le mot dialectal provient de l’arabe ضيافة (ḍiyâfah) signifiant « hospitalité ».

NOTE 5 : Grand seigneur féodal et très puissant pacha de Marrakech, Thami El-Mezouari El-Glaoui (prononciation dialectale de التهامي المزواري الكلاوي 1879-1956) défraya la chronique tout au long du protectorat français sur le Maroc. Associé à la politique de Lyautey il noua des relations amicales avec Churchill qu’il reçut dans son palais. À la veille de l’indépendance, il se brouilla avec Mohammed V avant de demander pardon et apporter son soutien au monarque, à quelques semaines de sa mort.

Note 6 :   Lors de la première invasion française du Portugal (occupé de novembre 1807 -(1771-1813). Celui-ci, fait duc d’Abrantès, après la destitution de la monarchie de Bragance, se signala par ses frasques, ses provocations et son goût des dépenses les plus folles. Ainsi naquit l’expression portugaise pour dénoncer les manières et le train de vie très excessifs de Junot. De nos jours, viver à grande e à francesa traduit plus prosaïquement « mener grand train ».

NOTE 7 : L’interjection arabe Wallah signifie proprement « par Dieu ». C’est le serment musulman le plus court prenant Dieu à témoin.

 


DAVID GALULA ET LA THÉORIE DE LA CONTRE-INSURRECTION


 

 


 

 

DAVID GALULA ET LA THÉORIE DE LA CONTRE-INSURRECTION

Driss Ghali

À partir d’une interview du Général Petraeus

Éditions Complicités, mai 2019, 457 pages, 17,00 €

De la guerre asymétrique : quelques réflexions à partir de Bailén, de ses conséquences et d’un livre de Driss Ghali

Quoiqu’ait pu prétendre Rudyard Kipling au début de son récit – On the City Wall(1) – « le plus vieux métier du monde(2) » n’est pas l’amour monnayé mais l’art de tuer son prochain.

Si certaines légendes juives affirment que la dévergondée Lilith précéda Ève pour perdre Adam, c’est un fait historique dûment avéré que le dieu de la Guerre s’imposa à l’humanité, avant la déesse de l’Amour.

Dès la préhistoire, les massacres avant la bagatelle sont la grande affaire des hommes, essentiellement occupés à piller puis – après seulement – à jouir. Il n’est pour s’en persuader que de rappeler, par exemple, la figure spirituelle du chevalier de Boufflers (3). Ce-dernier, après deux ans au séminaire, quitta l’état ecclésiastique pour rejoindre l’armée. Il termina sa vie comme immortel à l’Académie. On lui doit, entre autres insolences, ces vers hélas réalistes :

« Faisons l’amour, faisons la guerre,

Ces deux métiers sont pleins d’attraits :

La guerre au monde est un peu chère ;

L’amour en rembourse les frais.

Que l’ennemi, que la bergère,

Soient tour à tour serrés de près…

Eh ! Mes amis, peut-on mieux faire,

Quand on a dépeuplé la terre,

Que de la repeupler après ? »

Peu ou prou, l’histoire de l’humanité se confond avec celle des conflits armés qui n’ont cessé d’émailler sa longue marche malheureuse. Dans tous les panthéons, les conquérants occupent les premières places, loin devant les médecins, les poètes ou les scientifiques.

Toujours glorifié, rarement détesté, Napoléon Bonaparte (1769-1821) est toujours parmi nous. Mais qui se souvient encore de sa contemporaine Sophie Germain (1776-1831), mathématicienne aux talents exceptionnels ?

Le culte dont le Corse fait encore l’objet peut surprendre. Fut-il si génial stratège ? Certes, il mit fin à l’indescriptible désordre révolutionnaire et parvint à rétablir l’État. Mais incapable de s’entendre avec Londres, la seule chose qu’il fallait faire pour asseoir la tranquillité de l’Europe, et partant celle de la France, il s’engagea dans un conflit sans issue qui, le 18 juin 1815 (4), l’amenait à quitter définitivement un pays exsangue et plus petit qu’il ne l’avait pris. Comme le général athénien qui avait brillamment combattu les Perses et dut s’exiler auprès de leur roi Artaxerxès Ier, Napoléon conclut son aventure en écrivant au régent d’Angleterre : « Je viens, comme Thémistocle, m’asseoir au foyer du peuple britannique. Je me mets sous la protection de ses lois, que je réclame de Votre Altesse Royale, comme celles du plus constant, du plus généreux de mes ennemis. »

Qui contrôle les mers domine le monde. Le sort du Corse – pourtant un insulaire ! – fut vraisemblablement scellé le 21 octobre 1805 lors de la bataille de Trafalgar remportée par la marine britannique où Lord Nelson gagna une gloire éternelle en perdant la vie.

L’Aigle s’obstinera encore une décennie, en vain. L’histoire retient que la Grande Armée a été défaite, d’abord par Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov en Russie (5), puis définitivement par Arthur Wellesley, en Belgique, dans la morne plaine de Waterloo (6).

Tels sont, à grands traits, les faits marquant de l’épopée napoléonienne rapportés de toutes les Russies aux îles britanniques : c’est un prince russe aveugle de l’œil droit (7), un amiral britannique (8) borgne, manchot, souffrant du mal de mer et un duc anglo-irlandais (9) à l’indomptable volonté qui terrassèrent l’Ogre !

Cependant sans rien retirer au courage russe et à pugnacité d’Albion, la chute de la Grande Armée est à chercher ailleurs.

