Nolwenn Leroy témoigne pour Julia - Homos, la haine
Nolwenn Leroy témoigne pour
Julia - Homos, la haine
Les mots qui tuent sont parfois plus subtils, ils signifient les raisons prétendues d'un rejet sans le dire, ils ne sont parfois même pas prononcés, juste le silence, juste " mais non, je n'ai pas le temps ".
Quand Amine
est rentré du collège ce jour-là il n'a pas changé ses habitudes. Il a jeté son
sac dans l'entrée de l'appartement de ses parents puis s'est directement
réfugié dans sa chambre. Il ne parlait pas beaucoup, c'était un garçon discret.
Il ne rapportait rien à ses parent du harcèlement quotidien qu'il subissait. Il
a ouvert la fenêtre, pour s'imprégner de l'air frais du mois d'avril. Avec
détermination il enjamba le petit balcon en fer forgé noir, puis avec calme et
détermination, d'un mouvement du pied, il projeta son corps dans le vide. Amine
était homosexuel.
Magali a
fini par en avoir assez des critiques sur sa coupe de cheveux, sur ses
vêtements. Ils étaient sympa pourtant ses amis de fac. Il y avait dans ce
groupe hétéroclite beaucoup de tolérance, enfin, c'est ce qu'ils affirmaient.
"Hey je suis sûr que t'es lesbienne parce que t'as jamais trouvé le bon
mec". C'était drôle, c'était une blague, elle rigolait d'ailleurs;
avait-elle le choix? A force de blagues, Magali a regardé une dernière fois ce
petit coin de forêt où elle aimait venir bouquiner, puis, chancelante,
s'abandonna sans résistance à l'étreinte de la corde nouée autour de son cou.
Magali était lesbienne.
(...)
Amine,
Magali, Monica, Jonas comme beaucoup d'autres ne se sont pas suicidés parce
qu'ils étaient lesbiennes, gays, bi et trans, il se sont suicidés à cause des
insultes, des agressions et des violences qu'ils/elles subissaient
quotidiennement. Toutes ces expressions d'apparence anodines mais qui sonnent
si douloureusement aux oreilles des personnes LGBT: "c'est pas un truc de
pédé", "bougez-vous bandes de tapettes", "c'est une vraie
camionneuse"!
(...)
Évidemment, celles et
ceux qui entretiennent ces clichés invoqueront la plaisanterie, la moquerie pas
méchante, quelques fois même la culture pour justifier leur besoin viscéral
d'humilier des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur
identité de genre.
Il n'y a pas
de petites insultes, pas de petites discriminations, pas de petites violences,
il n'y a que des actes et des attitudes dont il faut condamner la banalisation.
Lutter contre le suicide des lesbiennes, des gays, des bi et des trans, c'est
d'abord et avant tout dénoncer les mots qui tuent!
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