Du 18 au 22 juillet 1808, en Andalousie dans la sierra Morena, une série d’affrontements entre Espagnols et Français se soldent par la défaite de ces derniers. Cette victoire de Bailén n’est pas due à de savantes manœuvres mais au soulèvement populaire qui a débuté le 2 mai (10) précédent dans les rues de Madrid. Une répression effroyable a maté l’émeute avant de l’écraser dans le sang. La France a gagné une bataille mais vient de perdre la guerre…

Napoléon n’est pas invincible. Des paysans ibériques analphabètes, en guenilles, armés de navajastrabucos et autres escopetas se sont soulevés contre l’occupant et, pour finir, l’ont acculé à quitter la péninsule. Les alignements géométriques de la guerre en dentelle avec charges, assauts et replis bien ordonnés ont laissé la place à un enfer désordonné de sang, de haine, de panique. Tel un incendie incontrôlable se répandant sur tout le territoire, l’insurrection espagnole s’étend sans cesse au point de rendre impossible la vie à tout Français, militaire ou civil. Les accrochages, brusques et violents, se multiplient ; les représailles également mais rien n’y fait, le pays tout entier devient un cimetière pour les grognards. Les curés se mettent de la partie et prêchent une nouvelle croisade non contre les mahométans mais contre les révolutionnaires athées d’au-delà des Pyrénées.

 

 

 

 

 

 

La guérilla (11) moderne est née ! Elle n’obéit qu’à une seule loi, maximiser la terreur chez l’ennemi en l’attaquant opportunément lors d’escarmouches destinées à l’épuiser. Telle est la philosophie de Juan Martín Díez (1775-1825) si bien dénommé el Empecinado, c’est-à-dire « le têtu ». Ce dernier, âme de la résistance espagnole, a parfaitement compris qu’il ne pouvait pas vaincre frontalement la Grande Armée. Il préconise alors de la frapper partout et continuellement, là où un petit nombre d’assaillants bénéficient de l’avantage conféré localement par la surprise et le relief.

Un jeune sous-lieutenant issu de la petite noblesse périgourdine – Thomas-Robert Bugeaud (1784-1849) qui a rejoint comme vélite, quatre ans plus tôt, l’armée impériale – est témoin du désastre napoléonien en Espagne. Il a observé de près l’action des guérilleros de Juan Martín Díez.

Intelligent, courageux, sans état d’âme et d’une efficacité brutale, Bugeaud est promu rapidement. Il est colonel à même pas 30 ans mais se retrouve licencié de l’armée lors de la Seconde Restauration. Bugeaud a plusieurs casquettes. Derrière le guerrier se cache l’aristocrate (12) appréciant les belles-lettres et s’impliquant dans la vie politique tant locale que parisienne. L’homme se révèle aussi comme un précurseur dans le domaine agricole. Il a, avec brio, mis en valeur les terres familiales.

Les années s’écoulent. Et Charles X (1757-1836) de perdre son trône lors des Trois Glorieuses (13), juste après la prise d’Alger qui intervient le 5 juillet 1830 et contraint Hussein Dey (1764-1838) à l’exil. Si le pouvoir ottoman s’effondre presque partout, sauf dans le beylik (14) de Constantine, la conquête du pays s’avère pourtant longue et périlleuse. La résistance armée des indigènes, le climat et des conditions d’hygiène épouvantables mettent à rude épreuve un corps expéditionnaire découvrant l’Afrique. C’est alors que Paris fait appel (1836) à Bugeaud pour défaire son plus redoutable adversaire, Abd el-Kader (1808-1883).

Le Marquis de la Piconnerie, devenu général entre-temps, ne témoigne guère d’enthousiasme pour aller combattre un prince arabe qui, outre le sabre du jihad, porte un turban de soufi sous lequel se cache l’esprit d’un poète. Sinon, l’expert en agriculture juge la mise en valeur de cette terre calcinée démesurément onéreuse pour un rendement trop médiocre.

Mais en Algérie, Bugeaud va se souvenir de la guerre d’Espagne et, conséquemment, transformer radicalement la façon d’opérer de ses soldats pour l’adapter au théâtre d’opération assez similaire à celui qu’il a naguère connu en Andalousie.

Le matériel est allégé pour ne plus comprendre que le strict nécessaire. Mais là n’est pas le plus important. Sous l’impulsion de Bugeaud, un esprit nouveau anime la conquête française : celui de la guérilla, impitoyable mais efficace ! Le général français va faire subir aux indigènes ce que les grognards de la Grande Armée ont affronté en Espagne : le harcèlement continuel et la terreur sans le moindre répit. Les attaques sont constantes, les champs et les silos à grains systématiquement brûlés, les puits détruits tandis que des tribus entières (femmes, vieillards et enfants compris) sont asphyxiées dans des grottes lors d’opérations dites d’enfumades qui scandalisent jusqu’aux plus hautes autorités parisiennes. Un épisode particulièrement horrible a marqué les esprits lorsqu’en juin 1845, refusant de se rendre, environs sept-cents contribules des Ouled-Riah périrent étouffés par les fumées du feu allumé par l’armée devant les grottes du massif des Dahra, près de Ténès. « Fumez-les à outrance comme des renard ! » a alors enjoint Bugeaud, nommé gouverneur général de l’Algérie en 1840.

C’est dans la douleur que l’Algérie est enfantée. Avant le renversement du Dey d’Alger le pays n’existait pas. La conquête coloniale va créer trois départements (15) français (Oran, Alger et Constantine) des confins orientaux du Maroc aux marges occidentales d’une Tunisie vaguement dépendante de la Porte.

Administrativement, l’Algérie est d’abord française. C’est un fait incontestable. Cependant qu’en est-il exactement sur le plan humain ? Il n’y a pas de peuple algérien en 1830 mais un ensemble de populations diverses – berbères, berbères arabisées et arabes – que seule l’appartenance à l’islam relie entre elles. Des communautés juives existent également comme partout ailleurs en Afrique du Nord où, rappelons-le, le judaïsme (16) est très antérieur à l’islam. S’il y a une conscience religieuse, il n’y en pas de nationale. Le fait vaut la peine d’être souligné car à l’ouest de cet ensemble hétéroclite siège un réel État-nation depuis le huitième siècle : le Maroc, véritable empire qui dans sa plus grande extension s’est étendu du Sénégal à la Péninsule ibérique (17).

D’abord hostile à la colonisation, Bugeaud s’est souvenu qu’il était aussi un homme de la terre. Il finit par mesurer, lors de ses innombrables razzias, tout le potentiel agricole de la conquête. Aussi préconise-t-il, une fois la pacification achevée, de transformer les soldats en paysans selon sa devise Ense et Aratro, c’est-à-dire « par l’épée et la charrue ».

Las, les hommes du corps expéditionnaire ne suffiront pas à établir en Afrique, un peuplement français conséquent. Celui-ci, toujours minoritaire face à la masse des indigènes musulmans, résultera d’une double immigration européenne provenant tant de la métropole que d’autres pays méditerranéens, principalement, d’Espagne, d’Italie, des îles et archipels afférents. Il est à noter que la Régence d’Alger définitivement défaite, pour la première fois depuis des siècles, les Baléares, la Corse, la Sardaigne et même la Sicile ne vivent plus dans l’épouvante de la piraterie barbaresque. Les chrétiennes ne craignent plus d’être enlevées pour finir leurs jours dans les harems d’Alger ou ceux de la Sublime Porte…

Nonobstant, les musulmans soumis à l’oppression coloniale (18), vont peu à peu se muer en nation tandis que les Européens immigrés s’agrègeront autour d’un noyau français que rejoindront, dès le décret Crémieux (19), les séfarades indigènes. C’est ainsi que deux peuples, Algériens musulmans et Algériens juifs ou d’origine européenne vont vivre côte à côtes pendant plus d’un siècle avant de vivre face à face dans un déchaînement de violence, réplique séculaire du séisme subi par la prise d’Alger en 1830.

Le temps passant, la fin de la Seconde Guerre mondiale sonne le glas des empires coloniaux. Pour la France c’est d’abord la guerre d’Indochine.

Sous l’égide du Viet-Minh (20) les combattants indochinois adaptent aux conditions locales, largement favorisées par la couverture végétale de la jungle, les techniques de la guerre insurrectionnelle élaborées par Juan Martín Díez, appliquées par Thomas-Robert Bugeaud et revisitées par Mao Tsé-toung (1893-1976). Aux théoriciens et hommes d’action espagnol, français et chinois va succéder un génie vietnamien : Vo Nguyen Giap (1911-2013).

Ce dernier se distingue par la terrible défaite qu’il inflige aux Français à Diên Biên Phu le 7 mai 1954. Il rééditera l’exploit, deux décennies plus tard, en faisant mordre la poussière à l’armée américaine embourbée dix ans, bien imprudemment, dans les rizières contre une ennemi insaisissable et renaissant partout des cendres du napalm : le Viêt-Cong.

Tel est le contexte actuel de la guérilla. Il était important de l’évoquer avant de présenter David Galula, penseur militaire original et premier théoricien incontournable de la contre-insurrection.

Il n’est pas anodin de rappeler que ce stratège, largement ignoré en France mais célèbre dès son vivant au Pentagone comme dans les rangs de Tsahal, était un juif d’Afrique du Nord, Français par passion. Son premier biographe francophone partage également « une certaine idée de la France… » Précisons immédiatement que ce dernier – Driss Ghali – est marocain et de confession musulmane.

David Galula, héros méconnu, est un personnage de légende qui s’inscrit pleinement dans la liste des gloires françaises les plus excentriques. Il voit le jour à Sfax en 1919, au sein de la petite bourgeoisie indigène séfarade. Ses parents Albert et Julie (née Cohen) l’accueille avec quatre sœurs avant que deux autres petites filles complètent la fratrie. Invoquant un grand-père algérien, son père obtient la naturalisation de toute la famille par l’application du décret Crémieux en 1924. Deux ans plus tard les Galula quittent la Tunisie pour le Maroc. Ils s’installent à Casablanca qui connaît alors un développement fulgurant sous l’extraordinaire dynamisme du résident général.

Chez les Galula, on ne pense et on ne parle que français. David n’apprendra jamais l’arabe pas plus qu’il ne témoignera du moindre intérêt pour la civilisation du Maghreb dont il est pourtant issu et où il passera les vingt premières années de sa vie. C’est un élève brillant au Lycée Lyautey qu’il quitte bachelier, en 1938.

Il part alors pour la Métropole chez sa tante, épouse d’un colonel, à Limoge où il prépare en une année (au lieu de deux) le concours de Saint-Cyr. La guerre approche et l’armée a presque doublé le nombre de places (743 au lieu de 400). Sportif et intelligent le juif bédaoui (21) intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr et en sort lieutenant au terme d’une scolarité très écourtée en raison du déclenchement de la guerre.

Et le biographe musulman de nous conter l’épopée d’un officier séfarade dans des mondes expressément mouvementés, ceux de la deuxième guerre mondiale et de la décolonisation. Galula œuvre d’abord comme espion avant que les lois discriminatoires de Vichy ne l’excluent de l’armée. Il réintègre celle-ci en 1943 par le biais de la France libre où il se fait remarquer par un parcours opérationnel aussi téméraire qu’original.

La paix revenue en Europe, il choisit de rester dans l’armée. Le cyrard fait plusieurs séjours en Extrême-Orient notamment à Pékin puis à Hong-Kong, deux postes remarquablement situés pour observer attentivement la prise de pouvoir en Chine par Mao, les insurrections communistes en Indochine, en Malaisie ou aux Philippines. C’est bien là que l’ancien élève de la grande école militaire met en pratique sa devise : « ils s’instruisent pour vaincre ». Dans la capitale chinoise, David Galula est le bras droit du colonel Jacques Guillermaz (1911-1998), un sinologue d’exception.

Adjoint puis attaché militaire, le saint-cyrien, passionné par l’étude de la guérilla maoïste, est même fait prisonnier par cette dernière lors d’une mission d’observation durant laquelle il a fait fi de toute prudence. Le capitaine Galula a appris le mandarin afin d’étudier dans le texte les principes de la guerre révolutionnaire. Précisons que si l’officier admire sincèrement le renouveau de l’art de la guerre chez les marxistes asiatiques il demeura toujours un anticommuniste convaincu.

 

 

 

Souhaitant mettre en pratique ses connaissances théoriques acquises durant une décennie en Extrême-Orient l’officier français se porte volontaire, à l’été 1956, pour une affectation en Algérie. Le pays est en rébellion ouverte depuis la fin 1954. Si l’insurrection est contenue, l’insécurité, cependant, ne cesse de s’étendre. Suscitant le mécontentement croissant de la métropole, Paris a dû rappeler les réservistes et faire appel au contingent, dès lors soumis à un service de 24 mois dans des conditions parfois très rudes.

Les rebelles du FLN (Front de Libération Nationale), ne pouvant se mesurer à l’armée en terrain découvert, recourent au terrorisme aveugle tant dans les villes que dans les campagnes sans que cela paraissent poser de cas de conscience à ses dirigeants. De leur côté, les autorités civiles se sont totalement déchargées sur l’armée en n’exigeant qu’une chose : que l’Algérie reste française.

Dans ces conditions, les militaires (appelés ou engagés) ne lésinent pas sur les moyens, y compris les plus odieux, pour rétablir l’ordre. Ceci implique presque systématiquement la reconquête brutale du terrain avant celle des cœurs. Le recours à la torture est une tentation à laquelle cèdent, hélas facilement, les Français car faire parler rapidement un suspect peut éviter un attentat contre des civils innocents. La population indigène est contrainte avant d’être convaincue des bienfaits de la France comme tentent de le faire les SAS (Sections Administratives Spécialisées). Celles-ci sont animées par de trop rares officiers qui ont pour tâches essentielles d’alphabétiser les masses musulmanes délaissées, les soigner et leur apporter les infrastructures indispensables au développement des campagnes. Les membres de ces SAS sont des cibles privilégiées des maquisards de l’ALN (Armée de Libération Nationale).

C’est donc dans le cadre d’une guerre particulièrement sale que le capitaine Galula rejoint son poste de chef de compagnie sous les ordres de son mentor, le commandant Guillermaz. Celui-ci dirige alors un bataillon d’infanterie coloniale stationné en Kabylie, non loin de Tizi Ouzou.

Pour la plupart des officiers, l’obsession est de ne surtout pas renouer en Algérie avec l’humiliation subie en Indochine. Selon les experts, il faut occuper le terrain et forcer la population à dénoncer les partisans de la rébellion. Peu importent les moyens, il est impératif d’obtenir du « renseignement ».

Malheureusement, les territoires prétendument pacifiés ne le sont que le jour. La nuit venue, les indigènes, terrorisés par les exactions de l’armée, apportent – volontairement ou pas – leur aide aux moudjahidine (22) de l’ALN. La France, partout où elle envoie la troupe, défait les fellagha (23) mais ce ne sont que des succès éphémères, des victoires à la Pyrrhus.

Pour autant, l’Afrique du Nord n’est pas le Sud-Est asiatique. Le FLN, au sein duquel les dissensions sont nombreuses et parfois sanglantes, n’a pas la discipline, ni les stratèges remarquables du Viet-Minh. Il n’empêche que l’intellectuel hors-norme Galula a parfaitement compris, qu’il s’agit d’une guerre asymétrique où la France s’embourbe.

Le jeune capitaine, farouchement antimarxiste rappelons-le, applique alors sur le théâtre algérien, en l’adaptant, une stratégie de la contre-insurrection inspirée des principes de la guerre révolutionnaire maoïste.

L’initiateur de la Longue Marche avait parfaitement compris que les bandes disparates d’une guérilla, forcément moins bien équipée qu’une armée conventionnelle, devaient être au sein du peuple comme un poisson dans l’eau.

Avant de songer à occuper le terrain, c’est la population qu’il faut mettre de son côté car c’est elle qui occupe continument le territoire. Seuls ceux qui ont la confiance des habitants peuvent s’appuyer sur eux et espérer gagner, si pas militairement, au moins politiquement ce qui est l’objectif ultime d’une insurrection dirigée contre un pouvoir colonial. En effet, les forces armées de ce dernier ne peuvent généralement pas être vaincues dans le cadre d’un combat classique (24).

Galula a fort bien étudié la stratégie du « Grand Timonier ». C’est pourquoi il préconise de casser la relation fusionnelle liant rebelles et indigènes. L’enjeu existentiel du conflit est la population. Avant le terrain, c’est bien celle-ci qu’il faut conquérir mais aussi, convaincre avant de contraindre.

Dans ce but, il élabore un programme d’action résumés dans la dizaine de points suivants :

– L’action militaire a pour objectif la mise hors d’état de nuire de l’ennemi. Celle-ci concerne prioritairement les chefs et s’effectue par élimination physique (au cours des combats) ou emprisonnement.

– Le renseignement est fondamental et vise à connaître la population et recenser les ennemis cachés en son sein en vue de leur éradication.

– Un « code pénal » sans discrimination, parfaitement clair avec des sanctions précises, proportionnées selon la nature du délit et éloignées de tout arbitraire doit être imposé et scrupuleusement respecté par tous.

– Tout soldat doit être un communicant au service de la France et, dans ce but précis, ne pas fuir les contacts avec la population.

– Chaque Français sous uniforme a l’obligation d’être d’une correction parfaite avec les autochtones et respecter scrupuleusement leurs us et coutumes. Publiquement, il faut agir comme si chaque Algérien est un ami tout en gardant à l’esprit qu’il peut être suspect. L’injonction vaut expressément pour les femmes musulmanes qu’on ne doit jamais importuner.

– Il est formellement interdit à tout homme sous les drapeaux de prendre quoique ce soit à l’indigène ou accepter un cadeau de sa part sans une immédiate réciprocité.

– Le recours à la torture est formellement interdit.

– Il est impératif de s’assurer et promouvoir la collaboration des élites indigènes dans l’administration civile (y compris à des postes de direction pour davantage les compromettre aux yeux du FLN et donc les attacher à la France).

– C’est une fois acquise à l’autorité légale que la population musulmane doit bénéficier des bienfaits de la France (et surtout pas l’inverse).

– La propagande est proscrite et seule l’information véridique est diffusée. Il faut se mettre à la portée des indigènes et leur proposer une radiophonie émettant en arabe dialectal et en kabyle pour précisément contrecarrer la propagande adverse diffusée par les émissions de la Voix des Arabes du Caire.

Sitôt sur le terrain, l’officier expérimente avec bonheur ce qu’il a étudié en Asie.

Pour l’illustrer, Driss Ghali rapporte quatre anecdotes mettant en exergue l’action novatrice du théoricien de la contre-insurrection :

Fermement opposé à tout déplacement forcé des paysans dans des camps de regroupement où ils sont condamnés à la clochardisation, David Galula (pp. 88-90) a organisé un système imparable de surveillance des allées et venues dans le village empêchant ainsi tout départ vers le maquis ou accueil d’un insurgé.

Considérant à bon droit qu’un rebelle repenti sert bien mieux la cause de la France qu’un fellagha « au tapis », l’officier qui abhorre la cruauté n’hésite pas à écouter les prisonniers qu’il interroge lui-même longuement sans jamais recourir à la violence (pp. 91-94) dans l’espoir de les retourner et d’utiliser leur témoignage, parfois largement diffusé, pour contrecarrer la désinformation de l’ennemi.

Pour forcer les habitants d’un village, récemment attaqué par le FLN, à coopérer avec l’autorité française en choisissant eux-mêmes leur responsable municipal, il n’hésite pas (pp. 94-96) à conditionner l’octroi de l’indispensable moulin à huile à la nomination d’un maire. L’affaire est délicate car toute l’économie locale repose sur la culture des olives mais la peur d’apparaitre pro-français face au FLN est tenace. Toutefois les palabres ne durent pas car, en à peine une journée, l’édile est nommé !

Enfin, pour respectueux qu’il soit des traditions musulmanes David Galula, n’hésite pas à imposer sa vision du progrès dans une Algérie qu’il veut française. Lorsque le maire musulman propose la construction d’une mosquée, il s’y oppose vivement (pp. 96-99) arguant que la création d’une école et d’un réservoir d’eau sont bien plus importants pour le développement du pays. L’officier juif souhaite pour tous les indigènes une émancipation religieuse semblable à celle qu’ont connue les séfarades depuis le décret Crémieux, rejeté par les musulmans (dans leur immense majorité) pour ne pas abandonner leur statut personnel religieux.

En août 1958, il retourne en France après deux ans passés en Kabylie. Les habitants du Djebel Aissa Mimoune qu’il a administrés interviennent auprès du préfet de Tizi Ouzou pour demander son maintien. En vain, car le commandant Galula, qui s’est fait connaître par des mémorandums adressés à ses supérieurs, est rappelé à Paris pour faire profiter de son expertise l’État-Major de la Défense Nationale. Il y demeura trois ans avant de quitter l’armée avec le grade de lieutenant-colonel.

De loin, David Galula assiste à l’effondrement de l’Algérie française où la « Grande Muette (25) » l’a pourtant emporté sur le plan militaire mais en recourant à des méthodes qu’il a résolument écartées. Marié à une Américaine, l’officier va profiter de son entregent et répondre à l’invitation de l’université d’Harvard.

Et Kissinger, comme l’US Army récemment engagée au Viet-Nam, de vite s’intéresser à l’expérience originale du Français. C’est d’ailleurs sur le sol américain que celui-ci va rédiger ses ouvrages ; Pacification in Algeria 1956-1958 en 1963 puis Counterinsurgency Warfare : Theory and Practice en 1964.

De retour en France l’ex-officier rejoint un poste commercial dans l’industrie de défense. En 1965, toujours éclectique, il fait paraître, sous le pseudonyme Jean Caran, un roman déjanté mêlant espionnage et humour dont l’action se déroule à Hong-Kong au début des années 50 : Les moustaches du tigre.

En juin 1967, le destin rattrape David Galula qui meut d’un cancer foudroyant du foie. Il avait 48 ans.

Le théoricien de la contre-insurrection, hormis dans des cercles très restreints, n’a pas eu le temps de se faire connaître, encore moins de jouir d’une célébrité qu’il eut largement méritée.

C’est pourquoi il faut remercier Driss Ghali d’avoir présenté au grand public francophone, avec cet opus de belle facture, l’un des officiers les plus originaux et talentueux du siècle dernier. En effet, il est rare de pacifier une insurrection en respectant les « lois de la guerre » et la morale. C’est dire combien, dans l’histoire militaire, David Galula est une heureuse exception.

L’auteur, dans la dernière partie de son travail bien étayé, insiste également sur l’influence décisive de la pensée de Galula sur l’armée américaine, d’abord très timidement au Viet Nam, mais surtout dans sa tentative de pacification de l’Irak sous le commandement du général Petraeus. Ce dernier fit d’ailleurs lire les œuvres du Français à tous les officiers de son état-major.

Cependant, Driss Ghali va plus loin encore. Il propose dans une conclusion stimulante de solliciter à nouveau le théoricien français pour lutter contre Al-Qaïda.

Précisons qu’à l’heure où une immigration musulmane incontrôlée fait resurgir le spectre d’une nouvelle guerre d’Algérie, mais sur le sol métropolitain cette fois, la lecture de cet ouvrage est une ardente nécessité. En effet, seuls des hommes de la trempe d’un David Galula seront capables de s’imposer, avec efficacité mais aussi humanité, pour contrer l’état de belligérance qui gagne chaque jour davantage des pans entiers du territoire.

Enfin, dans une postface courte mais émouvante (p. 193), l’auteur appelle le Maroc à rendre hommage à l’un des siens, séfarade qui a grandi à Casablanca où il est passé par le prestigieux Lycée Lyautey. Premier résident général au Maroc, Hubert Lyautey, comme David Galula, avait compris que la France ne pouvait rien construire dans ses colonies sans l’appui sincère et enthousiaste des autochtones. Là réside la leçon de deux très grands militaires français qui ont grandi – spirituellement – en Afrique du Nord. Tel est l’enseignement essentiel de cette biographie rédigée par un musulman amoureux de la civilisation française.

Winston Belmonte (le 26 mars 2025)

 

 

 

Note 1 : Il s’agit de l’une des sept nouvelles indiennes composant le recueil In Black and White publié originellement, en 1888, à Allahabad (Inde britannique).

Note 2 : Le célèbre adage français est traduit directement de la première phrase du récit (publié en 1888) dont nous communiquons ci-après le paragraphe initial : “Lalun is a member of the most ancient profession in the world. Lilith was her very-great-grandmamma, and that was before the days of Eve as everyone knows. In the West, people say rude things about Lalun's profession, and write lectures about it, and distribute the lectures to young persons in order that Morality may be preserved. In the East where the profession is hereditary, descending from mother to daughter, nobody writes lectures or takes any notice; and that is a distinct proof of the inability of the East to manage its own affairs.”

Note 3 : Outre ses frasques et son talent littéraire, Stanislas de Boufflers (1738-1815) s’est aussi fait connaître comme un gouverneur du Sénégal (1786-1787) aussi intelligent dans sa gestion qu’altruiste vis-à-vis des indigènes. Il figure parmi les membres fondateurs de la Société de Amis des Noirs en 1788.

Note 4 : C’est l’année de naissance de Bismarck, tout un symbole !

Note 5 : Le 18 octobre 1812 sonne la retraite de l’armée de l’armée française de Moscou brûlée tandis que le prince Koutouzoz remporte, à une cinquantaine de kilomètres plus au sud, la victoire de Taroutino face au roi de Naples, Joachim Murat (1767-1815).

Note 6 : Défaite finale de Napoléon à Waterloo le 18 juin 1815.

Note 7 : Koutouzov (1745-1813) a perdu l’œil droit dans un combat contre les Turcs.

Note 8 : Le Vice-amiral Horatio Nelson (1758-1805) avait également contracté le paludisme en Inde !

Note 9 : Wellesley (1769-1852) est fait duc de Wellington le 3 mai 1814 après la première abdication de Napoléon le 4 avril 1814, à Fontainebleau.

Note 10 : L’événement est immortalisé par la célèbre toile de Goya exposée au Prado, « El dos de mayo de 1808 en Madrid ».

Note 11 : Le mot signifie « petite guerre » en castillan (guerrilla). Il est entré dans le vocabulaire français avec un accent aigu sur le « e ».

Note 12 : Il est marquis de La Piconnerie.

Note 13 : Les 27, 28 et 29 juillet 1830.

Note 14 : Nom turc d’une province dans la Régence d’Alger (1516-1830) dirigé par un bey (gouverneur) sous l’autorité du Dey d’Alger, lui-même soumis (au moins nominalement) à la Sublime Porte.

Note15 : Ces départements, inspirés vraisemblablement des beyliks ottomans, connaîtront des subdivisions successives à partir de 1955. Ils deviendront 15 à la veille de l’indépendance. 

Note16 : Ce fut aussi le cas du christianisme totalement éradiqué par la conquête arabe.

Note 17 :  Il faut noter que la conquête dite « de l’Algérie » par la France amputa le Maroc de toute une frange de territoires qui sont restés algériens, après 1962, en dépit des promesses des nationalistes algériens.

Note 18 : On ne dénoncera jamais assez le crime majeur de toute colonisation imposée par la force : le mépris de l’indigène.

Note 19 : Il permet, depuis sa promulgation en 1870, à tout séfarade algérien de devenir citoyens français de plein droit en renonçant au statut personnel religieux. Des dispositions similaires existaient pour les musulmans depuis un sénatus-consulte de 1865.

Note 20 : C’est une émanation militaire du Parti communiste vietnamien, créée en 1941, et regroupant tous les nationalistes combattant pour l’indépendance du pays.

Note 21 : Ainsi appelle-t-on en arabe marocain le Casablancais.

Note 22 : C’est le pluriel de moudjahid (prononciation dialectale de mujâhid مجاهد) qui signifie au propre « combattant de la foi ».

Note 23 : En Afrique du Nord, le terme désigne des « brigands de campagne ». Le terme est emprunté à l’arabe littéral (fallâq فلّاق au singulier et فلّاقة fallâqah au pluriel) : « coupeur de tête ».

Note 24 : Mao et Giap ont cependant démenti cette règle, en gagnant par la force des armes ; le premier contre Tchang Kaï-chek (1887-1975), le second contre le général de Castries (1902-1991).

Note 25 : Elle ne l’a pas toujours été, notamment le 21 avril 1961, lors d’une tentative infructueuse de putsch menée par les quatre généraux Challe (1905-1979), Jouhaud (1905-1995), Salan (1899-1984) et Zeller (1898-1979).

 

 

PSG, Qatar .. par Winston Belmonte

 



1er juin 2025  Commentaires des violences après la victoire du PSG par Nathan Devers : voir video ( transcription automatique ci dessous)



Je suis tout à fait en phase avec Nathan Devers et encore plus lorsqu’il parle du Qatar et du foot. Je pense que l’on peut maintenant parler de guerre civile communautaire entre les indigènes judéo-chrétiens et une grande partie des immigrés issus de l’islam. Ces derniers sont incités à toujours plus de violence par l’incurie permanente du gouvernement actuel que caractérise une lâcheté insigne et les provocations d’une extrême-gauche criminelle, haineuse et fanatique. Le premier doit être le plus promptement et rapidement remercié ; la seconde combattue vigoureusement, très vigoureusement.

 C’est bien là qu’il en va de la survie même de la France judéo-chrétienne.

 De deux choses l’une, soit les Français se réveillent pour confier démocratiquement la gestion du pays à une équipe sérieuse et courageuse qui rompt radicalement avec la politique d’effondrement suivie depuis un demi-siècle, soit ils deviendront, chez eux, des citoyens de seconde zone et soumis aux régime barbare de la charia.

 Une fois encore le marxisme (sous tous ses avatars) et l’islam actuel ne nous apportent que  la misère économique, des régimes politiques de terreur et l’effondrement de toutes les valeurs de civilisation, de liberté et de tolérance que nous ont léguées Jérusalem, Athènes et Rome.

 Je suis islamisant et ma longue fréquentation des écrits fondateurs de l’islam m’a appris que les femmes, les chrétiens, les juifs, les libres-penseurs, les homosexuels (et tant d’autres encore) vivent un enfer sous la férule du croissant !

 Winston Belmonte 



Transcription partielle automatique : 

https://www.youtube.com/watch?v=2xhGPpW_Yg4

 

Gabriel Clusel et Nathan Devers

Axel Ronde porte-parole du syndicat CFTC Police

 

mes collègues ont été pris à partie hein sur les barrages fermes qu'ils avaient mis en place et tout de suite des individus ont cherché l'affrontement et à et à tirer soit des mortiers d'artifice soit des projectiles sur mes collègues qui ont répliqué avec des bombes lacrymogènes et des tirs de LBD Ce soir donc après le défilé des Paris sur les champ

Actuellement d'ailleurs même actuellement ça ça continue Il y a des poches sur la capitale où on est obligé d'intervenir avec avec malheureusement si vous voulez nous avons affaire à une violence d'individus complètement débridé de plus en plus où ces jeunes et moins jeunes  d'ailleurs n'ont plus peur de rien et vont à l'affrontement et ils cherchent n'importe quel prétexte Là c'est la célébration de la fête enfin de la victoire du PSG et eux ils gâchent la fête parce qu'ils en ont rien à faire finalement du PSG Eux ce qui les intéresse c'est de pouvoir piller et et casser voler tout ce qui trouve sur le long des parcours où il se situent  

j'ai une pensée profonde pour notre collègue de la brigade canine de Renn qui a été gravement blessé à Coutance par un tir de mortier d'artifice Actuellement il est dans le coma Il se  bat pour pour la vie et nous avons enfin en tout cas mes collègues de la police nationale sont derrière lui pour ben pour en espérant qu'il soit bah qu'il sorte du coma et qu'il soit rétabli au plus vite Nous le souhaitons aussi évidemment nous avons une pensée pour lui pour toutes les forces de l'ordre qui ont été blessées hier Il y a une trentaine de de une trentaine he non c'est voir même plus he une qu on étédonn par Bonillot Tout à fait Mais malheureusement c'est assez évolutif et oui oui on a beaucoup beaucoup de blessés je peux vous en citer à choisir le roi Un policier a été blessé suite à un refus de températ Un scooter lui a carrément foncé dessus après la victoire du PSG On a eu plusieurs collègues qui,ont été pris à partie à Poitier par exemple Un véhicule a failli être renversé et pillé Le commissariat enfin en tout cas le local de police à proximité a a été attaqué et a failli prendre feu aussi Donc vous voyez on a un peu partout sur tout le territoire national des exactions qui ont été commises et encore une fois ben c'est mes collègues qui sont gravement blessés et mais on on tient bon On tient on parce que parce que c'est notre mission parce qu'on y croit et puis on sait très bien que si on était pas là ben ça serait encore pire pire que ces deux morts qu'il y a eu pire que tous ces commerces qui ont été pillés ces véhicules brûlés Voilà on est et on a parlé des cambriolages aussi parce que certains en ont profité hier soir gentiment Ah moi je peux vous le dire je  vais parler d'un d'un cas personnel puisque euh ma meilleure amie habite entre la porte de Saint-Claud et la porte de taille cambriolage à 3h du matin avec des jeunes cagoulé enfin qui l'ont frappé à coup de marteau parce qu'on en est là à coup de marteau Oui Oui Vous entendez pour pour euh pour voler euh de de trois choses Il y a eu des cambriolages aussi hier soir parce qu'on parle des vitrines qui sont cassées mais il y a aussi des cambriolages et des particuliers sur des zones précises puisque des voyou des barbares comme dirait Bruno Rotagot il a tout à fait raison de d'utiliser ce nom en profite profite de la fête pour aller commettre des exactions Oui on en est là vous voyez il cherchent la moindre faille le moindre prétexte pour pouvoir commettre des exactions

Effectivement c'est des pillages mais aussi des cambriolages C'est aussi un  feu dans un immeuble un bâtiment a failli brûler et des pompiers qui ont été pris à partie violemment Donc on est vraiment dans des dans des actes Oui de barbare Parce que quand vous en vous étranglez un pompier qui vient éteindre un incendie on ne peut que qualifier cela de barbare Mais c'est affolant Je sais pas Nathan c'est absolument insupportable Il n'y a pas d'autres mots euh pour décrire cette situation Vous vous rendez compte le décalage entre le bilan dont on fait état euh de morts des blessés en veux-tu en voilà des de du bien public qui a été détruit des magasins qui ont été pillés des policiers et des pompiers qui ont été attaqués des cambriolages dans vous faites état enfin on va pas faire toute la liste des voitures brûlées on ne les compte pas pour un match de foot Non mais c'est c'est juste en fait et c'est juste insupportable Et je repose quand même la question que je posais hier Est-ce que parmi les joueurs star là de cette équipe quelqu'un alors le PSG appelé au calme ce soir Je parle du PSG pas les joueurs le PSG c'est gentil le PSG n'a pas de visage Est-ce que une des stars de cette équipe là a je ne connais pas leur nom hein mais  est-ce qu'il y en a un seul qui a dit pas en notre nom C'est scandaleux arrêter c'est inadmissible ça nous gâche la fête Je je suis désolé hein J'insiste sur cette question de façon un peu névrotique parce que je crois quand même que ce faisant je mets le doigt sur quelque chose Ces gens-là ces stars ça ne les dérange pas

Et je permets aussi de dire une chose alors c'est mon sentiment personnel mais de voir le Qatar faire sa publicité sur cette victoire qui me laisse pour ma part indifférent parce que le foot ne m'intéresse vraiment pas Mais le Qatar qui est donc un pays qui n'a aucun souci des droits humains qui fait sa petite publicité euh euh dictatoriale euh anti-droit humain et euh et islamiste ou en tout cas proche de l'islamisme euh  sur le dos d'une victoire sportive euh avec des des des là on a vu tout à l'heure les les sportifs qui arrivent à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle un avion du Qatar pas un avion Air ,France les maillots du Qatar la la victoire tout le monde dit c'est formidable  Regardez les investissements qu'ils font ce sont des investissements de réussite de winner tout ça aussi pour ma part m'a dérangé et et en tout cas je trouve que le spectacle qu'on a eu qu'on a vu hier soir est un spectacle absolument désolant pitoyable et et et et scandaleux Il y a pas d'autres mots

Nathan je suis désolé mais il y a un temps pour l'explication il viendra on aura tout le temps de le faire Là il y a un temps pour dire explication ou non ceci absolument inacceptable Et une fois  n'est pas coutume je suis d'accord avec Gabriel sur un point quand vous critiquez le fait que on dise c'est une minorité comme s'il s'agissait absolument de préserver l'événement euh de ces dérives de ces  dérapages qui auraient eu lieu lors de ces festivités,Euh d'abord je suis désolé mais moi  personnellement ce n'est pas ce que j'ai vu depuis ma fenêtre Euh j'habite pas dans un des quartiers qui a été le plus, concerné par ça J'habite pas dans un  quartier particulièrement menacé Mais enfin j'ai bien vu à partir du moment où le match s'achevait une foule se réunir d'abord en étant joyeuse Euh c'était assez sympathique Euh et puis ensuite des gens qui tirent des mortiers  d'artifice des gens qui jettent des poubelles des gens qui come Quand je  suis sorti d'Europain hier soir aux alentours de 20h15 20h30 on en était déjà là Et je parle de pas très très ,loin de la radio Oui j'ai vu ça aussi en sortant de la radio Je vous assure vous   avez vu enfin même sur une place qui n'est pas très loin euh à quelques minutes de marche d'ici et en venant en venant déjà sur les terrasses c'était déjà alors la fête et c'était déjà très aviné hein par Mais alors je repose ma question encore une fois d'ingénu et de quelqu'un qui connait rien au foot Ça n'avait pas l'air de déranger la foule D'ailleurs il  y avait des centaines de personnes qui étaient là Alors en effet elle ne commettait pas les violences En effet c'était pas la minorité ou mais il é  il fais la fête il des débords au sein de le fête et il continuent à  festoyer comme si de rien nétait Je pense qu'il y a moi je vous dis mon intuition quand même il y a un truc globalement qui va pas dans cette culture là cette culture d'une certaine forme de célébration des,réussites sportives ou des défaites sportives en tout cas lié au football q ui est profondément problématique et c'est trop facile de dire que c'est juste trois personnes ..





Colloque du centre Begin sur l'attaque mondiale contre le peuple juif

 


https://www.youtube.com/playlist?list=PLTD4rtuXMQOs9SQ-3DqgiTp2q7gaEIjof